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Capitulation de Berlin

Publié le 27/02/2008

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La fin du front est. En 1945, l'idée d'être écrasés par les Russes avait, pour les Allemands, la même signification apocalyptique que l'appel du diable pour Faust, au moment de l'expiration de son pacte. Ils savaient que les Russes les considéraient comme des gens qui, semblables à Faust, avaient vendu leur âme au diable (en l'occurrence Adolf Hitler) et ainsi pu s'enorgueillir d'appartenir à la «race des seigneurs» et mener une vie facile. Mais, au printemps 1945, avec l'approche des armées soviétiques, cette convention avec le démon était sur le point de se terminer et ils allaient devoir payer le prix de cette alliance. Les atrocités commises par les nazis en Russie avaient attiré la haine des Soviétiques; aussi les Allemands pensaient-ils que leur vengeance serait semblable aux tourments de l'enfer. Leur devise n'était-elle pas : «Deux yeux pour un oeil»? Tandis que les Anglais, les Américains, les Canadiens et autres troupes alliées occidentales pénétraient en Allemagne par le Rhin, la population leur réservait un accueil servile, réaction provoquée autant par le désir de s'attirer les bonnes grâces des vainqueurs que par le soulagement de voir que ce n'étaient pas les armées de l'Est, dont on redoutait la brutalité, qui arrivaient. Pour les Berlinois, en revanche, la situation était différente. Comme il avait été convenu avec Eisenhower, les Russes, qui avançaient vers l'ouest, se rapprochaient plus vite de la capitale que leurs alliés qui progressaient vers l'est. Le 21 avril 1945, le moment tant redouté par les deux millions de Berlinois arriva: les troupes russes pénétrèrent dans les faubourgs de la ville et entreprirent de se frayer un passage pour parvenir au centre en attaquant maison par maison et rue par rue. Suivaient d'importants effectifs de l'Armée rouge. Jamais autant d'hommes et de matériel n'avaient été rassemblés pour attaquer une ville. Le 22 avril, des femmes de l'Armée rouge se succédèrent d'heure en heure pour diriger le trafic des troupes, des tanks et des véhicules qui affluaient sur les autoroutes conduisant à Berlin. La garnison allemande attendait. Comme les Russes à Stalingrad deux ans auparavant, elle avait ordre de défendre jusqu'au dernier coin de rue ou tas de décombres.

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