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LA CHIMIE (Sciences et Techniques)

Publié le 17/01/2022

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La technologie chimique est née avec l'homme. Il apprend bientôt la chimie non banale des matières colorantes, qui devient un instrument indispensable au développement de sa sensibilité esthétique, appliquée avec succès aussi bien dans le domaine de l'habillement que dans le domaine artistique. Sur le plan pratique, l'alchimie arabe obtient de nombreux succès, avec l'invention de nouvelles méthodes expérimentales, comme la distillation à sec, et l'extension du nombre de recettes pour obtenir les substances les plus variées, comme les esprits qui se volatilisent, les corps métalliques, les pierres, les vitriols, le borax et les sels selon la nomenclature proposée par un autre grand alchimiste arabe, Abu Bakr Muhammad ibn Zakariya al-Razi. L'alchimie arabe, sur le plan théorique et sur le plan pratique, présente donc des caractères originaux de proto-science. Boyle essaie de débarrasser la chimie de ces forces occultes et de ces notions de sympathie et de haine qui devraient, selon la théorie jamais répudiée du Stagirite, porter les substances matérielles à s'unir et à se décomposer. Boyle fait sienne et donne même une contribution originale à cette vision de l'univers considéré comme un «grand mécanisme d'horlogerie», dans lequel n'opèrent que la matière et le mouvement, et où il n'y a pas de place pour les forces occultes. La famille d'Antoine Laurent de Lavoisier a connu une ascension sociale remarquable, qui s'est achevée sur un accès aux rangs de l'aristocratie. Par ce type d'expérience, Lavoisier non seulement détruit la chimie d'Aristote, exactement comme Galilée avait détruit la physique du grand philosophe grec par l'expérience de la chute des corps, mais il pose les bases des études futures qui l'amèneront à définir la nature composite de l'eau et à formuler le concept moderne d'élément chimique.

« chimie, beaucoup plus ancienne, qui ne concerne pas seulement la chimie appliquée, à laquelle nous avons fait allusion.

Il existeaussi une histoire très ancienne de la chimie théorique, qui accompagne et, parfois, qui précède les études d'astronomie et demathématiques. Les premières théories chimiques sont une conséquence du « problème des origines », c'est-à-dire, de la tentative de donner uneexplication, rationnelle, à l'origine du monde.

La plupart des peuples antiques s'aperçurent très tôt qu'il existe deuxpossibilités : ou bien le monde a été créé ex nihilo , du néant, ou bien il doit son origine à une substance primordiale .

Dans ce dernier cas, il a certainement connu une série de transformations (chimiques). Les juifs, comme nous le savons, adhérèrent à la première hypothèse : Dieu créa le Ciel et la Terre à partir du néant.

Mais lenéant est difficile à concevoir.

C'est pourquoi la plupart des autres peuples préférèrent la deuxième hypothèse : l'origine à partird'une substance primordiale.

Pour les Babyloniens, dont le sort était lié au Tibre et à l'Euphrate, cette substance primordiale nepeut être que l'eau.

Mais, quelle que soit la confiance que l'on nourrit dans les capacités de la matière à se transformer(chimiquement), il est difficile de rendre compte, au moyen d'une seule substance d'origine, des oppositions que nous trouvonsdans la nature, le chaud et le froid, l'humide et le sec, la lumière et l'obscurité, la haine et l'amour.

Voilà pourquoi en Orient, ainsiqu'en Mésopotamie et en Égypte, le problème de l'origine est résolu par les cosmologies de l'opposition, dans lesquelles ontrouve plus d'une substance d'origine et de complexes théories d'interactions. Les différentes cultures de l'origine cosmique ont été assimilées, puis développées de façon très originale par les Grecs.

Le IonienThalès (624 - 545 av.

J.-C.), auquel la tradition fait remonter l'origine de la pensée rationnelle grecque, considérait l'eau commela substance primordiale, précisément comme les Babyloniens.

Mais, à la différence de ses voisins raffinés, Thalès a cherché uneexplication rationnelle, nous dirions aujourd'hui de nature chimique ou physique, à ses transformations.

L'eau peut devenir de l'airpar évaporation, et, poursuit Thalès, elle peut devenir un solide par congélation.

Tous les états connus de la matière, conclutThalès, tirent leur origine de l'eau. Les disciples de Thalès, en particulier Anaximandre (611 - 547 av.

J.-C.) et Anaximène (580 - 528 av.

J.-C.), accordèrent uneimportance plus grande à la cosmologie des opposés, qui trouva ensuite en Héraclite (550 - 480 av.

J.-C.) son plus grandthéoricien, tandis qu'Anaxagore (499 - 428 av.

J.-C.) introduisait la notion de « graines », minuscules particules incréées etindestructibles, dont les interactions, guidées par un nous , une intelligence extérieure, expliquent l'évolution de la matière. Empédocle d'Agrigente réduisit le nombre infini de graines d'Anaxagore à quatre atomes seulement.

Et il abandonna l'idée d'unnous extérieur, en expliquant la chimie cosmique par deux caractéristiques qui règlent l'interaction des atomes et de leurs composés : la philia , l'attirance, et la neixos , la répulsion.

La philia tend à faire se combiner les atomes.

La neixos , au contraire, tend à les séparer.

Empédocle peut être considéré comme le père de la théorie de l'affinité chimique.

Démocrite (460 - 370 av.J.-C.) et Leucippe peuvent être considérés comme les précurseurs audacieux de la théorie cinétique.

Les atomes, soutiennent-ils,se meuvent au hasard dans l'espace vide.

Leurs chocs, fortuits, donnent naissance aux différentes combinaisons.

Pour Démocrite,ces combinaisons sont possibles parce que des atomes différents ont une géométrie différente. Les théories matérialistes, qui atteignent leur forme la plus achevée avec Leucippe et Démocrite, sont incluses, mais nonabandonnées, dans la pensée de Platon (427 - 347 av.

J.-C.), puis dans celle d'Aristote (384 - 322 av.

J.-C.), la pensée quidominera durant les deux millénaires suivants.

Comme le soutient Henry M.

Leicester, aucune théorie de la science, et doncaucune théorie l'histoire de la chimie, ne pourra jamais surpasser l'influence de la théorie d'Aristote. Pour le Stagirite, il n'y a pas d'atomes, il n'y a pas de vide, mais il y a une matière primordiale : Il existe quatre élémentsfondamentaux (feu, air, eau et terre) et quatre qualités fondamentales (chaud, froid, sec et humide).

Leur combinaison, endifférentes proportions, suit certaines lois et rend compte des transformations (chimiques) du monde.

La combinaison deséléments d'Aristote est très différente des combinaisons chimiques modernes.

Toutefois, il parvient à donner une explicationlogique, bien que non scientifique, à tous les phénomènes chimiques (connus à l'époque).

Quant au mécanisme de l'univers,soutient-il, il n'est qu'apparent.

En réalité, tous les événements ont lieu en vertu d'une « cause finale » : les planètes tournent autourde la Terre, les arbres fleurissent, et les corps se transforment (chimiquement) parce que c'est là leur cause finale. La pensée d'Aristote restera, pendant presque deux millénaires, le fondement de toute théorie chimique. L'ALCHIMIE. »

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