Devoir de Philosophie

BISMARCK ET L'UNITÉ ALLEMANDE

Publié le 04/02/2019

Extrait du document

Chancelier de fer

 

Pendant encore presque vingt ans, le «chancelier de fer», Otto von Bismarck, dirige le pays. Il contrôle le Reichstag (le Parlement allemand) et manipule habilement les partis politiques. Durant cette période, l’industrie allemande, protégée par des tarifs douaniers élevés (des taxes sur les produits étrangers compétitifs), devient une rivale

 

PUNCH, OR THE LONDON CHARIVARI.—Adoost 2S, 18SS.

(l’alliance des Trois Empereurs entre 1881 et 1887) ensuite par un arrangement germano-russe séparé: le traité de Contre-Assurance (1887-1890). En dépit de la rivalité qui oppose la Russie et l’Autriche dans les Balkans, Bismarck réussit à faire de ces deux empires des partenaires de l’Allemagne.

 

Le jeune empereur Guillaume II (1888-1918) ne supporta pas bien longtemps la prudence et les ambitions plus limitées du vieux chancelier. En 1890, Bismarck dut démissionner.

 

Une nouvelle ère commence pour l’Allemagne au cours de laquelle elle va s’affirmer de manière belliqueuse sur la scène internationale.

Dessin humoristique tiré du célèbre magazine satirique anglais, Punch, montrant Bismarck en « infatigable touriste » qui s’écrie: \" Bon ! eh bien ! où est-ce que je vais maintenant?»

 

▼ En 1871, une fois l’Empire d’Allemagne proclamé, Bismarck abandonne sa politique étrangère agressive et se consacre au maintien de la paix en Europe. Finalement, sa prudence, son ambition limitée ainsi que sa forte personnalité ternirent ses relations avec le nouveau souverain, Guillaume II.

 

En 1890, il fut contraint de démissionner. Cette gravure de l’époque montre l’animation qui règne dans les rues de Berlin à l’annonce de la démission de Bismarck.

DATES CLÉS

1806

 

Dissolution du Saint Empire romain germanique.

 

1815

 

Création de la Confédération germanique.

 

1848-1849

 

Échec des révolutions en Allemagne et en Autriche ; tentative manquée d’unification de l’Allemagne.

 

1862

 

Bismarck devient Premier ministre de Prusse.

 

1864

 

Victoire de l’Autriche et de la Prusse sur le Danemark.

 

1866

 

Guerre entre l’Autriche et la Prusse. L’Autriche est exclue des organisations panallemandes ; création de l’Empire austro-hongrois.

 

1867

 

Création de la Confédération des États de l'Allemagne du Nord.

 

1870- 1871

 

Guerre franco-allemande. Défaite de la France.

 

1871

 

Création de l’Empire d’Allemagne.

 

1871- 1883

 

Mise en place et échec du Kulturkampf.

 

1879

 

Alliance entre l’Allemagne et l’Autriche.

 

1881-1887

 

Alliance des trois empereurs.

 

1882

 

Triple-Alliance entre l’Allemagne, l’Empire austro-hongrois et l’Italie.

 

1883-1885

 

Fondation de l'empire colonial allemand.

 

1883-1889

 

Programme de protection sociale de Bismarck.

1887

 

Traité de Contre-Assurance entre l’Allemagne et la Russie.

1890

Démission de Bismarck. Non reconduction

pour la Grande-Bretagne et les États-Unis. Mais certains aspects de la politique intérieure de Bismarck se révèlent moins fondés. Méfiant à l’égard de l’influence de l’Église catholique, il mèna une campagne contre elle (le Kulturkampf), mais n’obtenant pas les résultats escomptés, il reconnut son erreur et fit marche arrière. Il s’attacha aussi à combattre les socialistes sans réussir à juguler leur audience en Allemagne.

 

En revanche, il eut plus de réussite avec le programme de protection sociale qu’il mit en place entre 1883 et 1889. En pratiquant, dans une certaine mesure, un socialisme d’État, il put calmer le mécontentement de la classe ouvrière.

 

Après 1871, l’unité allemande établie, il renonça à sa politique d’expansion et consacra ses efforts à garantir la sécurité de l’Allemagne. En 1879, la réconciliation entre l’Allemagne et l’empire austro-hongrois donna lieu à une alliance formelle qui aboutit à une triple alliance en 1882 avec son élargissement à l’Italie. Simultanément, Bismarck s’efforça de maintenir des relations amicales avec la Russie, d’abord dans le cadre d’un partenariat comprenant l’Autriche

« Bismarck et l'unité allemande sives dans toute la Confédération sans pour autant y déclencher de guerre.

