LA VIE DES SAINTS (Travaux Personnels Encadrés – HISTOIRE – TES/TL)

« féroces, mais aucun animal ne la touche ; elle assiste pendant plusieurs jours au supplice de ses compagnons , dans l'amphithéâtre , et les exhorte à rester fidèles à leur Dieu .

Le dernier jour du cirque , elle est livrée à un taureau furieux , puis égorgée.

Ses cendres seront jetées dans le Rhône.

Elle est une des nombreuses patronnes des jeunes filles .

Céci l e (tv.

232 ; fêtée le 22 novembre ) : on sait très peu de chose de cette sainte, si ce n'est qu'elle est honorée à Rome depuis le V' siècle et qu'elle faisait partie d'une illustre famille romaine.

Il existe cependant une histoire légendaire qui la présente annonçant à son mari Valérien , lors de sa nuit de noces , qu'un ange veille sur sa virginité et qu'il ne pourra le voir que s'il se fait baptiser .

Valérien se convertit , mais il est du coup arrêté et supplicié .

Quant à Cécile, refusant de sacrifier aux dieux païens , elle est condamnée à être brûlée et périt finalement décapitée .

Au XV' siècle, elle devient la patronne des musiciens, et les peintres la représentent depuis le XVl' siècle s'adonnant à la musique vocale et instrumentale .

LES «ACTIVISTES» Pleines d'ardeur , ces femmes dégagent une telle énergie liée à leur foi qu'elles jouent un rôle clé dans l'Église et pour le rayonnement du catholicisme .

Ctltherine de S ienn e (1347-1380 , fêtée le 29 avril): elle influa beauco up sur la politique de son temps .

Elle éteignit des guerres civiles et contribua à ramener à Rome les papes qui, depuis soixante -sept ans, s'étaient installés à Avignon .

Née à Sienne (Italie), elle est tertiaire dominica ine à seize ans et commence par mener une vie coupée du monde, faisant retraite pendant trois ans.

Puis , alors qu'elle a repris une vie normale, se constitue autour d'elle un groupe de personnes attirées par son ascendant spirituel et sa joie de vivre.

Elle parviendra à décider Grégoire Xl à se rendre à Rome en abandonnant la douceur et le luxe de la cour avignonnaise.

Mais , après la mort de celui-ci, la grave crise du schisme d'Occident commence, avec l'élection de deux papes opposés , l'un en Avignon, l'autre à Rome.

Catherine de Sienne met toute son énergie à défendre le pape de Rome , Urba in VI, auprès duquel elle mourra à l 'âge de trente-trois ans.

Mystique , ne sachant pas écrire , Catherine laisse cependant une œuvre spiri tuelle considéra b le : des Dialog ues, des Le ttr es, des livres dictés qui sont le fruit de ses extases .

Elle est la seule laïque qui a été élevée au rang de Docteur de l'Église .

Clotilde (470-545 , fêtée le 4 juin) : née à Lyon, elle est la nièce du roi des Burgondes .

Après s 'être convertie au catholicisme , elle est mariée au jeune roi des Francs , Clovis , un païen , comme d 'ailleurs l'ensemble de son peuple .

Ce mariage aura des conséquences historiques considérab les puisque , en grande partie sous l'influence de sa femme , Clovis se convertit en 496.

Par ce geste , la Gaule franque devient officiellement chrétienne.

L ES RtFORMATRI CES ET FON DATRICES D'O R DRES Thérèse d'Avila (1515-1582, fêtée le 15 octobre ) :fille d'un gentilhomme d'Avila , en Vieille-Casti lle, Thérèse rentre à vingt ans au Carmel , où la règle n'est appliquée que de façon mitigée .

À partir de 1557 , elle ressent la nécessité d 'un retour du Carmel à sa vocation primitive .

Elle fonde à Avila un nouveau monastère de stricte observance (marquée notamment par un grand dépouillement ).

En 1567 , elle décide un jeune carme -le futur saint Jean de la Croix- d 'engager une réforme identique dans les couvents masculins .

Elle poursuivra son activité à l 'aide de déplacements continuels , à tel point que l 'ensemble de l'ordre sera peu à peu réformé.

