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la guerre civile grecque : De l'occupation de la Grèce par les Allemands à la défaite des communistes au mont Grammos

Publié le 25/04/2016

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LES « ACCORDS DU LIBAN R

·   À partir de 1944, le PCG, au sommet de sa puissance, forme un «gouvernement provisoire\" qui vise la prise du pouvoir au moment de la libération. Plus, en s'opposant au gouvernement en exil, le PCG tente de l'empêcher de revenir en Grèce. Toutefois, au cours du printemps 1944, Moscou contraint le PCG à participer à un gouvernement d'union nationale. C'est ainsi que les représentants du PCG, de l'ELAS et de l'EAM signent avec le gouvernement grec en exil au Caire les «accords du Liban» qui doivent sceller la formation d'un gouvernement d'union nationale à participation communiste sous la présidence de Georges Papandhréou. Il est également convenu d'organiser un plébiscite en Grèce avant le retour du roi.

·   De plus, sous la pression des Soviétiques, le PCG se résout à subordonner les forces de l'ELAS au gouvernement grec qui a placé ses propres forces armées sous les ordres de l'état-major britannique en vue du débarquement en Grèce.

· La participation du PCG et de l'EAM au gouvernement et la subordination formelle de l'ELAS au haut commandement britannique sont vécues comme une capitulation par de très nombreux militants communistes.

LA DEUXIÈME GUERRE CIVILE

LES « ACCORDS DE VARKILA »

 

 

·   Le 9 octobre 1944, les Allemands évacuent Athènes, qui fête les Alliés. Quelques jours plus tard, Papandhréou, accompagné par un détachement de troupes britanniques, est de retour à Athènes. En tentant d'imposer le désarmement et le démantèlement des forces communistes, le gouvernement va précipiter un affrontement qui, déjà, parait inévitable. En décembre 1944, la guerre civile éclate à Athènes entre, d'un côté, des éléments isolés de l'ELAS et, de l'autre, les forces gouvernementales soutenues par les Britanniques. Bientôt, le conflit gagne les autres régions du pays.

« Ceux-ci stipulent, entre autre s, le désarmement et la démobilisation des forces de I'ELAS et du PCG .

Cet accord est impo s é aux communistes par Staline qui a décidé de laisser la Grèce dans l'orbite des Britanniques .

LE RETOUR DE lACHARIADIS • le 30 mai 1945 , Nikos Zachariadis , secrétaire général du PCG , libéré du camp de Dachau , fait un retour triomphal à Athènes .

Militants et sympathisa nts communiste s voient en lui le chef qui leur a tant fait défaut lors de l'occupation de la Grèce et au cours des combats menés contre les autres forces de résistance pour asseoi r la domination du PCG.

• Bien que le PCG jouisse alors d 'un immense prestige, et donc que la voie parlem entaire lui semble ouverte sous les meilleurs auspices , il choisit l'abstention lors des rlrctions lrgislatlvts de mars 1946.

De plus, le plébiscite au sujet du retour du roi organisé en septembre sous l'autorité du Premier ministre Constantin Tsaldaris conforte un peu plus le PCG dans sa stratégie de rupture : plus de 65 % des électeurs se déclarent favorables au rttour du roi Geor ges Il qui regagne bientôt Athènes .

• Ull ~~ ITO ROYAr•~ ~"'! NAI ..._._. ___, ,-+,..~-~~ B IR Hl • En réalité, le PCG envisage depuis plusieurs mois déjà de suivre une stratégie d'affrontement avec le gouve rnement En effel dès le début de l'année 1946 , le PCG se prépare clandestinement à la reprise de la lutte armée tout en menant une activité politique légale .

Une partie des militants reçoit l'ordre de gagner les montagnes et de former de petites unités de combat tandis que les communistes des centres urbains sont invités à poursuivre des activités légales sans chercher à entrer dans la clandestinité.

