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Synthèse sur la tragédie

Publié le 02/05/2013

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Envoyé par Françoise. Synthèse sur la tragédie. 1. Temps et lieux. Début et fin. La tragédie est née en Grèce au VIe siècle avant J.C. Elle a disparu comme genre littéraire après le romanisme. Elle n'a existé que de façon épisodique, disparaissant au Moyen Âge pour réapparaître à la Renaissance. Elle existe encore dans l'opéra (G. Verdi, la Traviata) et au cinéma (Tennessee Williams, Un tramway nommé désir), ainsi que dans diverses cultures autres que la culture française (T.S. Eliot, Meurtre dans la cathédrale.) Lieu. Grèce antique, Rome antique, France (XVIe-XIXe s.), Angleterre (XVIe s.), Italie (XVIe-XVIIIe s.), Allemagne (XVIIe-XVIIIe s.). 2. Auteurs et oeuvres. Eschyle (v.-525 à -456, Grec), Agamemnon; Sophocle (-496 à -406, Grec), Oedipe roi. Euripide (-480 à -406, Grec), Médée. Sénèque (-4 à 65, Romain), Les Troyennes. Trissino (1478-1550, Italien), Sophonisbe. l'Arétin (1492-1556, Italien), Orazia. Thomas Sackville (v.1530-1608, Anglais) et Thomas Norton (1532-1584, Anglais), Gorboduc (oeuvre commune). Étienne Jodelle (1532-1573, Français), Cléopâtre captive. Robert Garnier (1544-1590, Français), Les Juives. Christopher Marlowe (1564-1593, Anglais), Le Juif de Malte. William Shakespeare (1564-1616, Anglais), Le Roi Lear. Montchrestien (v.1575-1621, Français), L'Écossaise. Tristan L'Hermite (v.1601-1665, Français), Marianne. Pierre Corneille (1606-1684, Français), Le Cid. Jean Rotrou (1609-1650, Français), Saint Genest. Lohenstein (1635-1683, Allemand), Cléopâtre. Jean Racine (1639-1699, Français), Phèdre. Scipione Maffei (1675-1755, Italien), Mérope. Voltaire (1694-1778, Français), Mahomet. Vittorio Alfieri (1749-1803, Italien), Philippe II. Goethe (1749-1832, Allemand), Iphigénie en Tauride. Schiller, Don Carlos, Kleist, Prinz von Hombourg. Alexandre Soumet (1788-1845, Français), Jeanne d'Arc. 3. Définition et fonction dans la société. La tragédie a souvent été considérée comme le plus grand genre dramatique, le plus noble, par opposition à la comédie. Ce jugement un peu facile et injuste peut s'expliquer par une impression que la tragédie donne toujours au spectateur (et au lecteur), celle d'un éloignement. Il s'agit d'un des traits fondamentaux de la tragédie: elle élabore en effet un monde textuel (" s'incarnant " par la suite dans une mise en scène) qui crée une distance par rapport à la réalité quotidienne, prosaïque. Cet effet de distance s'obtient de plusieurs façons: par le choix du sujet, emprunté soit à l'Histoire, soit à la légende (mythologie gréco-romaine ou chrétienne); par le choix des personnages (lié évidemment à celui du sujet), qui sont toujours illustres, nobles (rois, princes, héros, etc.); par le choix de grands thèmes: le pouvoir (problème de sa légitimité), la justice, l'honneur, l'amour-passion, etc.; par le recours à un langage châtié, à un style élevé (noblesse de l'alexandrin, beauté des images, etc.). Le fait que la tragédie se joue à distance a pour conséquence d'agrandir, d'amplifier, de sacraliser même ce qui y est représenté. L'action que représente la tragédie est toujours pathétique et tragique (le tragique n'est pas inséparable de la tragédie: cf. 6): elle est propre à émouvoir le spectateur, à susciter chez lui la pitié ou la terreur (c'est la " catharsis " d'Aristote, concept que du reste l'on n'a jamais réussi à définir clairement). Mais cette action a ceci de particulier qu'elle est toujours liée à la présence d'une transcendance, d'une puissance qui domine le personnage tragique et sur laquelle celui-ci n'a pas de contrôle. Cette transcendance peut être figurée par une divinité (v.Eschyle et Sophocle), par une passion (v.Euripide, Shakespeare et Racine) ou par des valeurs imposées par un ordre social (v.Corneille). Elle provoque la perte, la déchéance du héros; elle le condamne à une existence fermée, sans d'autre issue que la mort. S'il veut combattre, c'est en pure perte: il n'a pas de prise sur les événements, il ne peut agir sur eux; ce sont plutôt eux qui agissent sur lui, révélant par le fait même son impuissance et sa misère (dans les tragédies grecques, les personnages sont punis pour avoir commis u...

