Argentine de 1930 à 1939 : Histoire

cessera d'occuper le devant de la scène politique. Élu en 1931 à la présidence grâce à des méthodes frauduleuses, le général Justo s'attache à sauvegarder les intérêts des propriétaires terriens menacés par la récession économique. Il encourage les méthodes d'élevage intensif et facilite la mise en place d'organismes étatiques chargés du contrôle des prix et de la production. De nombreux petits exploitants agricoles se voient contraints de s'exiler vers les villes.

La politique économique dirigiste (limites à l'importation, contrôle des changes) permet de rééquilibrer la balance des paiements et d'assainir les finances nationales. Grâce à l'arrivée de nouveaux capitaux, l'Argentine peut racheter aux Britanniques une partie du réseau ferroviaire et placer la production pétrolière sous le contrôle

de l'État. La limitation des importations favorise en outre l'essor d'industries nationales, dans les régions de Rosario et de Buenos Aires. Constituée en 1930, la Confédération générale du travail {CGT) ne peut pas canaliser les revendications d'une classe  ouvrière dépourvue de toute expérience politique et sensible aux mouvements nationalistes, catholiques, voire fascisants, face à un système politique corrompu. Ainsi, seule la fraude électorale explique la victoire en 1937 d'un nouveau candidat conservateur, Roberto Ortiz, chef du parti national démocratique, aux dépens du radical Marcelo Alvear. Si Ortiz, probritannique, maintient la neutralité argentine en 1939, le vice-président Ramon Castillo et de nombreux généraux ne cachent pas leurs sympathies nazies.