Cette intense activité n 'emp êcha pas Thérèse d 'avoir une vie spirituelle intense , qui pourrait la faire aussi bien ranger parmi les mystiques.

En elfe~ une série d'expériences de ce registre lui permettent de contempler l'humanité de Jésus .

Un jour , elle a la vision d'un 11nge , symbollstlnt 1'11mour divin , lui transper fant le cœur avec un dard.

Ses œuvre s racontant ses visions font partie des chefs-d 'œuvre de la langue castillane.

Une des plus connues, Le Château intérieur , décrit le cheminement de la grâce dans les sept demeures de l'âme .

Sainte Thérèse d'Avi la a é té la première femme à recevo ir le t itre de Docteur de l'Église , en 1970 , sous Paul VI.

Claire d 'Assise {1193 -1253, fêtée le 11 août ) : née à Assise dans une famille noble , Claire est conquise par l'idéal de pauvreté prêché par saint François .

Après s 'être initiée à la vie religieuse chez les bénédictines , elle fonde , à la demande de François , l'ordre des Clarisses .

Toute propriété individuelle ou collective y est bannie .

Nombre de parentes et d 'amies l'y rejoignen~ y compris sa propre mère.

Elle dirigera pendant quarante a ns son couvent.

LES MYSTIQUES Outre Thérèse d'Avila et Catherine de Sienne déjà citées , on peut mentionner quelques autres femme s remarquables .

Thérèse de l'Enfant-Jésus (1873- 1897, fêtée le 1~ octobre) : les quelq ues années de vie religieuse apparemment sans relief qu'elle a passées dans un couvent ont eu une étonnante portée spirituelle .

Entrée au carmel de Lisieux à peine âgée de quinze ans, Thérèse y meurt neuf ans plus tard de tube rculose.

Elle propose comme voi e à suivre celle de l'enfance (ou «petite voie »), à savoir s'abandonner au Créateur comme un enfant dans les bras de sa m ère.

Par ailleurs, l'expre ssion , à certains moments de sa vie, de sa tentation d'incroyance la rend très proche de ceux qui doutent.

À partir de sa canonisation , en 1925 , Lisieux devient un des pèlerinages les plus fréquent és.

Elle est la patronne des missions et de la France (au même titre que Jeanne d 'Arc).

Elle laisse d'importantes œuvres autobiographiques (Thérèse de l'Enfant Jésus , manu scrits autobiographiques , Vie de Thérèse de Lisieux ) .

Gertrude la Grande (1256-1301 ou 1302 , fêté e le 16 novembre ) :elle fait partie des grands mystiques du Moyen Âge.

Née en Saxe , elle entre à cinq ans dans une abbaye cistercienne , où elle reço it une format ion théologique .

Ayant des dons spirituels exceptionnels , elle a laissé le témoigna g e de ses visions et de ses Révélations dans plusieurs ouvrages (dont Le Livre de la divine piété ou Le livre de la grâce spéciale) , traduits en p lusieurs langues .

DEU X ctLta lntS Enfin, deux sainte s sont célèbre s pour avoir vécu des ex périences mystiques qui ont e u une grande répercussion dans l'histoire de la France ou pour le rayonnement du catholicisme : Jeanne d 'Arc et Bernadette Soubirou s.

Jeanne d'Arc (1412 -1431 , fêtée le 30 mai) : ayant reçue une éducat io n religieuse , mais ne sachant n i lire ni écrire , elle a seize ans quand elle confie qu'elle entend des voix depuis trois ans.

D'après elle, c e sont les voix des saints Miche l, Catherine et Marguerite.

Ceux ­ ci l 'invitent à « bouter hors de France les Anglais " et à rétablir la situation du dauphin , futur Charles VIl.

Surmontan t maints obstacles , Jeanne n'a que dix­ sept ans quand elle convainc ce dernier de lui confier une armée qui lui permettra de forcer les défenses d'Orléans et de libérer la vallée de la Loire .

Faite prisonniè r e par les Anglais, la« Pucelle d 'Orléans » est confiée à un tribunal ecclésiastique qui, tout acquis aux occupants , la déclare hérétique et ID cond11mne Du bûcher .

Elle n 'a que dix-neuf ans.