• De son côté, l'appareil milita ire du parti met sur pied des groupes de combat en Grèce du nord et du centre et dans le Péloponn èse.

Forts du soutien logistique de la Yougoslavie, des Bulgares et des Albanais , les communistes sont prêts à d écle ncher de nouveau la guerre civile.

LA TIOISilME GUERRE CMLE LE otCLENCHEMENT DES OPtltAnoNS • Sur ordre de Zachariadis , un groupe de 33 communistes armés attaque la gendarmerie du village de lichotoro en Mac édoine dans la nuit du 30 mars 1946 .

C'est le signal de la guerre civile.

• Parallèlem ent aux actions qui sont bientôt conduites sur tout le territoire contre les forces gouverne mentales par des groupes armés sous la conduite des kapétanii (chefs militaires par opposition aux offic iers de carrière ), le PCG continue de mener une activit é l é gale .

Il s 'agit là d 'une stratégie bien sûr délibérée de la part du parti qui feint de trouver une solution politique à la crise , tout en accélérant les préparatifs militaires dans le dessein de mener de grandes offensives contre les villes, étape obligée pour la conquête du pouvoir .

• C'est dans ce contexte que le PCG crée, le 28 octobre 1946, le haut commandement de l 'Armée démocratique (AD) à la tète de laquelle il nomme le généra l Markos Vafiadis.

Ce dernier peut compter sur l 'aide massive des pays de l'Est.

la Yougoslavie fournit alors le gros de l'armement el de fait.

jamais jusqu 'à la fin de l a guerre, l'AD ne se trouvera à court d'équipements, d e munitions , d ' armes légères, de mortiers ou de canons de campag ne.

• Partou t où se déploient les unités de l'AD , le PCG impose sa loi, n 'hésitant pas à recruter des «volontaires» pa r un simple ordre de mob ilisation .

Quant à la population local e, elle est «invitée» à fournir tout ce dont a besoin l'AD e n terme de logistique.

L'INTERVENTION AMhiCAJNE • le gouvernement britannique , qui n'a cessé d'exercer une influence majeure dans les affaires grec ques, n e peut que constater que les forces gouvernementales sont impuissantes à enrayer la progression de l'AD .

Estimant n'avoir plus aucun rôle à jouer en Grèce, le gouvernem ent britannique cède sa place aux États-Unis .

Ces dernier s, au nom de la «doct rine Trum an», proclam ée en mars 1947, n'entendent pas ménager leurs efforts pou r empêcher la Gréce de basculer dans l'orbite du communisme .

• Alors que les Amér icains prennent la suite des Britanniques , le roi Gtorgts meurt; son frère Paul lui succède (avril1947).

-- • le 24 décembre 1947, la forma tion d'un gouvernement démocratique provisoire est annoncée par la radio du PCG qui émet depuis Bucarest.

Trois jours plus tard, les autorités athéniennes publient un décret mettant hors la loi le PCG .

Désormais, ce dernier paie chèrement sa stratégie de« double ligne >>, ne disposant plus que d'un appareil clandestin et de moyens d'acti on politique limités .

• Pour autant.

le haut commandement de l'AD ne r enonce pas et.

dès février 1948, il commence à lancer des offensives de grande envergure contre les villes du nord de la Grèce dans le dessein d'Installer dans l'une d 'elles le siège du gouvernement provisoire .

Mais, en d épit de quelque s succès locali sés, les communistes échouent à se maint enir dans les villes d'où ils sont chassés par l'armée gouvernementale qui bénéficie pleinement de l'aide américaine .

Quoi qu'il en soit.

ni les uns ni les autres ne parviennent à marquer des points déci sifs : les villes résistent à toutes les offensives communistes , tandis que les forces gouvernementale s sont impuissantes à déloger les combattants de l'AD de leurs bastions montagneux .

