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1987 : Krach boursier

Publié le 17/01/2022

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Lundi noir. Les places financières s'effondrent dans le monde entier. La bourse de Paris accuse une baisse de 9,7 % (-22 % à Wall Street).

« crise économique ne finira jamais.

Sans aller si loin, bien des gens réclament la fin immédiate des déficits budgétaire et commercial américains.

Or, non seulement le taux d'intérêt n'est pas la seule raison de l'affiux des capitaux aux État~Unis, mais une réduction massive du déficit budgétaire se heurte à d'énormes obstacles politiques, malgré quelques velléités législatives.

Bien plus, la brusque disparition du déficit commercial américain risquerait bien de déclencher une crise économique majeure.

Finalement, en dépit des experts, la chute des Bourses de valeurs s'arrêta vers la fin de l'année, et fut même bientôt suivie d'une remontée des cours.

Cependant les comparaisons avec le krach de 1929 s'imposaient aux esprits.

De fait, les analogies étaient frappantes.

Et d'abord celle des dates: les deux krachs surviennent, à la même époque, au début de l'automne.

Il ne faut voir là ni une boutade, ni une superstition astrologique.

Mais psychologiquement le déclin des jours n'incite pas à l'optimisme; or les phénomènes boursiers sont pour une large part psychologiques.

Et puis, élément beaucoup plus matériel, beaucoup de gens, au retour des vacances d'été, ont dépensé une grande part de leurs disponibilités, et sont donc beaucoup plus disposés à vendre des titres qu'à en acheter.

Mais on peut trouver une analogie de beaucoup plus grande portée.

Nous avons vu que le krach de 1929 avait été précédé d'une spéculation intense, absorbant jusqu'au fond de roulement des entreprises, mettant ainsi en péril l'activité économique normale.

Or, depuis des années, est intervenu ce que Jean-Yves Haberer appelle« le découplage de la finance et de l'économie~: le volume des transactions purement financières dépasse maintenant de beau­ coup celui de la production et d'un commerce internationaux exprimés en monnaie.

Par exemple, le volume des monnaies achetées et vendues est passé, de 1979 à 1986, de six à vingt fois le chiffre d'affaires du commerce mondial.

D'où vient ce phénomène? D'abord du flottement généralisé des monnaies, amenant importateurs et exportateurs à « se couvrir~ contre les variations monétaires en spéculant à terme ; et on passe facilement de la spéculation par nécessité à la spéculation pour le gain ; le développement des eurodollars et la poussée de l'endettement dans les années 1970 fournissent là une ample matière.

En outre, le relèvement des taux d'intérêts réels à partir de 1980 rendent les opérations de prêts très profitables.

On gagne ainsi beaucoup plus à prêter qu'à investir (il est vrai que la spéculation, on s'en apercevra, permet des enrichissements rapides mais aussi des ruines foudroyantes).

Certains auteurs ont souligné le contraste entre l'activité boursière et la stagnation sup­ posée de l'activité économique réelle, et soutenu qu'il y avait détournement des fonds de l'investissement productif vers la spéculation ; mais ce point est discuté.

Ce qui n'est pas discutable, c'est que la hausse des bourses avait dépassé toutes les limites raisonnables, c'est-à-dire laissant subsister un cer­ tain rapport entre le cours des actions et les actifs des sociétés.

Le Dow Jones de New York était passé de 808 en août 1982 à 2 722 le 25 août 1987; à Londres, du 30 juillet 1982 au 16 juillet 1987, l'indice Financial Times était passé de 556 à 1926 ; à Tokyo, l'indice général était passé de 527 au 30 juillet 1982 à 2 258 le 10 juin 1987.

En présence de ces chiffres, il devient secondaire de rechercher, comme en 1929, la cause immédiate de la crise.

L'explication. »

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