Mais la vague révolutionnaire, tant crainte par les princes alle­ mands, part de Paris en février 1848 pour s'étendre au reste de l'Europe.

L'année des révolutions Des mouvements insurrectionnels éclatent dans toute l'Allemagne, ainsi qu'à Vienne où Metternich doit s'effacer.

Les insurgés organisent des élections pour former un Parlement (réunissant toute l'Alle­ magne) qui siège à Francfort et qui commenc� à élaborer une constitution en vue de former un Etat fédéral.

Toutefois, les autorités locales reprennent progressivement le contrôle de la situation.

Et lorsque l'assemblée propose la couronne impéria­ le au roi de Prusse, celui-ci la repousse avec dédain: souverain de droit divin, il n'a aucune­ ment l'intention d'être choisi par la volonté du peuple ou d'obéir à une constitution libérale.

Les troupes prussiennes !llettent fin à la révolte des républicains dans les Etats allemands, et à la fin de l'année 1849, l'ancien ordre est restauré.

En 1848, parmi les réactionnaires prussiens les plus virulents, le prince Otto von Bismarck (1815-1898), un grand propriétaire terrien, se fait remarquer.

Sa réputation d'extrémiste l'avait éloi­ gné du pouvoir, mais il fait son grand retour à la faveur d'une crise politique.

Le roi Guillaume l" est résolu à entreprendre des réformes coûteuses pour faire de l'armée prussienne la première d'Europe.

Mais la majorité libérale du Parlement de Prusse refuse de voter les impôts que cela imlpique.

Pour débloquer la situation, Guillaume l" décide de prendre comme Premier ministre Otto von Bis­ mark.

Une révolution par le «haut n En septembre 1862, le souverain prussien nomme Bismarck chancelier.

Mais celui-ci n'est pas seule- ment un réactionnaire compétent, hostile aux assemblées parlementaires, il est également un brillant diplomate et fin politique, aussi intelligent qu'ambitieux.

Cet aristocrate a toujours été convaincu de l'inéluctabilité de l'unité allemande mais restait néanmoins persuadé qu'elle ne se ferait pas par le "bas" -par la pression des mou­ vements populaires- mais qu'il s'agirait d'une révolution par le "haut», donc, essentiellement conduite par les élites.

Dès le début, Bismarck se rend indispensable au roi.

Passant outre l'opposition du Parlement, il autorise la levée des impôts et entreprend des réformes.

Grâce à elles, Bismarck crée la machine militaire efficace requise pour mener son auda­ cieuse politique étrangère.

En 1863, Bismarck profite du fait que les Polo­ nais se révoltent contre l'autorité russe pour gagner l'amitié de la Russie, en l'aidant à étouffer l'insurrection polonaise.

La même année, une dis­ corde très ancienne à propos des duchés du Schleswig et du Holstein provoque une rupture entre le Danemark et la Confédération germa­ nique.

Le Danemark tente d'annexer le Schleswig, dont la majorité de la population est danoise, et de renforcer son contrôle sur le Holstein qui fait partie de la Confédération.

Sans attendre un quel­ conque arbitrage diplomatique international, le chancelier prussien décide de recourir à la force.

Profitant des relations amicales qu'elles entretien­ nent avec la Russie et du fait que la France et l'Angleterre sont dans l'incapacité d'intervenir, la Prusse et l'Autriche envahissent les duchés en 1864 et forcent les Danois à renoncer à leurs pré­ tentions.

L'échec des libéraux en 1848-1849, dans leur tentative de résoudre le problème de ces duchés au profit des Allemands et la réussite de Bismarck donna à penser que le nationalisme pouvait nourrir des élans plus puissants que les principes libéraux qu'on lui opposait.

L'Autriche et la Prusse s'accordèrent pour conti­ nuer d'assurer conjointement la souveraineté du ' Caricature française montrant le prince Otto von Bismarck en • grand ogre allemand •.

Pour forger l'Empire allemand, Bismarck n'hésita pas à recourir à la guerre.

' Helmut von Moltke, chef de l'état-major général prussien passe en revue ses troupes.

Pendant trois ans, les Prussiens ont préparé leur offensive contre la France.

Ce qui ne fut pas le cas de l'armée française qui fut vite balayée en 1870.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles