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Allemagne de 1930 à 1939 : Histoire

Publié le 23/12/2018

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L'effondrement de la République de Weimar

 

La démission du cabinet de grande coalition dirigé par le social-démocrate Hermann Müller le 27 mars 1930 marque le début de l'effondrement du régime des partis de la démocratie parlementaire. Dès lors. le régime va progressivement rompre avec les principes de la Constitution de Weimar. Sous l'influence de son entourage, hostile au système parlementaire, le président Hindenburg désigne à la chancellerie le président de la fraction centriste du Reichstag, Heinrich Brüning. Si la composition de ce nouveau cabinet ne diffère pas fondamentalement du précédent. la désignation de Brüning ne doit rien en revanche aux majorités politiques et résulte de pourparlers entre des représentants de l'armée, de l'industrie et de la propriété foncière. Profondément fidèle au maréchal, Brüning va gouverner par décrets et tenter par tous les moyens d'éviter la banqueroute en instituant un contrôle des changes er en relevant le taux d'escompte. Parallèlement, il met en œuvre une politique sévère de déflation en procédant notamment à une augmentation des impôts indirects.

Si cette politique d'assainissement des finances — surnommée la politique de la faim — parvient à maintenir le cours du Mark, elle ne peut juguler les répercussions de la crise. La diminution des échanges commerciaux et financiers, notamment avec les États-Unis. provoque une chute de la

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« Heinrich Himmler et l'ingénieur en chef de I'IG Farben, Max FattSt, devant le camp de concentration d'AttSchwitc..

© Sadd�utsclrer Ver/ag extrêmes.

La progression du NSDAP (nationaux-socialistes) d'Adolf Hitler (il passe de 12 à 107 sièges) atteste l'ampleur du mouvement et le succès d'une propagande qui trouve dans la crise économique un terrain très favorable.

La dissolution du Reichstag par Brüning, à la suite du vote de l'Assemblée en faveur de l'abrogation d'un décret sur des mesures d'assainissement des finances, n'a pas eu l'effet escompté; elle n'aura conduit au contraire qu'à la radicalisation de la vie politique.

Conscient de la nécessité absolue de préserver l'Allemagne du national-socialisme, Brüning reprend le thème des réparations exploité par la propagande des nationaux allemands et des nazis.

(Elles ont été déjà réduites par le plan Young, adopté en août 1929 qui, en outre, a échelonné leur paiement jusqu'en 1988).

Le moratoire Hoover Quin 1931) et surtout les accords de Lausanne du 9 juillet 1932 mettront pratiquement fin à leur paiement.

Mais à cette date, Brüning est déjà désavoué par le président Hindenburg.

Cédant aux pressions du Front nationaliste de Harzburg, qui rassemble depuis octobre 1931les nationaux allemands et les nationaux-socialistes, Hindenburg refuse le 29 mai 1932 de signer de nouvelles ordonnances relatives à l'équilibre budgétaire, ce qui entraîne la démission de Brüning.

C'est la première fois qu'une telle décision est adoptée sans l'avis du Parlement.

Sur proposition du ministre de l'Armée Kurt von Schleicher, Hindenburg nomme le 31 Franz von Papen à la chancellerie, lequel constitue en juin un cabinet conservateur, qui ne dispose d'aucune majorité au Reichstag.

Nommé à la direction du ministère de la Défense, Kurt von Schleicher exerce un pouvoir déterminant.

Le décret-loi sur la dissolution des SA et des SS, obtenu par Brüning le 13 avril l932, est immédiatement annulé.

La Prusse, qui disposait d'un statut privilégié, est rattachée à l'autorité directe du gouvernement.

C'est dans un véritable climat de guerre civile que se déroulent les élections législatives de juillet 1932, qui opposent le NSDAP, le parti social-démocrate (SPD), le parti communiste (KPD) dirigé par Ernst Thalmann, les nationaux allemands (DNVP) de Theodor Düsterberg et le Centre (Zentrum).

Le succès considérable enregistré par les nazis (230 députés) atteste la progression irrésistible de ce mouvement de masse fanatisé qui double sa représentation par rapport aux élections du 14 septembre 1930.

Le parti nazi devient le premier parti du Reichstag, mais, au regard de la composition de ce dernier, aucune majorité ne paraît possible.

Dans ces conditions, von Papen offre à Hitler le poste de vice-chancelier.