Mais e n décidant d'abandonner la tactique de la guéri lla en faveur de celle opposant frontalement une armée contre une autre , la direction du PCG voit se dres ser Markos Vafiad is qui juge cette réorganisation de l'AD désastreuse .

limogé en accord avec les Sovié tiques , Vllfi11dis est remplacé par Zachariadis qui cumule dès lors le secré tari a t généra l du parti et le comman dement en chef de l'AD.

LA FAIBLESSE NUMtllQUE DE L' AaMtE DtMOCIIAnQUE • Tout au long de l'année 1948 , les affrontements , qui se poursuivent principalement d ans les montagnes, gagnent en intensité au prix de lourde s p ertes dans les deux camps.

Alors que l'armée gouverne mental e dispose des réserves de la conscription pour combler ses pertes , il en va autrement pour l'AD qui se trouve alors confrontée a u prob lème crucial du manque d 'effectifs .

En effet.

le recrutement -vo lonta ire ou forcé - opéré lors de l'occupation des bourgs et des villages par l'AD montre vite ses limite s .

Au plus haut niveau de recrutement.

l'AD alignera 80 000 hommes face aux quelques centaines de milliers de soldats que compte l'armée régulière .

Outr e qu'il ne suffit pas à assurer l'Indispensable reconstitution des unités communist es décimées , le r ecrutement forcé a pour effet de disloquer des famill es, suscita nt passions et haines au sein de la population .

De tai~ le nom bre des déserteurs parmi les nouvelles recrues va croissan t et l'AD se trouve dans l'imposs ibilit é de lancer les grandes offensives dont elle attend la victoire finale et.

in fine, la prise du pouvoir à Athènes .

• Afin d e pallier sa faiblesse num érique l'AD fait appel aux communistes grecs de la diaspora.

en Égypte, à Chypre, en Australie, aux États-Unis et en Amérique latine .

Mais le parti ne parvient pas à lever des volontaire s en nombr e suffisant là où il aurait fallu des milliers de combattants, l'AD ne voit venir que quelques centaines de volo ntaires.

Et encore, les Gréco ­ Américain s, tenus pour politiquement suspects, sont renvoy és chez eux sur ordre de la direction du PCG .

·Alor s que les forces communistes commencent à marqu er le pas face à l'action de plus en plus efficace des troupes gouvernementales, un événement va précipiter la défaite du PCG .

LA RUPTURE SOVIhO-YOUCOSLAVE • En juin 1948 , l'Union soviétique pronon ce l'exclusion de la Yougoslavie de Trto du Kominform.

Aussitôt.

Trto décide de ferme r sa frontière aux communistes grecs, ne donnant ainsi aucun prétexte au gouverne m ent grec pour exercer un quelconque droit de poursuite sur le territoire yougoslave .

• la décision du maréchal Trto est bientôt imitée par la Bulgarie , qui déclare n'avoir aucune intention belliqueuse à l'endroit de la Grèce, et par l'Albanie, qui choisit d e déplacer ses troupes à bonne distance de la frontière gréco -albanaise .

• Privée de ses bases arrière, affaiblie par des effectifs insuffisants, l'AD ne peut plus s'opposer à la press ion des forets gouvtmemtlrttllts qui remportent des succès significatifs dans le Péloponnèse et en Grèce centrale .

Dès lors, l'AD est contrainte de concentrer tout es ses force s en Mac édoine occidentale , sur les escarpements du Kaïmakchalan, à Vitsi et à Grammo s, une position adossée à la frontière albanaise .

C'est d'ailleurs à Grammo s que les communistes enregistrent un d e leurs dernie rs succès militaires en août 1948.

• En dép it de cette victoire, tout indique que l 'AD a perdu la lutte p our le pouvoir , ce qui n 'échappe pas au haut commandement de l'armée gouvernementale , qui lance à l'aube du 1 " août 1949l'opération Torche contre les positio ns communistes sur le mont Grammos.

WHFuGÉS DE LA GU EUE CMLE • Au lendemain de la bataille du mont Grammos , 12 000 combattants se réfugient en Albanie où ils sont désarmés, 8 000 trouvent refuge en Géorgie et environ un millier en Yougoslavie.

