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Belgique de 1980 à 1989 : Histoire

Publié le 01/12/2018

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Jusqu'à la fin de l’année 1981, la vie politique belge est marquée par une grande instabilité gouvernementale. D’avril 1979 à avril 1981, pas moins de cinq gouvernements sont formés. Mais, après les élections de novembre 1981, la coalition sociale-chrétienne et socialiste cède la place à une coalition qui associe les sociaux-chrétiens et les libéraux et qui montrera une grande stabilité politique jusqu’à ce que les querelles linguistiques viennent rompre l'alliance. De nouvelles élections anticipées en décembre 1987, suivies d'une longue crise gouvernementale, portent au pouvoir une équipe qui réunit cinq partis. Crise économique, réformes institutionnelles et conflits linguistiques sont les préoccupations majeures des dirigeants tout au long des années quatre-vingt.

 

Instabilité

 

Après deux échecs successifs, le social-chrétien Wilfried Martens forme le 18 mai 1980 un gouvernement social-chrétien et socialiste, élargi cette fois aux libéraux, avec deux priorités: la réforme de l’État et la mise en œuvre d’une politique économique d’austérité (modération salariale et diminution des dépenses de l'Etat), incluant des

 

revendications libérales (abaissement de la pression fiscale). Ce cabinet d'union nationale réussit à modifier la Constitution, engageant le pays vers le fédéralisme, mais ne parvient pas à maintenir sa cohésion sur la politique économique et sociale.

 

Vers le fédéralisme

 

En août 1980, l’autonomie régionale de la Flandre et de la Wallonie est votée définitivement. Les textes adoptés mettent en place de nouvelles structures communautaires et régionales à côté de celles qui fonctionnent pour l’Etat national. Ainsi existent désormais trois exécutifs (un exécutif de la communauté française, un exécutif régional wallon et un exécutif flamand), responsables respectivement devant un Conseil de la communauté française, un Conseil régional wallon et un Conseil flamand, dotés de compétences particulières cédées par les institutions nationales. Cependant, la communauté germanophone ne dispose pas d’un statut propre. Quant à Bruxelles et sa région, rien n’est prévu en 1980. Il faut attendre la fin de la décennie pour compléter cet édifice.

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« L'usine sidérurgique du groupe Cockerill, à Liège, symbole des difficultés structurelles de l'industrie lourde belge.

© lsopress · Jerrican chrétiens, afin de relancer les exportations.

Devant l'incapacité de décision du gouvernement et en raison de l'urgence des problèmes, il apparaît nécessaire pour certains de mettre en place une coalition sociale-chrétienne et libérale afin d'engager des mesures d'austérité sévères.

Le gouvernement Eyskens présente sa démission le 21 septembre 1981 et les élections anticipées sont fixées au 8 novembre.

Le scrutin est marqué par des changements importants au niveau national: les sociaux-chrétiens (surtout le CVP) reculent très nettement dans l'opinion (-10%) alors que les socialistes enregistrent des résultats satisfaisants.

Les libéraux, quant à eux, progressent de 6%.

Les communistes s'effondrent.

Les résultats des partis communautaires sont très contrastés : la VU (Volksunie) enregistre de bons résultats, tandis que le FDF (Front démocratique des francophones) recule.

À noter également l'entrée remarquée au Parlement des écologistes flamands (Agalev) et francophones (Ecolo) avec 5% des suffrages.

Ces élections conduisent à un changement de coalition.

Malgré leur échec électoral, les sociaux-chrétiens conservent une position centrale dans le jeu politique.

C'est donc à nouveau Wilfried Martens qui forme, le 17 décembre 1981, un cabinet composé de sociaux-chrétiens et de libéraux, conformément à leurs succès, les socialistes se retrouvant dans l'opposition.

D'autre part, les élections de novembre 1981 permettent la mise en place des instances régionales et communautaires créées en août 1980, distinctes désormais du gouvernement central et dont la composition n'est pas nécessairement identique.

Cela complique d'autant la prise de décision politique, les mêmes partis pouvant défendre un point de vue sur le plan national et le combattre vigoureusement s'il s'applique à la communauté ou à la région.

Longévité La nouvelle coalition sociale­ chrétienne et libérale, formée en décembre 1981, montre une grande stabilité politique, fait notable en Belgique.

Le cinquième gouvernement Martens détermine comme prioritaires les objectifs économiques, reléguant au secol)d plan la poursuite de la réforme de l'Etat.

