Devoir de Philosophie

Discours de Mussolini le 3 janvier 1925 (histoire)

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

discours
« Messieurs! Le discours que je vais prononcer devant vous ne pourra être, en termes précis, classé comme un discours parlementaire... Un discours de ce genre peut conduire ou ne pas conduire à un vote politique. Que l'on sache, de toute façon, que je ne cherche pas ce vote politique. Je ne le désire pas, j'en ai déjà eu trop. L'article 47 du « Statut »' déclare : « La Chambre des Députés a le droit d'accuser les ministres du Roi et de les traduire en Haute Cour de Justice ». Je demande formellement si, dans cette Chambre, ou en dehors de cette Chambre, il y a quelqu'un qui désire se prévaloir de l'article 47. (Applaudissements très vifs et prolongés. De nombreux députés se lèvent, cris de « Vive Mussolini ». Applaudissements également dans les tribunes)... Eh bien! Je déclare ici, devant cette assemblée et devant le peuple italien tout entier, que j'assume seul, la responsabilité politique, morale, historique de ce qui s'est passé (applaudissements très vifs et répétés; nombreuses voix : « Tous avec vous, tous avec vous »)... Si le fascisme n'est qu'huile de ricin et « manganello », et non pas la passion orgueilleuse de ce que la jeunesse a de meilleur, à moi la faute! (applaudissements) Si le fascisme a été une association criminelle, je suis le chef de cette association criminelle (applaudissements très vifs et prolongés; de nombreuses voix : « Tous avec vous »). Si toutes les violences ont été le résultat d'un certain climat historique, politique et moral, eh bien! à moi la responsabilité, puisque ce climat historique, politique et moral, c'est moi qui l'ai créé par une propagande qui va de l'Intervention à aujourd'hui... Maintenant j'ose dire que le problème sera résolu. Le fascisme — gouvernement et parti — ont leur pleine efficacité. Messieurs vous vous êtes fait des illusions ! Vous avez cru que le fascisme était fini parce que je le retenais, qu'il était mort parce que je le corrigeais et vous avez surtout eu la cruauté de le dire. Mais si je mettais à le déchaîner la centième partie de l'énergie que j'ai mise à le retenir, vous verriez alors (vifs applaudissements)... L'Italie, oui, messieurs, veut la paix, elle veut la tranquillité elle veut le calme dans le travail. Nous, ce calme, cette tranquillité dans le travail, nous les lui donnerons, si c'est possible par l'amour, et si c'est nécessaire par la force... ». Extrait des Actes parlementaires, 3 janvier 1925.
discours

« cherche pas ce vote politique » dit Mussolini « j'en ai déjà eu trop »).

Mussolini méprise le jeu parlementaire : ils'adresse d'ailleurs au « peuple italien tout entier ».

Ensuite le rôle du chef.

Pendant plusieurs semaines aprèsl'assassinat de Matteoti, Mussolini est resté prostré et souvent isolé.

Le soutien du roi et des squadristes les plusdéterminés, lui ont fait reprendre courage.

Il prend sur lui les erreurs, les violences des fascistes, comme le pèreassume les responsabilités de toute sa famille.On pourrait ajouter que le discours fait l'apologie de l'action, de la violence comme si cette violence étaitl'expression de la jeunesse. 2 Les méthodes.

Les allusions à l'huile de ricin (que les fascistes faisaient boire de force à leurs adversaires) et aumanganello, les menaces à peine voilées adressées à la fin du discours aux députés de l'opposition, ne sont rien auregard des assassinats politiques.

Celui de Matteoti a fait beaucoup de bruit, mais il n'est pas le seul.

Les miliciensles plus exaltés se laissaient aller bien souvent à des « bavures » du même genre.

Matteoti le savait, qui avaitdéclaré à ses amis après son premier discours, le 3o mai 1924 : « Et maintenant vous pouvez préparer mon oraisonfunèbre.

» Ce qu'annonce le discours de Mussolini 1 La fin du semblant de démocratie qui dure depuis octobre 1922 (existence d'une opposition minoritaire mais légaleà l'assemblée, dans la presse).

Dans les jours qui suivent, des centaines d'oppo-sants sont arrêtés, les journauxlibéraux sont saisis, les partis et les syndicats supprimés.

L'Italie devient une dictature de fait et de droit.

En 1926,le corporatisme remplace le syndicalisme (désor-mais les représentants ouvriers et patronaux se retrouvent dans lamême organisation, sous le contrôle des fascistes et la grève est interdite).

Enfin Mussolini devient chef dugouvernement (et non plus Ier ministre) et la responsabilité du gouvernement devant l'assemblée est abolie. 2 Une vague de violence sans précédent.

Farinacci, l'homme dur du parti, en devient le secrétaire.

Les « squadristi »se déchaînent.

Amendola, l'un des leaders de l'opposition, est tué à coups de matraque.

A Florence, en octobre1925, les chefs de l'opposition sont assaillis et parfois menacés chez eux. 3 L'État totalitaire.

De décembre 1925 à avril 1926, une législation totalitaire et nationaliste est mise en place.

Cesont les lois « fascitissime » rédigées par A.

Rocco selon le principe de Mussolini : « Tout dans l'État, rien en dehorsde l'État, rien contre l'État.

» 4 Cette politique répressive est largement acceptée par le pays et par l'Église.

Aussi les opposants restésprovisoirement libres, s'enfuient par milliers en France ou en Angleterre. Conclusion Un tel texte, un tel sujet incitent à réfléchir sur la violence fasciste, sur les causes de cette violence.

Où pouvaitmener cette violence, une fois le pays mis au pas, sinon à l'impérialisme et à la conquête militaire?. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles