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Cours sur la troisième république française

Publié le 12/11/2022

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« Chapitre IV: L’expérience républicaine de la Troisième République (1870-1918) I- L'avènement de la IIIè République: 1870-1879 A- Les Républicains en 1870 1- Les idées républicaines en 1870 2- Les Républicains et le pouvoir exécutif B- La défaite, la proclamation de la République et un nouveau gouvernement 1- La défaite dans la guerre Franco-Prussienne La guerre de la France contre la Prusse est le point de départ de la montée des idées républicaines.

Cette guerre débute le 19 juillet 1870 lorsque la France déclare la guerre à la Prusse, Napoléon III et son armée sont certains de gagner malgré la division de la population française.

Néanmoins le pays n’était pas préparé à cette guerre et très vite ils perdent l’avantage, la défaite de Sedan le 2 septembre 1870 met fin à au Second Empire de Napoléon III.

Le 3 septembre 1870, le Corps Législatif se réunit lorsqu’il reçoit une dépêche annonçant la défaite et la captivité de l’Empereur.

Le peuple réclame la République et la déchéance de l’Empire, Gambetta est sceptique, il hésite à instaurer un tel régime politique dans de telles conditions, après une telle défaite. 2- La proclamation de la République Gambetta pressé par Jules Favres se rend à l’hôtel de ville de Paris, arrivés sur place, les révolutionnaires sont déjà là en particulier Delescluze, Gambetta est dans une impasse, il ne peut pas laisser le peuple aux mains d’un régime qui fait peur, c’est pourquoi le 4 septembre 1870, Gambetta proclame la IIIème République devant l’hôtel de ville de Paris.

“ Le peuple a devancé la chambre qui hésitait.

Pour sauver la patrie en danger, il a demandé la République.

Il a placé ses représentants non au pouvoir mais au péril.

La République a vaincu l’invasion en 1792, la République est proclamée.

La Révolution est faite au nom du droit, du salut public.” 3- Un nouvel exécutif, plusieurs visages Un gouvernement provisoire est mis en place, il est appelé la Défense Nationale en raison de la guerre qui continue.

On retrouve Gambetta en ministre de l’intérieur, Jules Favres en ministre des affaires étrangères, et Rochefort qui n’a pas de poste précis.

Ils sont tous présidés par le général Trochu qui est le gouverneur militaire de Paris. Le gouvernement a deux priorités: savoir s’il faut continuer la guerre ou non et organiser des élections pour assurer la stabilité du gouvernement. 4- Les élections du 8 février 1871 pour sortir du provisoire La situation en France est catastrophique, le pays vient de signer un armistice avec la Prusse; les français ont un réflex conservateur, c’est très mauvais pour la République, il est impossible d’organiser une campagne électorale dans ces conditions. Toutefois, des élections ont lieu, il s’agit d’élections à la proportionnelle avec des listes: d’un côté celle pour la paix, de l’autre celle pour la guerre. Dans celles pour la paix on retrouve: les monarchistes et les républicains modérés.

Dans celles pour la guerre on trouve majoritairement des républicains radicaux.

Ce sont des élections quelque peu bancales qui autorisent les candidatures multiples ( un candidat peut se présenter dans plusieurs départements). Sur les 753 sièges, 400 sont pour les monarchistes tandis qu’il y en a 250 pour les Républicains.

C’est un échec pour la IIIe République, mais attention, les français ont voté pour la paix contre la guerre et non pas pour les monarchistes. Deux personnalités sortent du lot; Gambetta élu dans 9 départements et Thiers élu dans 26 départements. A la suite de ces élections, Adolphe Thiers est élu chef du pouvoir exécutif de la République Française le 17 février 1871. 5- Une première difficulté pour le gouvernement de Thiers: la Commune de Paris Contexte: - croissance importante de Paris - physionomie de Paris modifiée sous le Second Empire ( 12 à 20 arrondissements) - travaux du baron Haussmann - politisation de la ville → les comités de vigilance - présence de la garde Nationale rapidement gagnée par les idées républicaines - Paris est humiliée par le siège de 1870 puis par l’armistice du 28 janvier 1871 - Le résultat des élections qui donne le pouvoir aux monarchistes enfonce le clou du côté des Républicains. - les allemands entrent dans la capitale en vue des préliminaires de paix - l’Assemblée est installée à Versailles, Paris est décapitalisé - Les premières mesures prises par l’assemblée aggravent les choses → suppression des gardes nationaux, des moratoires sur les loyers et certains journaux sont suspendus ( Le Réveil de Delescluze) Le terme de commune vient du Moyen-Âge, il désignait les villes libres, c’est aussi une référence à la RF avec la Commune des sans-culottes. La Commune: - - - - - - - Nuit du 17 au 18 mars 1871 : affaire des canons → Thiers apprend que la capitale est armée de canons il veut les récupérer.

