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Le jansénisme

Publié le 17/01/2022

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(1635-1789) Un ferment de discorde. Dans les premières années du XVIIe siècle, l'évêque d'Ypres, le Hollandais Cornélius Otto Jansen (Jansénius en latin), s'inspirant des écrits de saint Augustin, lance une doctrine qui porte son nom, le «jansénisme». Pour Jansénius, l'homme, corrompu dès sa naissance par le péché originel, ne peut être sauvé que par la grâce divine. Dieu ne l'accorde qu'à certains. Aux autres, il reste la conscience intérieure, d'autant plus exigeante qu'elle est libre. Cette morale, très proche du calvinisme, est propagée en France par l'abbé de Saint-Cyran, ami et adepte de Jansen. Confesseur, en 1635, du couvent de Port-Royal, Saint-Cyran rallie au jansénisme l'abbesse, la Mère Angélique Arnauld et son groupe familial. Peu à peu, autour des Arnauld et de Port-Royal, se forme une communauté spirituelle et studieuse, les «solitaires» ou «messieurs de Port-Royal», dont font partie Nicole, Lancelot, Lemaistre de Sacy, plus tard Pascal et d'autres esprits distingués. Les «solitaires» publient des manuels d'enseignement et fondent, en 1638, les Petites Ecoles. Achille de Harlay et Racine ont compté parmi leurs élèves. Richelieu, ne pouvant contrôler ce mouvement, fait embastiller Saint-Cyran.

« LE ROI ET SON ROYAUME 1643 1661 Le jansénisme : du succès à la persécution Vulgarisée par Antoine Arnauld, la doctrine religieuse austère de Jansénius connaît en France un succès rapide et attire les grands du royaume autour de l'abbaye de Port~Royal.

Au demeurant exécré par les jésuites et bientôt pris dans la tourmente politique de la fin de la régence de Mazarin, le jansénisme est officieUement condamné, puis ses adeptes persécutés dès 1661.

L a France n' est pas encore sortie ~des ' troubles consé­ cutifs à la Réforme protestante qu 'elle voit se développer une nouvelle contestation dont la prétention est pour­ tant de s'intégrer à la Contre­ réforme catholique .

Cette doctrine qui s'appuie sur les écrits de saint Augustin, affir­ me que la grâce divine doit l'emporter sur la liberté hu­ maine .

Pour le salut de son âme, tout bon catholique doit faire acte d' humilité et pros­ crire de sa vie toute concupis­ cence.

Mais l'inclination au se­ cret de ses propagateurs in­ quiète grandement les pou­ voirs religieux et royal.

En ef­ fet , ni jansénius, évêque d'Ypres et initiateur du jansé­ nisme , ni son prolongateur, Duvergier de Hauranne, évêque de Saint-Cyran, ne sont des orateurs éloquents : le premier prend la sage pré- caution de ne pas publier de son vivant l'Au­ gustinus , son maître livre .

Quant à Saint-Cyran , il préfère l'anony­ mat et la discrète direction de consciences amies ; ce goût pour le huis clos inquiètera Ri­ chelieu qui le fera emprison ­ ner à Vincennes .

Pour étendre l'influence spiri­ tuelle du jansénisme , Antoine Arnauld rédige «D e la fréquente communion ».

Cet ouvrage paru en 164 3 simplifie et diffuse les doctrines de ses maîtres .

L.:au­ teur y égratigne au passage la foi des courtisans jugée trop voyante et luxueuse .

Les jan­ sénistes , qui prônent au contraire une profonde ascè­ se, rencontrent un écho favo­ rable dans la bourgeoisie, au Parlement et jusqu'à la Cour. »

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