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Le Pays basque : Un long combat pour l'autonomie

Publié le 26/04/2016

Extrait du document

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Conquêtes romaines

ET INVASIONS BARBARES

 

■ Vers 200 av. J.-C., au sud des Pyrénées, les Romains attaquent les tribus ibères, voisines des Basques, qui ne prennent pas part aux hostilités. Quant aux peuples d'Aquitaine, ils seront écrasés en 56 av. J.-C. par un lieutenant de César, Publius Crassus. Ensuite, les Romains fondent quelques villes sur le littoral (Bayonne) et développent les activités minières (Navarre). Durant cinq siècles, le pays basque connaît la « pax romana » comme le reste de la province d'Aquitaine.

 

Du v' au vu' siècle, les Wisigoths occupent la région. Installés vers 470, ils conquièrent Pampelune en 472 et en font la capitale d'une région plus large que le Pays basque.

 

Vers la souveeainetE basque

 

Au nord des Pyrénées, les Wisigoths sont vaincus par Clovis, roi des Francs, à Vouillé (507). Mais les Francs ne réussissent pas à se maintenir. Dès 584, ils sont chassés par l’alliance des Vascons avec

 

les Aquitains. Les Vascons fondent ensuite leur propre royaume en 602 : le principat ou duché de Vasconie (ve-viie siècle), qui s'étend jusqu'à la Gascogne actuelle. Ils acceptent la suzeraineté des Mérovingiens, qui fondent au nord de leur territoire le royaume d'Aquitaine (629), dont le souverain les bat en 635.

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« • En 1589, Henri Ill de Navarre devient "roi de France et de Navarre» sous le nom d'Henri IV.

• Le régime des fueros permet aux provinces basques des conserver des droits particuliers comme le non­ reversement des impôts à la couronne dans leur quasi-tota lité, un régime douanier favorable réduisant le p rix des marchandises ou l'exemption du service militaire.

De plus , les assemblées !orales disposent d 'un droit de désobéissance envers tout décret du roi qui irait à l'encontre des fueros .

LA NOBLISSE UNIVER S ELLE • Les habitants des deux provinces de Guipuzcoa et de la Biscaye , à la différence de ceux de I'Aiava , bénéficient de la condition nobi liaire , ce qui les exempte de l'impôt direct et de la taxe sur les t ransactions .

En outre, ils peuvent accéder aux fonctions publiques sur toute l'étendue du royaume et disposent d'une cour spéciale pour tout jugement extérieur à leur province .

VERS LA FIN DES AUTONOMIES ENTRE FRANCE ET ESPAGNE • Au cours de la guer r e de Trente Ans (1618-1648) qui ravage l'Europe centrale, Richelieu , inquiet de la puissance des Habsbourg qui règne n t à Madrid, mène campagne dans le pays basque.

Le Labourd est ravagé en 1638 et 1639: les Espagno ls occupent et pillent Saint- Jean-de-Luz et les Français s 'emparent de Fuenterrabia.

• En 1659, le trnité des Pyrénées , enfin , confirme le partage de la Navarre entre les royaumes de France et d'Espagne.

L'ASSIMILATION AU NORD • En 1641, Bayonne se soulève contre le centralisme monarchique.

Vingt ans plus tard, les paysans de la Soule font de même avant de se rendre aux troupes du Parlement de Bordeaux .

Les insurrections sont durement réprimées par l'autorité royale .

• En 1789, avant la révolution , lors de la mise au point des cahiers de doléances , la revendication d'une assemblée basque ne fut pas reprise par les députés.

Après la nuit du 4 aoû~ l 'abolition des p rivilèges de l'ancien régime décrétée par la Constituante entraîne la suppression des libertés !orales .

• Les protestations des députés basques sont sans effet sur la création (1790) d'un département des Basses-Pyré nées (Pyrénées-Atlantiques) qui comprend le Pays basque nord et le Béarn .

• La ques tion religieuse et l a constitution civile du clergé provoquent une résistance locale contre les mesures de la République (interdiction de la pratique de l'euskara) .

