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Le court métrage (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 12/05/2016

Extrait du document

Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

En France, deux époques sont particulièrement fécondes pour

 

le court métrage : les années 1920-1930 et les années 1950.

 

L'avant-garoe des années

 

1920 et 1930_

 

Le film court offre un format qui s'adapte parfaitement aux recherches artistiques les plus riches, notamment celles des dadaïstes et des surréalistes.

 

Avec Entracte (1924,12\"), René Clair enchaîne une suite d'images surréalistes où l'on croise une danseuse barbue, une partie d'échecs interrompue entre Man Ray et Marcel Duchamp, un enterrement burlesque où le corbillard est tiré par un chameau... Destiné à être projeté pendant l'entracte du ballet dadaïste Relâche de Picabia et Satie,

 

le film visait à produire des « images en liberté », sans contrainte de récit mais portées par un rythme qui s'accélère.

 

Dans Ballet mécanique (1924), le peintre Fernand Léger orchestre avec l'opérateur Dudley Murphy une sarabande rythmée d'« objets tout crus », ustensiles et pièces de machine, et de fragments de visage ou de corps humain. Ce « film sans scénario » se veut un exemple de ce « cinéma pur » que cherche à développer l'avant-garde.

 

La Glace à trois faces (1927,391) de Jean Epstein, relate les aventures d'un passionné d'automobile aimé par trois femmes. Chacune d’elles le voit différemment. Cette adaptation d'une nouvelle de Paul Morand marque le cinéma français d’avant-garde par ses recherches visuelles.

 

Dans la Coquille et le Clergyman (1928,22) de Germaine Dulac, d'après un scénario d'Antonin Artaud et de Man Ray, c'est un clergyman amoureux d'une beauté qui ne parvient pas

 

à surmonter ses complexes.

 

L'Étoile de mer (1928) de Man Ray met en images le poème homonyme de Robert Desnos.

PIERRE BRAUNBERGER. PRODUCTEUR

 

À travers les trois sociétés, Cinéma du Panthéon, les Films de la Pléiade et les Films du Jeudi, qu'il crée respectivement en 1929,1946 et 1964, Pierre Braunberger produit près

 

de quatre cents courts métrages.

 

Cette production s'intensifie dans les années 1950 et 1960 quand, conscient de la nécessité de renouveler le paysage cinématographique,

 

il participe aux premiers essais de Reichenbach, Rivette, Varda, Resnais, Doniol-Valcroze, Godard, Truffaut, Rouch et de nombreux autres.

 

Le court métrage n'est pour lui ni une carte de visite ni l’antichambre du long. Qu'il s'agisse de films courts ou longs, Braunberger est stimulé par une rencontre, une relation, et surtout par le désir de faire travailler les réalisateurs, quelle que soit la forme que prend cette collaboration.

« • Aujourd 'hui, la technique du numérique élargit le champ du court métrage, que ce soit pour le tournage avec des moyens encore plus légers, pour la post-production avec les facilités de montage individuel et d'effets spécia ux ou pour la diffusion via l'Internet.

• Moins attac h é aux réfé re nces du suppo rt film et de la diffusio n ciném a, le court métrage englobe désor mais toute forme de créatio n d'images animées , en prise de vue réelle ou non, et diffusée dans un format court.

LE COURT MÉTRAGE EN FRANCE • En France , deux époques sont part iculièrement fécondes pour le court métrage : les années 1920- 1930 et les années 1950 .

L'AVANT -GARD E DES ANN~ES 1920 ET 1930 • Le film court offre un forma t qui s'adapte parfaitement aux reche rches artistiques les plus riches, notamm ent celles des dadaïstes et des surréalistes .

• Avec Entrode (1924 , 12Î, René Clair enchaîne une suite d'images surréalistes où l'on croise une danseuse barbue, une partie d 'échec; interrompue entre Man Ray et Marcel D uchamp , un enterrement burlesque où le corbillard est tiré par un chameau ...

Destiné à être projeté pendan t l'entracte du ballet dadaïste Reldche de Picab i a et Satie, le f il m visait à p roduire des « images e n l i berté "· sans contrainte de récit mais portées par un ryth m e qui s'accé lère.

• Dans Ballet mécanique (1924 ), le peintr e Fernand Léger orchestre avec l'opérateur Dudley Murphy une sarabande rythmée d'« objets tout crus "· ustensiles et pièces de machine, et de fragments de visage ou de corps humain .

Ce « film sans scénario " se veu t un exemple de ce « cinéma pur " que cherche à déve lopper l'avant-ga rde.

• L a Glace à trois faces (1927 , 39Î de Jean Epstein , relate les aventur es d 'u n passio nné d 'automobile aimé par trois femmes.

Chacune d'elles le voit différemment.

Cette adapta tion d'une nouvelle de Paul Mora nd marq ue le cinéma français d 'avant-garde par ses recherches visuelle s.

• Dans la Coquille et le Clergyman { 1928, 22Î de Germaine Dulac, d 'après un scénario d'Antonin Artaud et de Man Ray, c'est un clergyman amoureu x d ' une beauté qui ne parvient pas à surmonter ses comple xes.

