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Du discours de Fulton (mars 1946) à la création du Kominform (octobre 1947): la création des blocs

Publié le 17/01/2022

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L'extension du communisme en Europe inquiète les dirigeants occidentaux. Winston Churchill est le premier à manifester clairement son opposition aux prétentions soviétiques. Invité comme chef de l'opposition anglaise par l'université de Fulton (Missouri), il dépeint les relations Est-Ouest de la manière suivante: « Une ombre s 'est répandue sur les scènes si récemment illuminées par la victoire alliée. Personne ne sait ce que la Russie soviétique et son organisation communiste internationale ont l'intention de faire dans l'avenir immédiat, ni quelles seront les limites, s'il en est, que respecteront leurs tendances à l'expansion et au prosélytisme. »
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« Le discours de Fulton, d'un point de vue soviétique, marque le début des hostilités entre les anciens alliés, lesAnglo-Saxons assumant la responsabilité entière du conflit à venir.

En réalité, l'existence des blocs et leurantagonisme sont liés à l'émergence de deux forces militaires et idéologiques aussi puissantes l'une que l'autre et àla personnalité exceptionnelle de leurs leaders respectifs (Truman pour les Américains et Staline chez lesSoviétiques).Le discours de Churchill n'est que le révélateur d'une situation objective en train d'évoluer vers l'affrontement.

Maisla menace de l'arme atomique dissuade les protagonistes d'en venir à une guerre frontale.

D'où l'existence de conflitsindirects et localisés, par la suite.

Par ailleurs, la notion de blocs antagonistes n'apparaît vraiment que l'annéesuivante.Le 11 mars 1947, le président américain, Harry Truman, s'adresse au Congrès pour obtenir une aide militaire enfaveur de la Grèce et de la Turquie en proie à la guerre civile.

Il développe, à cette occasion, sa politique visant àendiguer la poussée du communisme dans le monde.

Il s'inspire, à cet effet, des idées d'un haut fonctionnaire dudépartement d'Etat, George Kennan, lequel formule, par la suite, la stratégie du «containment» de la manièresuivante:«Il est clair que l'élément principal de toute politique des Etats-Unis vis-à-vis de l'URSS doit être un endiguement àlong terme, patient, mais vigilant, des tendances expansionnistes de la Russie.

»La suite logique de cette situation, côté soviétique toujours, est le rejet du plan Marshall.

Staline Fait dire auxOccidentaux, par la bouche de Molotov, qu'il refuse d'asservir l'économie de son pays aux visées expansionnistesaméricaines.

Du reste, il n'a pas vraiment tort, puisque l'un des objectifs du plan d'aide économique des Etats-Unisconsiste à détourner les pays européens de l'influence communiste (2 juillet 1947).Dans la même optique, les Soviétiques mettent en place un bureau d'information des partis communistes, leKominform, (conférence de Varsovie des 22-27 septembre 1947) regroupant 9 pays (URSS, France, Italie, Bulgarie,Yougoslavie, Roumanie, Hongrie, Pologne, Tchécoslovaquie).La déclaration finale est très claire en ce qui concerne les relations Est-Ouest:« Deux lignes politiques opposées se sont manifestées : à l'un des pôles, la politique de l'URSS et des autres paysdémocratiques, qui vise à saper l'impérialisme et à renforcer la démocratie ; au pôle opposé, la politique des EU etde l'Angleterre, qui vise à renforcer l 'impérialisme et à étrangler la démocratie.

»«Ainsi deux camps se sont formés dans le monde : d'une part, le camp impérialiste et antidémocratique qui a pourbut essentiel l'établissement de la domination mondiale de l'impérialisme américain et l'écrasement de la démocratieet, d'autre part, le camp anti-impérialiste et démocratique, dont le but essentiel consiste à saper l'impérialisme, àrenforcer la démocratie, à liquider les restes du fascisme.

»Ce discours idéologique cache, en réalité, une reprise en main par Staline des partis communistes européens.

Ainsi,pendant cette réunion, les partis français et italien font l'objet de vives attaques de la part des responsablessoviétiques.

Les communistes français et italiens sont accusés d'être des opportunistes et d'avoir été incapables deprendre le pouvoir dans leur pays à la fin du conflit mondial.

En clair, ils doivent cesser toute alliance avec les partisbourgeois (y compris avec les socialistes) et se montrer plus agressifs sur le plan national.. »

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