Celle-ci répondit par des déportations .

L'ASSIMILATION AU SUD • Au sud, dès le XVII' siècle, les rois d 'Espagne imposent le castillan au détriment de l'euskara ,la langue basque , comme langue officielle des assemblées de Biscaye et du Guipuzcoa .

Des révoltes paysannes sont durement réprimées (1631, 1634, 1718) .

• En 1808 , l'occupation du pays par les armées de Napoléon et l'installation de son frère Joseph sur le trône d'Espagne , provoq uent un soulèvement national et local.

• !:occupation française rend odieuse aux Basques les idées de la Révolution.

• Au XIX' siècle, la majori t é d'entre eux prendront parti pour les absolutistes espagnols , qui veulent conserver la monarchie , face aux libéraux , qui menacent de supp rimer les fors.

Ces derniers sont défendus par don Carlos, prét e ndant à la succession de son frère Ferdina n d V il.

LES DEUX GUERRES CARLiffiS • Le 29 mars 1830 , le roi Ferdinnnd VIl abroge la loi salique par une «pragmatique sanction>> afin de permettre l'accession au trône de l'Infante Isabelle , sa fille née de Marie­ Christine, fille du roi des Deux -Siciles.

· À la mort de Ferdinand Vil en 1833 , les Basques font allégeance à don Carlos (Charles V), frère du défunt roi, dans l'espoir de préserver les fueros .

Don Carlos , qui revendique le trône, mène la révolte contre l'i nfante Isabelle et l a régente Marie-Christine .

La première guerre carliste a lieu entre 1833 et 1839.

• Vaincus , les carlistes paient un lourd tribut : le royaume de Navarre est relégu é au rang de province et les fueros perdent bon nombre de leurs privilèges .

Le déplacement de la douane de I'Èbre à la Bidassoa signif ie la fin des privilèges douaniers pour les Basques.

• Une nouvelle guerre carliste (1872 - 1876), déclenchée par les provinces basques soulevées en faveur de don Carlos VIII, aboutit à une seconde défaite , qui provoque l 'abrogation des privilèges douaniers et fiscaux le 21 juillet 1876 en Biscaye , puis dans le Guipuzcoa et I'Aiava , la Navarre parvenant à négocier un statut spécial au sein de l'Espagne : la loi votée en 1841 est maintenue à l'Issue de la guerre .

NAISSANCE D EXPANSION NAnGNALISME L'IDtOLOGIE DU FONDA TEUR SABINO AlANA CiOIR I • A la fin du XIX' siècle, l e particu larisme basque prend une forme nouvelle : le nationalisme .

Le père fondateur de la doctrine nationaliste basque est Sabino Arana Goiri (1865 -1903) .

Cet idéologue ultracatholique affirme l'existence d'une" race basque "• pour laque lle il forge l e néologisme Euskadi (l'ensemb le du peup le basque) .

Il est partisan de l'union des Basques en une confédération d 'États indépendants .

• Le 14 juillet 1894 , il crée une société d'amis indépendantistes et hisse au somme t d 'un immeuble de Bilbao le drapeau basque qu'il a conçu , l' lkurrina.

Il est jeté en prison , mais la société dissoute renaîtra sous la forme du Parti nationaliste basque (PNV) le 31 juillet 1895.

Vns L'INDtPENDANTISME • En 1932, u n an après l'avènement de la République, les provinces basques , excepté la Navarre qui le refuse, acceptent un statut d'autonomie .

Elles revendiquent toutefois la restauration des fueros .

Octobre 1936 est un mois décisif : en p leine guerre civile ~------------1 espag nole, les Cortes du gouvernement de Front populaire confirment le statut d'autonomie des provinces basques .

LA LANGUE BASQUE.

CIMENT DE l'IDENTITÉ NAnONALE • Quelq ues vocables tém oignent d 'origines préh istoriques .

Le Pays basque, dépourvu de frontières n aturelles , est défini comme le lie u de ce ux qui p arlent le basque , la langue étant un critère détermina nt de l'Identité .

• Même si ses origines d emeuren t mal connues , il est avér é qu'elle n 'est pas indo-européenn e.

Le lingu iste Wilhelm von Humboldt établit au XIX' siècle des analogies avec des langues cham ito-sémitiq ues et ibér iques précédant les conquêt es roma ines.

!:historien Geor ges D umézil a trouvé des parentés avec les langues caucas iennes .

• 1: autonomie acquise en Espagne a voulu octroyer à l'euskara une unité • officielle • au moyen d 'une gramm aire et de règles sémantiques qui s'appliquent à tous les dialectes du nord et du sud.

Dérivée principalement de la langue en usage dans le L abourd , elle est enseignée, écrite.

utilisée par les médias et les fonctionna ires.

• 1: euskara, interdit sous Franco , est désormais officiel au m ême tit re que le casti llan et parlé par plus de 25 %de la population .

Le PNV décide de s 'opposer à la rébellion franquiste et constitue le premier gouvernement basque .

• Les provinces basques se divisent, Navarre et Alava d'une part , Guipuzcoa et Biscaye d'autre part.

• Le 26 avril1937 , la légion Condor de l'aviation nazie bombarde la ville hautement symbolique de Guemicn -un épisode immortalisé par Picasso - , en faisant officiellement 1 654 morts et blessés .

• !:armée franquiste occupe Bilbao et les Basques sont sommés de se rendre aux Italiens à Santana le 23 août 1937 .

Le 27 août, Franco ordonne que les p risonnie rs basques lui soient remis.

• Aguirre, président du gouvernement d'Union nationale du Pays basque, s'exile à l'étranger , à New York.

puis à Paris , après la Seconde Guerre mondiale.

• En réaction à > ne répondent pas a ux ex igences d'ElA : autodétermination et territorialité .

• Le 19 juin 1987 , en tuant 21 personnes dans un supermarché de Barcelone , ETA commet son attentat le plus meurtrier.

• En 1988 et 1999 , deux trêves "indéfini es" sans lendemain et des négociations , souvent motivées par des intérêts tactiques , échouent.

Elles sont suivies par une recrudescence de la violence, dénoncée par des manifes tations massives .

LE DtCUN DES FORCES TERRORiffiS • Les séparatistes connaissent leur pire reve r s électoral en vingt ans aux élections régionales de mai 2001.

·Adoptée par plus de 90% des députés, une loi vis a nt à interdi re Batasuna entre en vigueur le 29 juin 2002 : le groupe est mis hors la loi en mars 2003.

• Le 30 mai 2003, ETA commet son dernier attentat mortel, après de longues années d 'affaiblissement et de perte d'audience .

• G râce à l'efficacité de l a coopération policiè r e e ntre l'Espagne et la France, six d irectio n s militaires sont démante lées entre 2000 et 2004 jusqu'à ce que la police française arrête Mikel Antxa, chef d'ElA depuis 15 ans.

• Les soutiens dans l'opinion basque fléchissent au fil des ans.

Dès 1998, le juge antiterroriste Baltasar Garzon lance des procédures judiciaires contre la nébuleuse sociale pro-ETA .

LE LANCE MENT DU PROCESSUS DE PAIX • En avril 2005 , la victoire en demi-teinte aux régionales du PNV sonne le glas de son plan souverainiste de «libre association>>.

Mais, à la différe nce de son prédécesseur José Maria Aznar du Parti populaire (droite) , le chef du gouvernement socialiste, José Luis Zapatero, au pouvoir depuis mars 2004, accepte de négocier avec ETA si celle-ci renonce à la lutte armée .

• Le 22 mar s 2006, ETA annonce un «cess ez-le-leu permanent>> , un adieu aux a rmes sans précédent.

• Un référendum sur un nouveau statut basque doit suivre sous l'égide du chef d u gouvernement autonome, le nationa liste modéré Juan José lbarretxe , qui présage d'aussi houle uses négoc ia tions que celles suscitées par le statut catalan, dans le cadre d'une refonte des relations entre l'État et les régions qui inquiète les partisans d 'une Espagne unitaire .. »

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