• L'Étoile de mer (1928) de Man Ray met en images le poème homonyme de Robert Desnos .

• C'est toutefois Un chien 11ndlllou {1929 , 17Î de Luis Buiiuel , écrit avec Salvador Dali, qui marque l'époque .

Main pleine de fourmis, œil coupé au rasoir, chev a l mort sur un pian o, ce ballet d 'images axées autour du désir et de la castration est l'un des films -p h ares du surréalisme cinématograp hique.

Il précède d 'un an l'Âge d 'o r (1930), premier long métrage ( 1 h 01) de Buiiuel.

• Le court métrage permet tous les essais .

Dans À propos de Nice (1929, 30Î, Jean Vigo applique la théorie de Dziga Vertov du « point de vue documenté " à un portrait corrosif de la ville qui oppose les oisifs au soleil aux pauvres de la vieille ville .

Zéro de conduite (1933 , 44 Î de Vigo met e n scène une révo lte de collégiens sur un ton à la fois poétique , ironique et libertaire .

• Peintre , poète et ci néaste , Jean Cocteau signe son prem ie r film avec /eS11ng d 'un poète (1931 , 49Î.

Ce tableau visuel et allégorique évoquant la destinée du poète est produit par le vicomte de Noailles qui avait aussi produ~ l'Âge d'or.

• Le court métrage documentaire a a u ssi sa place dans cette période influencée par l'avant-garde .

C'est un réalisme à la croisée du document et du poème qui s 'y dép loie : Photogénie mécaniq u e (1 924) et Un tour ou large {1926 ) de Jean Grémillon ; Nogent eldorado du dimanche {1929 ) de Marce l Carné ; Morvan (1930 ) de Jean Epste in; la Vie d 'un fleuve (1932 ) de Jean Lods .

LE PR~LUDE À LA NOUVELLE VAGUE DES ANN~ES 1950 • A la fin des années 1950, le ph én omè n e de la no u velle vague révol utionne le ciné m a français avec une jeune généra tion qui s'oppose au cinéma traditionne l et se m et à tourner de façon légère en d ehors des contra intes des studios et des scénarios conven u s.

• Alors que le métie r de réalisateur s 'apprenait en demeurant de longues années a ssistant su r des longs métrages , les nouveaux venus se lancent souvent en réalisan t un court métrage sans passe r par l'assistanat.

L e court métrage en tant que genre à part entière avait fait l 'objet d'une défense en règle par l e groupe des Trente au débu t de la déc e nnie.

• Certains , inspirateurs ou futurs réalisateurs de la nouvelle vague , s'inscrivent dans la veine documentaire .

Alain Resnais , déjà auteur d 'un Van Gog h (1948 ) et d'un Gauguin {1950 ), poursuit son investigatio n de l'œuvre d'art avec Guernica ( 1950) puis en coréa lisation avec Chris Marker Les statues meure n t aussi (1953) .

,_ En 1955 , il réali s e une bouleversa nte évocation des camps de conce ntration nazis dans Nuit et Broui/111rd ( 1955) .

Son premier long métrage , Hiroshim a mon amour (1959 ), suit de que lques a nnées ces courts métrages .

• H éritier du réalisme poétique , cofo ndateur de la C inémathèque frança is e en 1936 avec Henri Langlois , Georges Franju réalise , avec le Sang des bêtes {1949 , 22Î : une ode violente et poétique aux abattoir s de Vaugirard .

·Avec les Maitres fous {1954, primé à Venise en 1957 ), docume n t sur les rites de possessio n de la secte des Haoukas (Niger ), Jean Rouch s'Impose comme le cinéaste d 'une nouvelle ethno logie.

Caméra légè re et « part icipa nte " • p roximité des faits observés et com m en taires explicatifs impliquant .

le cinéaste narrateur contribue n t à introduire une nouvelle façon de filmer les autres.

• Assistant du documentariste de la vie rurale Georges Rouqu ier (Farrebique , 1946 ), Jacques Demy r éalise Je Sabotier du Val de Loire {1956 ) sur les lieux de son enfance.

• Dimanche à Pékin {1956 ), Lettre de Sibérie (1958 ), Cuba si! ( 1961 ) et /11/ttée (1962 , prix Jean Vigo 1963 ) font de Chris Marker un grand rénovateur du court métrage et du documen taire.

A la suite de ses premiers carnets de voyage en prise sur la réalité, la Jetée est u ne pass ionnante œuv r e de science-fictio n uniquemen t réalisée e n une successio n de p ho t os.

~-----------1 • Dans Opéra Moufte (1958 ), Agnès Varda fait le portrait de la rue Mouffetard .

Précurseur de l a nouvelle vague dès LE GROUPE DES TRENTE • En 1953 , deux lois modi fient la législat ion jusque-là globalement favorable au court métrage .

Cinéastes , techniciens et producteurs en colère se r é u nis sent au sein du groupe des Trente pour défendre ce moyen d 'expres sion.

