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Hippolyte Taine

Publié le 22/02/2012

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(1828-1893) Un révolutionnaire conservateur. Originaire des Ardennes, Hippolyte Taine poursuit à Paris de brillantes études au collège Bourbon, puis à l'Ecole normale supérieure où il est admis en 1848. Licencié ès lettres, il prépare l'agrégation; il échoue en raison de la hardiesse de ses idées dans le climat réactionnaire qui succède à la révolution de 1848. Ayant refusé de prêter serment à l'Empire, Taine est envoyé en province où il enseigne à Nevers, puis à Poitiers. En 1853, il obtient son doctorat ès lettres avec deux thèses, l'une sur Platon, l'autre sur La Fontaine et ses Fables. Il renonce peu après à la carrière d'enseignant pour vivre de sa plume et des leçons qu'il donne.

« TAINE 1828-1893 HIPPOLYTE-ADOLPHE TAINE est né à Vouziers (Ardennes) en I828.

Il mourut à Paris en x8gg.

Ses soixante-cinq années de vie ont été remplies par une seule passion : le travail.

On ne trouve pas dans toute la littérature française de biographie plus simple, de vie plus limpide.

Il naquit, travailla et mourut.

Une enfance difficile, un pays natal grave et mélancolique, des études sévères accentuèrent encore son goût pour un certain sérieux.

Lui-même s'en est rendu compte et, chercheur obstiné des causes, il en a rendu responsable son époque : «Aujourd'hui la lutte est partout, et aussi le sérieux triste ....

La vie n'est plus un salon où l'on cause, mais un laboratoire où l'on pense.

Croyez-vous qu'un laboratoire ou un concours soient des endroits gais? » Ces lignes furent écrites pendant la période la plus brillante et la plus douce du second Empire, au temps des opérettes d'Offenbach et des bals de Compiègne.

La gaieté, c'est comme la nourriture des auberges espagnoles, il faut l'apporter avec soi.

La postérité a fait rudement payer à Taine le soin qu'il avait pris de modeler son portrait : celui d'un savant à la triste figure.

Elle se détourne de lui.

De nos jours aucun critique, surtout s'il ne l'a pas lu, n'oserait imprimer son nom sans faire remarquer combien ses théories sont « dépassées >>.

Les quelques fidèles de Taine, il faut les chercher chez les écrivains.

Colette, qui ne prodigue pas ses admirations, a rendu hommage à Taine voyageur.

Philippe Soupault, poète surréaliste, affirme que dans cinquante ans on le découvrira comme on a découvert Stendhal.

Taine « touriste » est très supérieur à Stendhal.

Pourtant, il avait peu de goût pour le pittoresque.

S'il le recherchait, s'il savait le saisir, c'est que pour lui les apparences faisaient partie de la réalité : cette réalité, il prétendait la découvrir dans son laboratoire plutôt que sur les chemins.

A l'un de ses amis, qui partait pour un pays lointain, il demandait : quelles idées allez-vous vérifier? On s'est montré surpris par cette méthode.

C'est cependant celle de tous les savants.

Quel mathématicien, quel biologiste oserait se passer de ses prédécesseurs? Dans les livres, Taine se formait do11c des idées, de celles qu'on nomme préconçues, il allait ensuite les appliquer sur place, prêt à les abandonner- avec regret, il faut le reconnaître- si elles se révélaient inutilisables.

La réflexion n'interdit pas« l'impression».

Elle lui donne des éléments nouveaux.

Une grande partie de l'œuvre de Taine pourrait porter ce titre « Choses vues ...

et réfléchies ».

Sa méthode le conduisait à quelques excès.

Barrès, dans une page fameuse, l'a montré en excursion sur le lac de Côme et passant la journée dans sa cabine à écrire le récit de sa visite à Venise.

Le lendemain, sur le bateau qui le promène sur le lac des Quatre-Cantons, il reprend sa plume et commence tout aussitôt l'évocation du lac de Côme.

Taine fut bien vengé et par Barrès lui-même.

Beaucoup d'années plus tard, devenu lui-même un grand voyageur, le pèlerin du Jardin sur l'Oronte confiait à son secrétaire Tharaud : « J'ai fini mon livre sur la Perse, l'ennui maintenant, c'est qu'il faut aller là-bas pour quelques imbéciles.» Taine acceptait l'ennui de voyager.

Mais il allait vite et se moquait des « collectionneurs de voyages à pied qui rapportent des ampoules et point d'idées ».

Laboureur, il était assez artiste pour deviner qu'un paysage, un tableau, cela se caresse mais ne se pioche pas.

Et, après avoir tout prévu, il exigeait d'être étonné.

Dès qu'il avait subi le choc visuel, il fuyait avant de le perdre.

Regarder beaucoup est un excellent moyen de ne rien voir.

Bien des études longuement méditées. »

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