Le comité de vigilance du 18è arrondissement avec à sa tête Louise Michel ( la “vierge rouge”) est déjà sur place, la situation dérape et les généraux sont tués. 19 mars : le comité central de la garde national occupe l’Hôtel de ville 26 mars: organisation d’élections, le but est d'élire 90 représentants.

Sont majoritaires les révolutionnaires politiques qui veulent une République pour le peuple et par le peuple.

Sont minoritaires, les ouvriers, les artisans qui veulent mettre l’accent sur l’économie et le social. La Commune de Paris est proclamée le 28 mars à l’Hôtel de ville les communards sont : des hommes et femmes entre 20 et 40 ans; les trois quarts venaient de province; ce sont des ouvriers, des artisans etc… Ils sont principalement révolutionnaires, patriotes voire Républicain à outrance. 10 commissions sont créées → commission de la Guerre dirigée par Cluseret; commission des Finances dirigée par Jourdes; commission de la Sûreté Générale dirigée par Rigault, commission de l’Enseignement dirigée par Vaillant, commission de la Justice dirigée par Protot; commission du travail dirigée par Frankel, commission des relations extérieures et du service public. La commune prend des mesures politiques et judiciaires sous la responsabilité de la commission du travail et de l’échange : décret du 5 avril 1871 qui indique que tout exécution d’un communard engendrera l’exécution de trois otages versaillais Ils prennent également des mesures anticléricales, la Commune proclame la séparation de l’Eglise et de l’Etat Mesures sociales et économiques: taxation du pain et de la viande , remise en place des moratoires sur les loyers, mise en place de coopératives ouvrières, suppression des amendes et des retenues sur salaire. mesures culturelles ; l'enseignement gratuit, laïque et obligatoire, enseignement ouvert aux filles. Paris contre Versailles : une guerre civile Sont appelés Versaillais les soldats mandatés par Thiers, il y a au départ 70 000 hommes mais Thiers s’entend avec Bismarck pour rapatrier 130 000 prisonniers en France. C’est le vaincu de Sedan, le maréchal Mac Mahon qui est à leur tête. Face à eux les communards majoritairement composés des membres de la garde nationale. Il y a 40 000 combattants, toutefois Paris est seul. Du 2 avril au 11 avril 1871 → les communards tentent de lancer une offensive contre Versailles, mal organisée, trop tardive = échec du 11 avril au 21 mai → la lutte a lieu autour de Paris, dès le 1er mai, Paris est bombardé. A partir du 21 mai, les combats ont lieu dans Paris, la semaine sanglante se déroule du 21 au 28 mai 1871.

Les combats prennent fin au cimetière du père Lachaise. Conséquences : 900 morts et 100 otages du côté versaillais; environ 10 000 morts du côté des communards et 36 000 arrestations ( 90 condamnations à mort et 23 exécutés après les appels.) Tous les autres vont en prison ou sont exilés en Guyane ou en Nouvelle Calédonie. L’écrasement de la commune par Thiers a renforcé la IIIe République, elle devient un régime d’ordre plus modéré. C- Les monarchistes fondateurs de République (1871-1877) 1- Les monarchistes et le pouvoir exécutif Après les élections du 11 juillet 1871, les monarchistes sont encore majoritaires à l’Assemblée malgré une belle avancée des Républicains.

Toutefois les monarchistes sont divisés: d’un côté les monarchistes légitimistes qui veulent une monarchie absolue et de l’autre les monarchistes orléanistes qui souhaitent une monarchie constitutionnelle. Les Républicains sont également divisés entre républicains modérés et républicains radicaux.

Les modérés sont eux même divisés entre la Gauche Républicaine de Jules Ferry et L’Union républicaine de Gambetta; ces divisions renforcent le pouvoir des monarchistes. 2- Les pouvoirs de Thiers: la conception monarchique de pouvoir exécutif Le 31 août 1871, la loi Rivet nomme Thiers Président de la République, il n’y a toujours pas de Président du Conseil, Thiers assure ce rôle.

Si l’Assemblée refuse la confiance à Thiers, il est obligé de démissionner.

En un sens, Thiers possède presque tous les pouvoirs. La population demande de plus en plus une République, ce à quoi Thiers répond “ La République sera conservatrice ou ne sera pas”, il impose une pouvoir exécutif monarchique et donc conservateur.