« celle d'un éloignement.

Il s'agit d'un des traits fondamentaux de la tragédie: elle élabore en effet un monde textuel (" s'incarnant " par la suite dans une mise en scène) qui crée une distance par rapport à la réalité quotidienne, prosaïque.

Cet effet de distance s'obtient de plusieurs façons: par le choix du sujet, emprunté soit à l'Histoire, soit à la légende (mythologie gréco-romaine ou chrétienne); par le choix des personnages (lié évidemment à celui du sujet), qui sont toujours illustres, nobles (rois, princes, héros, etc.); par le choix de grands thèmes: le pouvoir (problème de sa légitimité), la justice, l'honneur, l'amour-passion, etc.; par le recours à un langage châtié, à un style élevé (noblesse de l'alexandrin, beauté des images, etc.).

Le fait que la tragédie se joue à distance a pour conséquence d'agrandir, d'amplifier, de sacraliser même ce qui y est représenté. L'action que représente la tragédie est toujours pathétique et tragique (le tragique n'est pas inséparable de la tragédie: cf.

6): elle est propre à émouvoir le spectateur, à susciter chez lui la pitié ou la terreur (c'est la " catharsis " d'Aristote, concept que du reste l'on n'a jamais réussi à définir clairement).

Mais cette action a ceci de particulier qu'elle est toujours liée à la présence d'une transcendance, d'une puissance qui domine le personnage tragique et sur laquelle celui-ci n'a pas de contrôle.

Cette transcendance peut être figurée par une divinité (v.Eschyle et Sophocle), par une passion (v.Euripide, Shakespeare et Racine) ou par des valeurs imposées par un ordre social (v.Corneille).

Elle provoque la perte, la déchéance du héros; elle le condamne à une existence fermée, sans d'autre issue que la mort.

S'il veut combattre, c'est en pure perte: il n'a pas de prise sur les événements, il ne peut agir sur eux; ce sont plutôt eux qui agissent sur lui, révélant par le fait même son impuissance et sa misère (dans les tragédies grecques, les personnages sont punis pour avoir commis une faute, à cause de leur " hybris ", leur orgueil, leur démesure; dans les tragédies anglaises et françaises, la faute semble plutôt originelle, les personnages sont condamnés de naissance).

La tragédie met donc à nu la vanité, la misère irrémédiable de l'homme, tout en cherchant à sacraliser cette misère selon une esthétique de la distance. Dans la tragédie, il n'est pas permis d'espérer, les jeux sont faits, tout est sous le signe de la fatalité.

C'est là une des caractéristiques qui la distingue du drame (historique ou romantique).

Dans l'univers du drame, le héros a la possibilité de modifier le cours de son existence, il y a une ouverture, un espoir; son combat n'est pas inutile; il n'agit pas sous l'emprise d'une instance supérieure, mais selon sa volonté, son désir.

L'Antigone de Sophocle n'agit pas pour elle, mais pour faire respecter les lois archaïques des dieux; par comparaison, Hernani, héros romantique, lutte pour lui- même, non pour être fidèle à des principes, des valeurs qui lui ont été imposés de l'extérieur.. »

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