ARCHITECTURE GOTHIQUE

A partir du milieu du XIIe siècle, l'architecture gothique se dégage de l'architecture romane pour connaître son apogée aux XIIIe et XIVe siècles. Ce sont les Italiens de la Renaissance qui ont qualifié ce style médiéval de gothique car ils le croyaient barbare ; le sens péjoratif est aujourd'hui oublié mais le terme demeure, bien qu'on ait proposé de le nommer art français. C'est en Ile-de-France, en effet, que cette architecture, qui devait se répandre dans toute la chrétienté, est née, profitant de la rareté des monuments romans dans le domaine royal des Capétiens et de la volonté des rois : ainsi, le premier grand chef-d'oeuvre gothique est la basilique de Saint-Denis, que Suger, ministre de Louis VII, a fait bâtir pour servir de sépulture aux souverains. Si l'art roman est monastique, populaire, simple et donne une belle impression de force, l'architecture gothique est avant tout urbaine, épiscopale, savante et hardie. Les cathédrales surgissent et dominent majestueusement dans toutes les grandes cités de France, et puis d'Allemagne, d'Espagne ou d'Angleterre. L'architecture gothique telle qu'elle apparaît à Notre-Dame de Paris, à Chartres, à Reims, à Bourges, etc., est caractérisée par la recherche de l'harmonie et de l'équilibre mais aussi par l'élévation des monuments (Amiens : 145 m de long, 43 m de haut) où les vides l'emportent sur les pleins. Les vitraux prennent une importance grandissante et leurs reflets rouges, bleus, or, jouent sous les voûtes.