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LA GUERRE CIVILE GRECQUE: De l'occupation de la Grèce par les Allemands à la défaite des communistes au mont Grammos

Publié le 10/11/2018

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LE SANCTUAIRE DE BOULKÈS EN YOUGOSLAVIE

Dès 1945, les communistes grecs bénéficient de l’appui de la Yougoslavie de Tito. Ce dernier met à leur disposition le gros bourg de Boulkès, en Vojvodine. Ce sanctuaire, qui constitue rapidement une base arrière de l'Armée démocratique, se veut le siège d’une démocratie populaire grecque en miniature. Le Parti communiste grec y frappe sa propre monnaie, organise sa police et met en place un camp de concentration pour ceux qui sont soupçonnés de tiédeur militante.

Une frontière entoure Boulkès et ses environs que ni les Grecs

Dès lors, le Parti communiste grec commence à organiser la résistance. Mettant à profit le vide politique qui règne alors en Grèce, ses militants fondent l'EAM (Front de libération nationale), l'ELAS (Armée de libération nationale) et plusieurs autres organisations satellites.

Mais la résistance n'est pas du seul fait des communistes. Ainsi, en septembre 1941, est créé l'EDES (Armée nationale démocratique grecque). Placée sous le patronage du général républicain Nikolaos Plastiras, alors en exil, l'EDES est dirigée par deux officiers supérieurs, Komninos Pyromaglou et Napoléon Zervas. Dans un premier temps opposée à la monarchie, l'EDES, qui ne peut que constater la montée en puissance de la résistance d'obédience communiste, va s'aligner totalement sur les positions anglaises et royalistes.

Le relief montagneux de la Grèce se prête particulièrement bien à la lutte armée. L’enclavement des régions, la faiblesse des structures routières et ferroviaires ainsi que le fait que les occupants ne contrôlent que les axes stratégiques et les agglomérations urbaines favorisent le déploiement de groupes de partisans de l'ELAS.

En 1943, l'ELAS détient une supériorité écrasante sur les autres ni les Yougoslaves n'ont le droit de franchir sans autorisation. À l'intérieur de ce sanctuaire, la production agricole et artisanale doit suffire aux besoins des réfugiés et assurer le ravitaillement des unités de combat en Grèce. Mais dans les faits, c'est la Yougoslavie qui assure l'intendance.

• D'autres sanctuaires de ce type se trouvent à proximité des frontières albanaises et bulgares, mais aucun n'a l'importance de Boulkès, qui fonctionne jusqu'à la rupture entre Tito et Staline, en juin 1948.

TROIS GUERRES EN UNE

 

D'avril 1941 à octobre 1949, l'histoire de la Grèce se confond avec la lutte des communistes pour prendre le pouvoir. À l’occupation du pays par les forces italiennes et allemandes, le Parti communiste grec (PCG) répond par une résistance d’une efficacité spectaculaire, supplantant de très loin tous les autres mouvements en lutte contre l'occupant. Auréolés du prestige de vainqueurs, les communistes doivent toutefois plaquer leur stratégie sur les intérêts de l'URSS dans la région. On voit ainsi Moscou brider les ardeurs du PCG et l'inviter à passer des compromis en vue de la participation à un futur gouvernement d'union nationale. De même, la rupture entre Staline et Tito en juin 1948 aura d’immenses répercussions sur la situation des combattants communistes. On distingue communément trois phases dans la guerre civile. La première correspond à la période d'occupation de la Grèce, d’avril 1941 à octobre 1944, et voit les communistes de l'ELAS combattre à la fois contre les Allemands et contre les autres mouvements de résistance. La deuxième guerre civile se confond avec les activités de guérilla menées par l’ELAS, de décembre 1944 à février 1946, contre les forces du gouvernement grec de retour à Athènes, soutenues par les Britanniques. Enfin, la troisième guerre civile, de loin la plus meurtrière, voit s'affronter, entre mars 1946 et octobre 1949, frontalement cette fois, l'Armée démocratique (communiste) et les forces gouvernementales, soutenues par les États-Unis. Ces guerres civiles, qui s'emboîtent comme des poupées russes, balisent une des périodes les plus dramatiques de l'histoire de la Grèce contemporaine.

LA TROISIÈME GUERRE CIVILE

Le déclenchement des opérations

Sur ordre de Zachariadis, un groupe de 33 communistes armés attaque la gendarmerie du village de Lichotoro en Macédoine dans la nuit du 30 mars 1946. C'est le signal de la guerre civile.

Parallèlement aux actions qui sont bientôt conduites sur tout le territoire contre les forces gouvernementales par des groupes armés sous la conduite des kapétonii (chefs militaires par opposition aux officiers de carrière), le PCG continue de mener une activité légale. Il s'agit là d'une stratégie bien sûr délibérée de la part du parti qui feint de trouver une solution politique à la crise, tout en accélérant les préparatifs militaires dans le dessein de mener de grandes offensives contre les villes, étape obligée pour la conquête du pouvoir.

C'est dans ce contexte que le PCG crée, le 28 octobre 1946, le haut commandement de l’Armée démocratique (AD) à la tête de laquelle il nomme le général Markos Vafiadis. Ce dernier peut compter sur l'aide massive des pays de l'Est. La Yougoslavie fournit alors le gros de l'armement et, de fait, jamais jusqu'à la fin de la guerre, l'AD ne se trouvera à court d'équipements, de munitions, d'armes légères, de mortiers ou de canons de campagne.

« Ceux-ci stipulent, entre autres , le désarmement et la démob ilisation des forces de I'ELAS et du PCG .

Cet accord est impo s é aux communistes par Staline qui a d é cidé de laisser la Grèce dans l'orbite des Britanniques .

LE RETOUR DE lACHARIADIS •le 30 mai 1945 , Nikos Zachariadis , secrétaire général du PCG, libéré du camp de Dachau , fait un retour triomphal à Athènes .

Militants et sympathisants communistes voient en lui le chef qui leur a tant fait défaut lors de l'occupation de la Grèce et au cours des combats menés contre les autres forces de résistance pour asseoir la domination du PCG .

• Bien que le PCG jouisse alors d'un immense prestige, et donc que la voie parlementaire lui semble ouverte sous les meilleurs auspices, il choisit l 'abstention lors des tl«. »

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