En vertu de la loi du 2 février 1982 sur les pouvoirs spéciaux, le gouvernement intervient au moyen d'arrêtés royaux décidés en Conseil des ministres, en matière économique et sociale.

Cette loi, applicable jusqu'à la fin de l'année, sera prorogée au détriment des pouvoirs du Parlement.

Le programme de redressement économique et social se fixe d'ambitieux objectifs: limitation des dépenses publiques afin de réduire le déficit budgétaire, équilibre de la Sécurité sociale, diminution de la masse salariale globale de 3 %, diminution des coûts des entreprises pour améliorer la compétitivité, aides à l'exportation, à l'investissement et à la recherche.

Dans le même temps, pour accompagner ces mesures, le franc belge est dévalué de 8,5 % le 21 février 1982 dans le cadre du SME, décision assortie du blocage des prix et de la suspension de l'indexation des salaires.

Ce programme économique rigoureux, conforme aux souhaits du patronat, n'est cependant pas appliqué sans heurts.

La baisse du pouvoir d'achat mobilise les organisations syndicales.

En septembre 1983, le pays est paralysé par une très longue grève dans les services publics.

De nouvelles mesures d'austérité provoquent un mouvement identique en avril 1984.

Toutefois, ces grèves ne menacent pas sérieusement le gouvernement qui cède sur quelques points.

D'autre part, le parti socialiste reste relativement passif mais, surtout, les divisions syndicales entre chrétiens et socialistes, entre Flamands et francophones, empêchent la constitution d'un mouvement unitaire déstabilisant pour les dirigeants.

La politique économique menée par le cinquième gouvernement Martens offre des résultats contrastés.

L'inflation semble maîtrisée.

L'amélioration de la balance commerciale est visible, les exportations reprennent et la compétitivité des entreprises se redresse.

Mais la politique néo-libérale déflationniste affaiblit la demande intérieure et diminue les revenus des ménages.

Le chômage -bien que stabilisé à 14% de la population active - reste très élevé et la création d'emplois à statuts précaires ne permet pas de résoudre un problème avant tout structurel.

Le déficit du budget de l'État n'est pas réduit dans les proportions souhaitées, les dépenses publiques restant élevées en raison des mesures de lutte contre le chômage, de la politique d'aide aux entreprises et des soutiens structurels.

L'augmentation des recettes paraît difficile, la pression fiscale en Belgique étant très forte.

De plus, avec une économie très ouverte sur l'extérieur, le pays reste largement tributaire des mouvements internationaux.

Enfin, la coalition sociale-chrétienne et libérale doit affronter l'épineux problème de la restructuration de la sidérurgie wallonne qui grè,ve lourdement le budget de l'Etat.

En juillet 1983, un accord-compromis est obtenu sur le financement, et est définitivement adopté en mars 1984: l'État central honorera les dettes passées mais les régions assumeront désormais les nouveaux besoins de financement.

La restructuration de certains secteurs (sidérurgie, industrie textile, constmction et réparation navales) n'est donc pas sans implication dans les querelles communautaires et régionales, et les voix qui souhaite nt le transfert des compétences nationales vers la région pour la gestion et le financement se font plus fortes.

Martens VI À cette époque, le pays est le théâtre de violences meurtrières.

Les attentats en 1984 des CCC (Cellules communistes combattantes) provoquent la mort de deux personnes pendant que les« tueurs du Brabant wallon>> font près de trente victimes.

Alors que les deux communautés linguistiques présentes dans le gouvernement s'affrontent sur un projet de loi relatif à un établissement d'enseignement supérieur, un nouveau drame, au Heyse!, le 29 mai 1985, provoque de vives tensions dans l'équipe au pouvoir et précipite la rupture.

Les libéraux en font porter la responsabilité au ministre de l'Intérieur social-chrétien Charles­ Ferdinand Nothomb.

Devant le refus de ce dernier de quitter ses fonctions, les ministres libéraux se retirent et Martens présente la démission de son gouvernement le 16 juillet 1985.

Mais le roi refuse et ['équipe se voit obligée d'assurer la transition jusqu'aux élections législatives du 13 octobre 1985.

Ces élections constituent un test pour les partis au pouvoir qui souhaitent poursuivre leur alliance et la politique de redressement de Martens.

Elles permettent de reconduire la coalition sortante et, après plus d'un mois de négociations, Wilfried Martens forme son sixième gouvernement le 28 novembre 1985, qui demande une nouvelle fois les pouvoirs spéciaux obtenus par la loi du 27 mars 1986.

Afin de favoriser la prise. »

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