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De l'influence des idées révolutionnaires françaises à 1870: L'unité italienne

Publié le 11/11/2018

Extrait du document

UN MOUVEMENT DE FOND

 

À partir de 1789, les idées de la Révolution française suscitent, au sein de la bourgeoisie italienne, des sympathies qui se traduisent par une sourde opposition aux souverains rangés dans le camp antifrançais.

Cette bourgeoisie, souvent imprégnée de culture française, se révèle très vite attentive au déroulement des événements qui se déroulent de l'autre côté des Alpes. Les loges maçonniques sont en relation avec leurs homologues françaises. Interdites, elles se transforment en clubs clandestins et bénéficient souvent du soutien des diplomates français en poste en Italie.

LES FONDEMENTS (JUSQU'EN 1815)

Les Jacobins (nom donné en Italie aux partisans des idées nouvelles)

entretiennent une agitation en

Le temps des républiques sœurs

Au cours de la campagne d'Italie (1796-1797) lancée par le Directoire, Bonaparte remporte une série de victoires (dont Lodi en 1796, Rivoli en 1797) et réussit à imposer la paix à l'Autriche. Avec une partie de la Vénétie, le Milanais, le duché de Modène et le nord des États pontificaux, il constitue un État nouveau, vassal de la France : la république Cisalpine. Dans le même temps, la république de Gênes est contrainte de modifier sa Constitution et son nom (pour devenir la république Ligurienne), et de subir l’influence politique de Paris.

L’assassinat d'un général fournit le prétexte aux troupes françaises pour intervenir dans les États pontificaux et chapeauter la création de la république romaine (février-mars 1798). En septembre 1798, les patriotes du Piémont se soulèvent contre leur roi qui doit se réfugier en Sardaigne après la saisie de Turin par le Directoire. Enfin, la république Parthénopéenne

renforcés par le pillage des œuvres d'art et l'imposition du paiement des frais d'occupation. Les troupes françaises sont contraintes de se retirer la même année. Cette période se teinte de contestations sociales dirigées contre la bourgeoisie montante. L'Italie se coupe en deux camps, qui bloquent pour longtemps les tentatives de démocratisation.

uniformes. L'idée nationale se fait jour, tandis que s'effondre l’Empire napoléonien.

DE LA RESTAURATION AU «PRINTEMPS DES PEUPLES»

L'esquisse d'une Italie

INDÉPENDANTE

Bonaparte franchit à nouveau les Alpes, remporte la victoire de Marengo (14 juin 1800) et domine

Les effets de la Restauration

Après la défaite de Napoléon, le congrès de Vienne (1814-1815)

restaure les monarchies absolues.

l'état civil) disparaissent. À Modène et dans le Piémont, la réaction est encore plus forte : l'épuration touche les fonctionnaires qui ont servi l'administration française, et les codes napoléoniens sont remplacés par les anciennes lois. Ces deux derniers États bénéficient de l’appui pontifical et accueillent les jésuites et les ordres religieux restaurés.

L'échec des révolutions

ROMANTIQUES

La bourgeoisie libérale s'oppose à la réaction et cultive le souvenir de la période française. En Italie du Sud, des organisations secrètes naissent, comme les Carbonari

La Péninsule, morcelée en huit États, n'est, comme le souligne le ministre autrichien Metternich, «qu'une expression géographique». Les Habsbourg obtiennent le contrôle du Trentin, de la Lombardie et de la Vénétie, réunis dans le royaume de Lombardie-Vénétie ; la Toscane revient à

Lombardie, en Vénétie et à Rome. Mais le plus exposé des États italiens est le royaume de Piémont-Sardaigne. Ce dernier s'étant allié à l'Autriche contre la France, Paris ordonne l'invasion de la Savoie (1792) et du comté de Nice (1793). Ces territoires sont annexés après plébiscite.

De nombreux exilés politiques italiens se réfugient notamment à Oneglia, sur la Riviera ligure, récemment occupée par les Français. Là, autour de Buonarroti (1761-1837), un Toscan ami de Robespierre et de Saint-Just, ces républicains, partisans de l'unité de l’Italie, entretiennent une activité de propagande révolutionnaire vers toutes les régions de la Péninsule.

L'arrivée de Bonaparte en Italie va donner à leur action une impulsion décisive.

est proclamée en janvier 1799 à Naples, dont le roi doit se réfugier en Sicile.

Ce que l'on appelle les «républiques sœurs» adoptent des Constitutions inspirées, voire calquées sur le modèle français, ce qui contribue à l’unification. À travers ces textes, ce sont les grands acquis de la Révolution française qui pénètrent en Italie : principe de souveraineté nationale, Déclaration des droits de l'homme, suppression de la féodalité, unification administrative... Les biens de l'Église sont vendus, et la bourgeoisie accède au pouvoir politique grâce à la formation d'assemblées. Mais, dans le Sud, un mouvement de réaction contre les troupes françaises naît en 1799 : le «sanfédisme» (sans foi). Des bandes de paysans, fanatisés par le cardinal Ruffo au nom de la foi catholique, s'en prennent aux Français et à leurs partisans au sein de la bourgeoisie modérée.

Influence de la Révolution Républiques sœurs Domination napoléonienne

française

Huit États dans la Péninsule

1831 1848 1852

1859 mai 1860 27 avril 1861 1870

Insurrections

«Jeune Italie» fondée par Mazzini Révolutions Cavour  Premier ministre du Piémont Autriche battue à Magenta et à Solferino « Expédition des Mille » de Garibaldi Victor-Emmanuel II est roi d'Italie Rome capitale

Cette division politique s'accompagne d’un morcellement administratif et douanier. Les communications sont d'autant plus difficiles que la Péninsule ne dispose que d’un faible réseau de voies ferrées (2 500 km en 1860). L'évolution économique accentue les contrastes entre régions. Le Mezzogiorno (le Sud), dominé par les grandes propriétés nobles, reste peu développé et figé dans ses traditions. Le Nord, au contraire, bénéficie de la croissance de l'industrie et modernise son agriculture.

