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UNE SAISON EN ENFER de Rimbaud (exposé de l’oeuvre)

Publié le 20/09/2018

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UNE SAISON EN ENFER

RÉSUMÉ

 

Après un prologue sans titre où le damné offre à Satan les « quelques hideux feuillets de son carnet » qui vont suivre (*****), une première longue section évoque le « Mauvais Sang » de la race à laquelle il appartient: il remonte dans son ascendance, se reconnaît « de race inférieure » , païen mal christianisé donc maudit, du côté des parias de la société, des indigènes colonisés, des soldats soumis à l’autorité militaire. « Nuit de l'Enfer » décrit la souffrance du damné dans les flammes de l'enfer; il est en proie au poison, à des visions torturantes, mais il essaie de relever la tête en se vantant par défi de divers talents et de divers pouvoirs.

 

Deux séries de « Délires » occupent le centre du livre. « Délire 1 » présentent le dialogue d'une Vierge Folle, qui ressemble à Verlaine, et de Rimbaud sous les traits de l’Époux infernal. « Délires Il » relatent l'aventure de celui qui a voulu pratiquer l’« Alchimie du verbe », manipuler le langage pour en obtenir de l'or. Mais cette folle tentative a failli aboutir à une entrée dans la folie véritable, et le poète a su s'arrêter à temps.

 

À partir de là, s’opère comme une remontée de l'enfer; en tous cas, une issue se dessine. « L'Impossible » expose l’espoir éveillé par l’Orient. « L’Éclair » envisage, sans trop y croire, le « travail humain », « Matin » propose un « Noël sur la terre » qui serait un Noël laïque, sans le Christ.

 

« Adieu » constitue un épilogue en deux parties contrastées : à un constat d'échec succède l'espoir de repartir vers une aurore.

 

REPÈRES POUR LA LECTURE

 

Un déroulement dramatique

 

À partir d’un montage de textes, Rimbaud déroule un récit fortement dramatique avec des épisodes successifs. Dans « Délires » s'ouvre même une sorte de scène de théâtre, avec un dialogue. Comme dans une tragédie, tout commence par une

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« exposition (l'ascendance et la situation du damné), et tout s'organise à partir d'un nœud (la crise).

Les périp&ties correspondent à des expériences successives: l'amour , la concentration sur le langage, l'é vasion encore imaginair e vers l'Orient, le souci de se conformer à la loi du travail sans y parvenir , la volonté de promouvoir un mieux­ être sur terre.

L'issue aurait pu être catastro phique, mais la tragédie est finalement évitée.

Le paradoxe d'une saison en enfer En principe, la damnation est éternelle.

Or ici le damné ne fait qu'un séjour temporaire en enfer.

N'est-il qu'un faux damné? Rimbaud donne-t-il une représenta tion métaphorique d'une partie de son existence et d'une crise qu'il a véc ue? Veut-il mettre fin à une religion qui menace l'homme par les terreurs et les souffran ces ? Prose ou poésie en prose? L' ouvrage pourrait être considéré comme une narration, l'équivalent moderne des épopées anciennes qui avaient pour sujet la descente d'un héros aux Enfers.

Mais ce récit est morcelé, tant par la division en sections que par la division des sections les plus longues (pas moins de huit parties dans " Mauvais Sang »).

Chacune de ces divisions (sections courtes, parties d'une section long ue) peut être lue comme un poème en prose.. »

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