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De Gaulle et l'Alliance atlantique

Publié le 17/01/2022

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Avant 1940, et bien qu'il soit le fidèle collaborateur de Paul Reynaud, le plus « occidental « des hommes politiques français, Charles de Gaulle est très représentatif de ces Français qu'exaspère une politique extérieure apparemment calquée sur celle de Londres (elle-même attentive aux soucis de Washington) telle que la dénonce quotidiennement la presse de droite. Si lucidement qu'il considère la menace nazie, il se méfie d'une diplomatie qui exprime d'abord les intérêts anglo-saxons, et que déjà Roosevelt incarne mieux que les conservateurs anglais du type de Chamberlain.

« moyens une puissance atomique, est amené à assumer lui-même les responsabilités politiques et stratégiques très étendues que comporte cette capacité et que leur nature et leurs dimensions rendent évidemmentinaliénables.

Enfin, la volonté qu'a la France de disposer d'elle-même, volonté sans laquelle elle cesserait bientôt de croire en son propre rôle et de pouvoir être utile aux autres, est incompatible avec une organisation dedéfense où elle se trouve subordonnée.Par conséquent sans revenir sur son adhésion à l'Alliance atlantique, la France va d'ici au terme ultime prévu pour ses obligations et qui est le 4 avril 1969, continuer à modifier successivement les dispositions actuellementpratiquées, pour autant qu'elles la concernent.

Ce qu'elle a fait hier à cet égard en plusieurs domaines elle le fera demain dans d'autres, tout en prenant, bien entendu, les dispositions voulues pour que ces changementss'accomplissent progressivement et que ses alliés ne puissent en être soudain et de son fait incommodés.

En outre, elle se tiendra prête à régler avec tels ou tels d'entre eux, et suivant la façon dont elle a déjà procédé surcertains points, les rapports pratiques de coopération qui paraîtront utiles de part et d'autre, soit dans l'immédiat, soit dans l'éventualité d'un conflit.

Cela vaut naturellement pour la coopération alliée en Allemagne.

Autotal, il s'agit de rétablir une situation normale de souveraineté, dans laquelle ce qui est français, en fait de sol, de ciel, de mer et de forces, et tout élément étranger qui se trouverait en France, ne relèveront plus que desseules autorités françaises.

C'est dire qu'il s'agit là, non point du tout d'une rupture, mais d'une nécessaire adaptation.

»Conférence de presse, 21 février 1966. « Si l'Alliance atlantique demeure telle que nous l'avons conclue en 1949, il ne subsiste pour nous aucune subordination, ni actuelle ni éventuelle de nos forces à une autorité étrangère...La situation mondiale dans laquelle deux super-États auraient seuls les armes susceptibles d'anéantir tout autre pays, posséderaient seuls, par la dissuasion, le moyen d'assurer leur propre sécurité, tiendraient seuls sousleur obédience chacun son camp de peuples engagés, ne saurait à la longue que paralyser et stériliser le reste de l'univers en le plaçant tantôt sous le coup d'une écrasante concurrence, tantôt sous le joug d'une doublehégémonie convenue entre les deux rivaux.

Dans de telles conditions, comment l'Europe pourrait-elle s'unir, l'Amérique latine se révéler, l'Afrique suivre sa propre route, la Chine trouver sa place, les Nations Unies devenirune efficace réalité? Faute que l'Amérique et l'Union soviétique aient détruit leurs armes absolues, il fallait rompre le charme.

Nous le faisons, pour ce qui nous concerne, et par nos seuls moyens.Certes, l'accession de la France à la puissance nucléaire en même temps qu'à l'indépendance en matière de défense nationale est pour elle, désormais, une garantie essentielle sans précédent de sa sécurité propre.

Maisaussi, comme nous n'avons, nous, aucune ambition de nous étendre au-delà du territoire où nous sommes souverains, comme nos frontières actuelles nous suffisent telles qu'elles sont, comme nous ne prétendons niconvertir, ni dominer, idéologiquement ou politiquement, ou économiquement, personne, comme nous ne serions entraînés dans aucun conflit que nous n'aurions pas voulu, il n'est pas un pays au monde qui puisse sesentir menacé par le fait que nos mains sont libres, tandis que notre force acquiert les suprêmes moyens.

Bien mieux! il y a là, pour l'univers, un élément nouveau et libérateur de nature à réduire la tension que provoquel'opposition des deux camps formés autour des deux colosses.

En effet dès lors que la France rompt cette étouffante rigidité, on va voir, on voit déjà s'estomper le jeu constamment grave et gravement dangereux qu'onappelait la guerre froide.

Qui donc pourrait le regretter? »Conférence de presse, 28 octobre 1966.. »

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