L'URSS et la Pologne organisent l'évacuation des réfugiés grecs .

• les combattants de l'Armée démocratique sont transportés sur des cargos soviétiques jusqu'aux ports de la mer Noire et de là évacués par voie ferroviaire et maritime -à travers la mer Caspienne - à Tachkent.

en Ouzbêkistan.

la direction du parti s'Installe à Bucarest qui devient la capitale de l'émigration .

• la Tchécoslovaquie procède à la dispersion de son lot de réfugiés en Moravie du Nord, dans des villages habités jadis par des Allemands des Sudètes .

la Pologne, quant à elle, expédie les Grecs en Silésie où la main-d'œuvre fait cruellement défaut la Roumanie les installe dans des villages des Carpates, tandis que la Hongrie les concentre dans la ville nouvelle de Stalinvarocz où se construit alors un ensemble sidérurgique.

l'Allemagne de ltst ne reçoit pour sa part qu'un faible nombre de réfugiés , essentiellement des blessés .

• Au début des années 1950 , dans les pays de ltst et en URSS, le PCG a sous son emprise quelque 80 000 réfugiés .

LES UlllM ES COMBATS • En appr enant la nouvelle de l'offensiv e lancée par les forces gouverne mentales , le secrétaire général d u PCG et son état-major estiment que la bataille engagée n'est que la répétition de celle d 'août 1948.

Aussi Zachariadis décide de prélever des bataillons du mont Vitsi et de les envoy er en renfort sur le mont Grammo s pour conten ir l'offensive .

• Or l'attaque de l'armée gouvernementale n'est qu'une diversion .

Dans la nuit du 10 août.

à l'issue d'un bombardement d 'artillerie particuliè rement intense, 5 division s se lancen t à l'assaut des contreforts du mont Vitsi.

Cinq jours durant.

les commun istes résistent.

mais, surpassés par le nombre, ils doiv ent se replier en désor dre.

Quelque 4 000 d'entre eux réussissent à passer sur le mont Grammo s, tandis qu'un millier d e soldats, en dépit de l'interdiction du parti, franchissent la frontière qui les sépare de la Yougoslavie où ils sont accueillis fratern ellem ent; près de 1 000 combattants communistes tombent aux mains de l'ennemi.

• Entre le 19 et le 24 août 1949, l 'armée gouvernementale déclenche une série d'opérations pour en finir avec la guérilla communiste.

les unités de l'AD retra nchées sur le mont Belès , à la fronti ère bulgare , sont défait es.

les resca pés de cette sanglante bataille se réfugient en Bulgarie .

• le 25 août.

en présence du roi Ptlutl • et du maréchal Papagos , chef des armées, l'attaque est déclenchée contre les dern ières positions communistes du mont Grammos tenues p ar quelque 9 000 hommes.

Après cinq jours de combats, les comm unistes doivent se replier en Albanie.

entraînant avec eux plusieurs centaines de civils des villages environnants .

Le 30 août au soir, les troupes gouvernementa les sont totalement maîtr esses du mont Grammos.

•la lutte armée que le Parti commun iste grec a lancée en 1946 pour prendre le pouvoir se termine par une défaite totale.

Des milliers de communistes et de sympathisants sont emprisonnés , le parti commun iste est interdi t -il rester a hors la loi jusqu 'en 1974 .

Des dizain es de milliers de communistes se réfugient dans les pays de l'Est • En annonçant la fin des combats en octobre 1949, la radio du PCG metta it un terme à cent mois de guerre qui t1urotlf coité/11 rk à des centaines de milliers d'hommes et de femm es et laissé le pays exsangue .

• Cette guerre civile devait marquer profondément la vie politique en Grèce et.

en donnant un r ô le considérable aux militaires , allait prép arer le terrain à la prise du pouvoi r par les colonels en 1967 .. »

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