Critique et Medias
Publié le 01/11/2015
Extrait du document
«
sous Vichy (par exemple, François Mitterrand).
De même, il existait toujours des personnes
plutôt favorables à ce régime.
• Enfin, on a tenté de réhabiliter la mémoire de Pétain, cherchant plus à se souvenir de
l'homme de 14-18 plutôt que l'homme de Vichy.
Aussi l'a-t-on défendu lors de son procès
par la fameuse image du « glaive et du bouclier », de Gaulle étant le glaive pourfendant
l'ennemi, pendant que Pétain était le bouclier protégeant du mieux qu'il pouvait les Français.
Ainsi, alors qu'il avait été condamné à mort en 1945, de Gaulle a voulu changer cette peine,
aussi n'a-t-il été « que » condamné à perpétuité.
2 - Le débat des mémoires
1 - La fin du mythe de la mémoire unique
• Après que Charles de Gaulle ait quitté le pouvoir en 1969 et sa mort en 1970, le mythe du
résistancialisme s'effondre: on observe à partir de cette époque une certaine multiplication
des mémoires en France de la Deuxième Guerre mondiale.
Par exemple, le film Le Chagrin
et le Pitié : ce film-documentaire de 4h (sorti en 1971) relate la vie d'un village sous
l'Occupation entre 1940 et 1944, sans parti pris.
Ce film fut un succès grâce au
bouche-à-oreille notamment.
• Enfin, l'œuvre qui a sûrement marqué de manière définitive les mémoires en France est
l'ouvrage de Paxton, chercheur étatsunien, La France de Vichy (sorti en France en 1973).
Dans ses recherches, Paxton a montré le rôle du gouvernement de Vichy durant la guerre,
notamment la collaboration avec l'Etat nazi sur certains points.
Ce livre a eu l'effet d'une
«révolution» une fois sorti en France; en effet, il marque la fin définitive du mythe du
résistancialisme, qui faisait de chaque Français un résistant.
Paxton a démontré que ce n'était
qu'un mythe, et que nombre de Français avaient collaboré avec l'ennemi.
2 - La mémoire juive
• C'est aussi en parallèle (voire grâce) à la fin du résistancialisme que la mémoire juive a pu
être mise à jour : en effet, au lendemain de la guerre, de Gaulle œuvrait pour retrouver une
unité nationale, d'où la mise en place du résistancialisme.
Ainsi, après la découverte des
camps en Allemagne, l'accent a été plutôt mis sur l'héroïsme des résistants ayant survécu
plutôt que sur les Juifs qui avaient été enfermés.
Mais à partir des années 1960, la mémoire
juive commence à apparaitre : par exemple, le procès d'Eichmann en 1961 condamné pour
crimes contre l'humanité.
• Malgré tout, la mémoire juive n'est pas acceptée par tous : avec la « naissance » de la
mémoire juive apparaissent les thèses négationnistes : ces thèses prônent la non-culpabilité
de l'Etat français de Pétain, ainsi que la non-réalité de la Shoah : pour les personnes
soutenant ces thèses, la déportation des Juifs n'aurait été qu'un simple mythe, une histoire
gonflée pour attiser la pitié.
Pour exemple, on peut citer la phrase malheureuse de
Jean-Marie Le Pen, annonçant que les chambres à gaz n'ont été « qu'un détail de l'histoire ».
3 - Mémoires acceptées et historicisation
1 - Le temps des grands procès
• Il faudra tout de même attendre les années 1980 et 1990 pour que de telles mémoires soient
réellement admises par l'ensemble de la population française.
C'est aussi durant ces
années-là que d'anciens responsables nazis ou collaborateurs ont été retrouvés et jugés : le
cas le plus célèbre est le procès filmé de Klaus Barbie en 1987, durant lequel il n'exprime
aucun sentiment face à ses actes.
Pour citer d'autres procès, on peut parler de celui de.
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