• Parmi eux, Georges Rouquier , Georges Franju , Alain Resnais , Pierre Kast ou le producteur Pierre Braunberger qui déclarent : « Personne n'aura it l'idée de mesure r l'importance d 'une œuvre litt éraire au nombre de ses pages , un tableau à son forma t..

.

» son long métrage la Pointe courte (1954 ), elle ne cessera de réaliser des courts métrages et des documenta ires intim istes entre ses long s métrages .

• D'autres réalisateurs s'inscrivent dans la veine de la fiction dès leur premie r s courts métra ges.

Universitaire et alors rédacteur en chef des Cahiers d u cinéma , Éric Rohmer réalise Jo urnal d 'un scélérat (1950 ), Bérénice (1954), la Sonate a Kreutzer ( 1956) , Véronique et son cancre (1958) avant son prem ier long métrage , le Signe d u Lion (1959 ), e t ses premiers « Contes moraux " des années 1960 .

PIERRE BRAUNBERGER.

PRODUcnUR • A travers les trois socié tés, Ciném a du Panthéon , les Films de la Pléiade et les Films du Jeudi, qu'il crée respectivement en 1929, 194 6 et 196 4, Pierre Braunberger produ ~ près de quatre cents courts m étrages.

• Cette production s'intens ifie dans les années 1950 et 1960 quand , conscient de la nécessit é de renouveler le paysage cinématographique , il participe aux premiers essais de Reichenbach , R ivette , Varda , Resnais, Don iol-Valcroze, Godard , Truffau L Rouch et de nombreu x autr es.

• Le court métrage n 'est pour lui n i une carte de visite ni l'antichambre du long .

Qu'il s 'agisse de films courts ou longs , Braunberger est stimulé par une rencontre , une relation , et surtout par le désir de faire travailler les réalisateurs , quelle que soit la form e que prend cette collaboration .

C'est donc la réalisation d 'un court métrage qui concrétise le plus souvent le passage à l 'acte , leque l ne sera suiv i que pour un très faible nombre d'une vraie carrière ciném atographique .

• ~aide sélective au court m étrage est mise en place par le Centre national de la ciné matograph ie (CNC) la même année 1959 que la création de l 'avance sur recettes destinée aux longs métrages .

• Les aides financières au court métrage sont soit des aides a vant réalisation , sur la base d 'un scénario examiné par une commission , so~ des aides après réalisation sur la base du film terminé avec des « prix de qualité » accordés par une autre comm ission qui visionne l'ensemble des courts métra ges ayant eu le v i sa d'exploitation cinématog raphique dans l'année .

• Une aide au « p rogramme d 'e n tr eprise» est éga lement p roposée pour souten ir les producteu r s de courts métrages les p lus dynamiques .

• A ces aides desti nées aux courts r-------------i mét rages de cinéma s'ajo utent les • Jacques Rivette , assistant de Jacques Becker et de Jean Renoir, réalise Je Coup du berger (1956 ) sur un scéna rio de Claude Chabrol avant son premier long, Paris nous appartient {1961 ).

• Dans Pourvu qu'on ait l'ivres se ( 1 958), Jean -Danie l Pollet suit les pas hésitants , dans un bal pop ulaire, d 'un perso nnage lunaire, incarné par Claude Melki.

• Jacques Rozier réalise Une épine ou pied {1954 ), la Rentrée des classes ( 1955) et s urtout B lue Jeans (1958 ) avan t son pr emier long métrage , Adieu Philippin e ( 1962) .

• Un an avant les 400 Coups (1959), François Truffaut met déjà e n scèn e une bande de gamins dans lts Mistons { 1958 ) avec Bernadette Lafont et Gérard Blain .

AUJOURD 'HUI, UN SECTEUR AID~ PAR LES POUVOIRS PUBLICS • Depuis l 'essor du cinéma d'auteur, le court métrage const itue le moyen privi légié , en France , pour les appr e ntis cinéastes , de se lancer dans le cin ém a.

Les écoles professionne lles pub liques de cinéma , la Fémis ou l'école Louis-Lumière , ne concernent qu'un nombre limité d 'élèves ; les formations universitaires restent très théoriques .

s outiens du CNC aux programmes courts réalisés pour la télévi sion, à l ' animation , à l'écriture .

Aujourd 'hui, plus de 6 millions d'euros p a r an sont consacrés à ce secteur par l'État.

• Le marché du court métrage reste toutefoi s très réduit e t très fragi le .

Seule une partie des quelque quatre cents œuvres réalisés chaque année est sélecti onnée dans le cadre d 'un festiva l ou achetée par les télévisions .

Pour y remédier, l'Agence du court métrage , associat ion créée en 1983 et soutenue par l'ÉtaL mène de nombreuses actions pour la conna issance des films et leur d iffusion sur tous les supports .

• Depuis 1979 , le festival du Court Métrage de Clermon t-Ferrand est deve nu le grand rendez-vou s i nternational du genre , désormais o uvert à tout type de « courts "• sur suppo rt film t r aditionnel ou en ·form at numérique .

LEFEmVAL DE CLERMONT-FERRAND. »

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