Il se met tout le monde à dos.

Le 24 mai 1873, l’Assemblée lui refuse sa confiance, il démissionne.

De Broglie qui a précipité le départ de Thiers a tout prévu il place Mac Mahon au pouvoir. 3- Mac Mahon, président de la République pour 7 ans: la loi du septennat du 20 novembre 1873 La politique mise en place est très conservatrice, la presse est de nouveau surveillée, la célébration du 14 juillet est interdite, le chef de l’Etat nomme tous les maires; c’est de nouveau l’essor de la religion etc… Mac Mahon ainsi que les monarchistes tentent de restaurer la monarchie, c’est un échec, ce qui a pour conséquence la loi du septennat.

En effet, désormais le but est de garder Mac Mahon au pouvoir le plus longtemps possible.

Le pouvoir exécutif est confié à Mac Mahon jusqu’en 1880. 4- Les lois constitutionnelles/ la Constitution de 1875 3 lois font office de Constitution: - loi du 24 février 1875 relative au Sénat - loi du 25 février 1875 relative à l’organisation des pouvoirs publics - loi du 16 juillet 1875 relative aux rapports entre les pouvoirs publics ( cf: textes de khôlles sur les lois ) 5- Les monarchistes sont vaincus politiquement (1875-1877) En décembre 1875, il faut élir 75 sénateurs inamovibles.

Sur les 75, 60 sont républicains ce résultat s’explique par la mésentente entre les deux camps monarchistes. Le 31 décembre de la même année, l’Assemblée monarchiste du 8 février 1871 se sépare, c’est l’élection des députés. Les 225 sénateurs élus au suffrage universel indirect en janvier 1876 sont majoritairement monarchistes ( 151 contre 149) mais ce n’est pas une victoire écrasante. La Chambre des députés devient républicaine en mars 1876, 363 républicains contre 155 conservateurs.

→ un problème de cohabitation se pose alors entre la Chambre républicaine, un Sénat conservateur et un président monarchiste légitimiste. Mac Mahon doit nommer un Président du Conseil, il choisit un monarchiste orléaniste rallié à la République: Armand Dufaure Crise du 16 mai 1877 : agitation ultramontaine → Jules Simon poussé à la démission → De Broglie nouveau président du Conseil → Républicains révoltés → Mac Mahon dissout la Chambre des députés. Campagne de l’été 77, Gambetta en tête motive les troupes, les républicains modérés comme radicaux s’unissent.

Ils l’emportent face à la division des monarchistes.

C’est la défaite définitive des monarchistes, Mac Mahon est dans l’impasse. D- Les républicains conquièrent la République (1878-1880) 1- Les élections municipales de janvier 1878 Sur les 36 000 communes de France, 20 000 sont républicaines contre 9 500 conservatrices.

C’est ce que les historiens appellent “ la révolution des mairies” Ce qui signifie deux choses, la République s’est diffusée et le Sénat va devenir républicain. 2- Les élections sénatoriales de janvier 1879 En janvier 1879, on élit les 225 autres sénateurs.

179 sont républicains, le Sénat est désormais républicain, les deux chambres sont républicaines, Mac Mahon perd son appui sénatorial. 3- L’exécutif enfin entre les mains des républicains: Jules Grévy président de la République élu le 30 janvier 1879 Mac Mahon démissionne sur une question qui concerne l’armée, les républicains veulent épurer cette dernière en révoquant des généraux jugés trop conservateurs, c’en est trop pour Mac Mahon. Jules Grévy est élu président de la République à Versailles conformément à la Constitution, avec 563 voix.

C’est une vieille barbe qui rassure par sa personnalité. 4- Les mesures symboliques: la “fête républicaine” Paris redevient capitale à partir de juin 1879, la Chambre des députés s’installe au palais Bourbon et le Sénat au palais du Luxembourg. La Marseillaise redevient l’hymne nationale le 14 février 1879, le 14 juillet est officiellement choisi comme fête nationale le 14 juillet 1888. II- L’enracinement du modèle républicain, 1880-1914: quelle place pour l’exécutif ? A- La République de Jules Ferry: les grandes lois libérales des années 1880 1- L’évolution du régime: les conceptions de Jules Grévy ( 1807-1891) Le but de Jules Grévy est de faire une “République qui ne fasse pas peur”, il va être respectueux de la Constitution, la domination des Chambres ne le dérange pas, il entend malgré tout exercer son pouvoir de président en choisissant le président du Conseil. Tout le monde s’attend.... »

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