Mais celui-ci refuse et exige la chancellerie.

Le Reichstag, qui tente de renverser le gouvernement par une motion de censure, est préalablement dissous par le chancelier von Papen.

Les élections du 6 novembre 1932 marquent toutefois un fléchissement du NSDAP (196 députés) au profit des nationaux allemands et des communistes.

L'agressivité et le radicalisme des propos tenus par Hitler contre le «bolchevisme» ont en effet effrayé une partie de son électorat.

Toutefois, là encore, aucune majorité n'est acquise.

Von Schleicher exige alors le 17 novembre la démission de von Papen, dont il craint que la politique ultra-réactionnaire n'entrave tout ralliement des classes populaires et fasse ainsi le jeu des nazis.

Quatre jours plus tard, Hindenburg offre la chancellerie à Hitler, à la condition qu'il constitue une majorité parlementaire, mais celui-ci refuse, Hindenburg ayant rejeté sa demande des pleins pouvoirs.

Désigné comme chancelier le 1" décembre 1932, von Schleicher, qui tente de diviser et d'affaiblir le NSDAP, réussit à convaincre Gregor Strasser, chef de l'aile gaucbe du NSDAP, d'entrer au gouvernement comme vice-cbancelier.

Mais c'est un échec cuisant, car le 8 décembre Hitler, conscient de cette manœuvre, retire à Strasser toute responsabilité au sein du NSDAP.

Le 4 janvier 1933, von Papen, qui aspire à la chute de von Schleicher, offre à Hitler une nouvelle alliance parlementaire.

Cette alliance conclue dans la demeure du banquier Kurt von Schroeder permet au NSDAP d'obtenir la confiance des milieux industriels et financiers.

Tombé en disgrâce aux yeux du président Hipdenburg, qui a été prévenu par von Papen qu'il s'apprêtait à dénoncer le scandale de 1 'Osthilfe, aide accordée aux grands propriétaires prussiens, et dans lequel le fils du président était compromis, von Schleicher se voit derechef refuser la dissolution du Reichstag et démissionne le 28 janvier.

Deux jours plus tard, Hindenburg appelle Hitler à la chancellerie.

C'est donc en toute légalité, c'est-à-dire dans les formes prescrites par la Constitution en vigueur, qu'Hitler accède au pouvoir.

Son premier gouvernement comprend deux membres du NSDAP, Wilhelm Frick au ministère de l'Intérieur, Hermann Goring, ministre sans portefeuille chargé du commissariat du Reich à l'Aéronautique, deux représentants des nationaux allemands, Alfred Hugenberg au ministère de l'Économie et de l'Agriculture, et Franz Gürtner à la Justice.

Il comprend également six personnalités sans parti, mais liées à la droite traditionnelle, dont von Papen à la vice-chancellerie.

La fin de 1 'É ta t de droit et la révolution nationale-socialiste La présence minoritaire du NSDAP au sein du gouvernement de «concentration nationale» masque provisoirement les véritables aspirations totalitaires d'Hitler.

La chancellerie n'est en effet que la première étape de la «révolution totale ...

Le premier acte d'Hitler est d'exiger la dissolution du Reichstag, où les nationaux allemands et le NSDAP ne disposent pas à eux deux de la majorité absolue.

Malgré les réticences d'Hugenberg, Hindenburg accepte de dissoudre le Parlement le l" février.

C'est dans une atmosphère de terreur que se déroule la campagne électorale.

Bien qu'encore légal, le parti communiste ne parvient à organiser aucune réunion, les journaux du SPD et du Centre sont interdits, tandis que la radio est mise à la disposition des partis gouvernementaux.

La propagande nazie, fondée sur l'intimidation, se déchaîne.

Le 22 février 1933 est mise en place, sous la direftion du ministre président de Prusse Hermann Goring, une nouvelle organisation de la police qui prendra le nom, le 26 avril, de Gestapo, abréviation de Geheime Staatspo/izei, police secrète d'État.

Elle remplace la police politique qu'avait mise sur pied le régime de Weimar contre les communistes.

Tous ses fonctionnaires, assistés par les spécialistes de la police criminelle et des membres de la SS, se mettent rapidement au service du régime hitlérien, en faisant régner une implacable répression; la Gestapo est - avec le ministère de l'Instruction du. »

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