Les actes de son procès témoign ent d e sa fo rce d 'âme et de sa foi en c e qu'elle a toujours considéré comme une mission divine .

Bem11dette Soubirous (1844-1879 , fêtée le 18 février ) :en 1858, alor s âgée de quatorze ans, elle est témoin de dix­ huit apparitions de la Vierge dans une grotte près de Lourdes.

Cette petite fille ignorante et illettrée raconte , sans pour autant comprendre le sens de ses mots , que la Dame qui lui apparaît se présente comme l'«lmmaculée Conception "· Or, le dogme de l'Immaculée Conception n 'a été défin i que quatre ans plus tôt par le pape Pie IX.

De plus , une source jaillit là où aurait eu lieu les apparitions.

On y construit l 'église demandée par la Vierge .

Lourdes est aujourd 'hui le premier sanctuaire marial par le nombre de pè lerins .

De nombreuse s g uérisons s 'y s eraient produites.

Quant à Bernadette , elle entre au noviciat des Sœurs de la Charité, à Nevers , où elle meurt à l 'âge de trente-cinq ans, après avoir connu beaucoup de vexations et d'incompréhension.

lE S DtvOnON S PERSONNEWS À cette liste succincte de saintes et de saints , chacun peut ajouter son ou ses saints préfé rés, objet peut-être d'une dévotion particulière (Dans Madame d e ...

, le splendid e film d e M ax Ophul s, Danielle Darrieux supplie à plusieur s reprises sa «petite sainte chérie» de la tirer d'un mauvais pas, et même de sauver la vie de son amant ).

Par leur histoire , p lus souvent par leur légende (ainsi saint Franfois qui pDriDit DUX oise11ux , devenu , pourrait -on dire, le premier écologiste de l'histoire ), par leurs repr ésentations artistiques (la peinture et la sculpture depuis le Moyen Âge ont fait des saints un de leurs thèmes favoris, notamment parce q ue l'Église était commanditai re et mécène ) et grâce à leurs liens avec des1ieux privilégiés , les saints font intimement partie de la culture occidentale .

Les noms de saints marque n t l ' appe llation des lieux à trave r s l ' Europe .

L'usage de tels noms , qui remonte a u VI' siècle , s'est surtout développ é sous les Carolingiens (VIII'- ~ siècle) .

D 'une part , on a attribué de nouvea ux noms à des localités antérieures à la christianisation; d'autre pa~ on a attribué des noms chrétien s à de nouvelles localités.

Le résultat est qu'aujourd'hu i, en France , une commune sur huit porte un nom commençant par Sainte- ou Saint-.

C'est dans les départements de l'Ardèche et de la Loire que la proportion est la p lus forte (prè s de 30%}.

À ces communes , il conviendrait par ailleurs d 'ajouter toutes celles dont le nom fait référence à Notre-Dame , ainsi que celle s évoquant de quelque façon les person nes divines (Saint-Sauveur , La Trinité ...

), ou comportant dans leur libellé le nom d 'un saint (La-Côte-Saint­ André , Port-Saint-Loui s-du-Rh ône).

Il faudrait aussi tenir compte des communes dont le nom fait référence à un saint local en dialecte régional , comme en Bretagne : Ploërmel signifie "paroisse de saint Armel » (ermite du V I' siècle ); Locronan évoque la "cellule de saint Ronan » (moine du V' siècle ) ...

Si l'on se réfère aux seules communes dont le n o m commen ce par Saint -, le personnage le plus populaire est M11rtin {242 communes ) , évêq u e de Tours au ~ siècle .

Viennent ensuite Jean (180 communes ), Pierre {163), G ermain (130 ), Laurent (103 ), Julien (une centaine ) ...

On rema rque ainsi que trois grandes catégories de saints se dégagent dans ce peloton de tê te : les grand s évangélisate urs de la Gau le (Martin ou encore Germain , évêque de Paris au VI' siècle ); les grands fondateurs de l 'Église (Jean , P ierre , Augustin ); les saints dont la popularit é doit beaucoup à la légende (à l 'image des saints Julien et Laurent , mais on pourrait également citer saint Miche l, membre de la milice céleste d e s archa nges, protecteur tout indiqué en tant que symbo le de la victoire de Dieu sur le mal) .. »