 

Le fractionnement est aussi culturel : l'italien n'est parlé que par les élites, et l'immense majorité des habitants utilise des dialectes très différents les uns des autres. De plus, si les patriotes savent que l'unité passe par l'expulsion de l'Autriche, ils ne sont pas unanimes sur l'avenir de leur pays : royaume ou république? Et que faire des États du pape? Nombre de catholiques, pourtant partisans de l'unité, refusent que l'on touche au Saint-Siège.

« républicaine, grâce à l'éducation et à l'action des masses; il fonde en 1831 le mouvement «Jeune Italie».

De son côté, Massimo d'Azeglio souligne que l'unité ne peut se faire que par la guerre d'une monarchie italienne contre les Autrichiens.

En 1847, Pie IX, à peine élu, libère les prisonniers politiques et convoque une assemblée.

Enthousiastes, les patriotes se soulèvent dans toute l'Italie.

Cette révolution commence dans le calme, par une phase libérale.

De janvier à mars 1848, tous les États italiens se dotent de Constitutions.

Milan et Venise chassent les occupants autrichiens, et Daniele Manin proclame la république à Venise.

Les Italiens se tournent alors vers le roi du Piémont, Charles-Albert, qui affirme dès mars 1848: «L'Ita/ia faro dose" («l'Italie se fera par elle­ même»).

ll déclare la guerre à l'Autriche et, à l'aide de volontaires venus de toute la Péninsule, libère la Lombardie.

Mais, par crainte d'une hégémonie piémontaise, les autres princes italiens font défection.

Reprenant l'offensive, les Autrichiens écrasent l'armée de Charles-Albert à Custoua (25 juillet 1848).

l'Italie, dans une situation économique dramatique, entre alors dans une phase révolutionnaire.

Les démocrates de Toscane instaurent la république (février 1849) après avoir chassé le grand-duc soutenu par les Autrichiens_ À Rome.

le pape Pie IX s'enfuit en novembre 1848; l'Assemblée nationale constituante proclame la république et confie le pouvoir à un triumvirat dirigé par Mauini (février 1849).

Les républicains veulent laïciser l'État et nationaliser les biens du clergé pour les redistribuer.

Cette agitation révolutionnaire suscite l'hostilité des puissances conservatrices européennes.

Dès septembre 1848, la réaction frappe tout d'abord le royaume de Naples, dont le souverain reconquiert la Sicile avec une brutalité extrême.

Les Autrichiens écrasent les Piémontais à Novare (23 mars 1849), rétablissent le grand-duc de Toscane, puis envahissent les territoires pontificaux et menacent la république romaine.

L!! �!=:� � Paris envoie r.

de son côté un corps expéditionnaire : d'abord repoussées par les volontaires de Garibaldi, les troupes françaises s'emparent de Rome le 4 juillet 1849.

Après une violente répression, le pape regagne la Cité vaticane l'année suivante.

La république de Venise capitule en août 1849.

Les Autrichiens occupent alors une grande partie du territoire italien.

Seul le royaume de Piémont conserve des institutions libérales.

Charles­ Albert ayant dû capituler après la défaite de Novare, son fils Victor­ Emmanuel li lui succède.

Le nouveau roi proclame son attachement au Statut constitutionnel, accordé en mars 1848, qui prévoit l'élection d'une chambre au suffrage censitaire.

LA MARCHE VERS L'UNITÉ DES CONTRASTES IMPORTANTS Après l'échec des révolutions de 1848- 1849, l'Italie reste politiquement plus que jamais divisée, sous la domination des Habsbourg et des Bourbons : le royaume lombardo-vénitien est administré directement de Vienne par l'empire d'Autriche; le grand-duché de Toscane, le duché de Modène sont gouvernés par des princes autrichiens, tandis que Parme revient aux Bourbons.

Le pape dans les États pontificaux et le roi Bourbon des Deux­ Siciles règnent en monarques absolus.

Seul le royaume de Piémont-Sardaigne a établi une monarchie libérale et constitutionnelle.

Cette division politique s'accompagne d'un morcellement administratif et douanier.

Les communications sont d'autant plus difficiles que la Péninsule ne dispose que d'un faible réseau de voies ferrées (2 500 km en 1860).

L'évolution économique accentue les contrastes entre régions.

Le Mezzogiorno (le Sud), dominé par les grandes propriétés nobles, reste peu développé et figé dans ses traditions.

Le Nord, au contraire, bénéficie de la croissance de l'industrie et modernise son agriculture.

Le fractionnement est aussi culturel : l'italien n'est parlé que par les élites, et l'immense majorité des habitants utilise des dialectes très différents les uns des autres.

De plus, si les patriotes savent que l'unité passe par l'expulsion de l'Autriche, ils ne sont pas unanimes sur l'avenir de leur pays : royaume ou république? Et que faire des États du pape? Nombre de catholiques, pourtant partisans de l'unité, refusent que l'on touche au Saint-Siège.

DANS LE NoRD, L'ÉLIMINATION MILITAIRE DE L'AUTRICHE La marche vers l'unité provient des initiatives de la région la plus riche : le royaume de Piémont-Sardaigne, où règne Vidor­ Em lllan�iel/1.

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