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Vincent Van Gogh

Publié le 17/01/2022

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(1853 - 1890) Méconnu pendant toute sa vie, Van Gogh devint rapidement célèbre peu après sa mort. Il avait peint plus de 850 toiles et un millier de dessins, mais il n'avait vendu qu'une seule et unique toile de son vivant. Pourtant, son oeuvre, qui exprime avec violence une sensibilité exacerbée, eut une profonde influence sur l'évolution de l'art moderne. La vocation évangéliste. Fils d'un pasteur néerlandais, Van Gogh essaya sans succès de se bâtir une situation d'abord comme marchand de tableaux, puis comme enseignant, enfin comme prédicateur. En 1880, il décida de se consacrer à la peinture, réalisant des premiers tableaux lourds et tragiques, ayant pour sujets les pauvres gens (Les Mangeurs de pommes de terre, 1885, musée Van Gogh, Amsterdam), les tisserands, la vie des champs. Pendant son séjour à Paris, qui dura deux ans, il découvrit la lumière, assimila la technique des impressionnistes et se lia avec Gauguin, Toulouse-Lautrec et Emile Bernard. Sa palette s'éclaircit, la composition devint de plus en plus libre.
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« VAN GOGH 1853-1890 UN jour de l'été de 1882, Vincent van Gogh allait à pied avec un camarade jeune comme lui-même, par les dunes près de La Haye, en quête d'un motif.

Il faisait très chaud.

Le soleil brû­ lait, il n'y avait pas d'ombre sur le sentier sablonneux, sec et lourd, sur lequel Vincent marchait au lieu de suivre une piste parallèle, au sol ferme, ombragée d'aubépines et de sureaux.

Vincent, étouffant, se plaignit.

Son camarade lui demanda: «Pourquoi ne viens-tu pas ici dans l'ombre?» Vincent répondit: « Il faut souffrir pour l'art.>> Pour le camarade qui m'a raconté lui-même, cinquante ans après, cette petite histoire, Vincent était un fou; il ne prenait pas cette absurdité comme une bizarrerie, mais comme une marque de fulie.

Il ne pouvait en discerner le sublime.

Il en fut ainsi durant la courte vie de van Gogh, qui s'éteignit huit ans après: son entourage (sauf, peut-être, seul, son frère Théo) le prit pour fou, et ce qui se cachait sous cette apparence d'illogisme, d'irrationnel, lui échappa.

Cet illogisme est cependant la source même de son œuvre; ce n'est pas de l'irrationnel, et c'est bien ce qui distingue van Gogh de ses contemporains, son art de tout ce qui l'a précédé depuis des siècles.

Pour lui, le symbole a force de réalité.

Dans une civilisation qui, ne pouvant concevoir de valeur réelle que dans la réalité matérielle, tenait le symbole pour une abstraction vide, rien de plus qu'un signe conventionnel, van Gogh, mû par cette conviction intime, inébran­ lable, qui lui fut naturelle, reconnut dans le symbole la vraie réalité des choses et dans son expression le but suprême de l'art.

Il ne s'en fit pas un programme; il ne faisait que suivre le penchant de sa propre nature sans même qu'il lui vînt à l'idée qu'il était en cela tout à fait différent d'autrui.

Ses lettres nous prouvent que, d'emblée, ce fut ainsi qu'il conçut le but de l'art et la tâche de l'artiste.

RR là, il est à la base d'une évolution qui, jusqu'à nos jours, ne cessa de se développer.

Nous pré­ tendons même aujourd'hui vivre dans l'âge du Signe.

Notre signe est peut-être plus un signal qu'un symbole, un signe qui réclame et qui avertit, et cela signifie qu'on prend le signe pour la chose.

C'est l'inverse de ce que fit Vincent.

Dans l'art de l'affiche, où règne surtout le signe, celui-ci n'est pas l'image de la chose, il s'y substitue; van Gogh, lui, emploie la chose comme signe de l'idée.

Ainsi, à notre époque matérialiste, le signe ;:t, envers la chose, la même relation que, chez van Gogh spiritualiste, la chose envers l'idée.

Chez lui, l'œuvre même devient signe, c'est-à-dire une image qui ne reproduit pas le motif, mais en témoigne l'essence.

Cette image ne postule pas un sujet, elle en exprime l'essentiel et en devient le symbole.

Quand il peint un portrait, il. »

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