Egypte de 1980 à 1989 : Histoire
Publié le 01/12/2018
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Continuité politique
Porté à la présidence par le référendum du 13 octobre 1981. une semaine après l'assassinat d'Anouar el-Sadate par un commando intégriste, Hosni Moubarak cherche à apaiser le
climat d'inquiétude. Conscient que tout changement brusque risquerait de porter préjudice aux acquis des accords de Camp David, il affirme dans son discours d'investiture du 14 octobre sa fidélité à la politique de Sadate, rassurant ainsi les Américains et les
Israéliens. Ayant écarté toute responsabilité des militaires dans l'assassinat de Sadate. Moubarak réaffirme sa confiance en l’armée et met un terme à la vague de répression engagée par Sadate en 1981, qui avait fait pourchasser et incarcérer à la fois des militants progressistes et intégristes. La libération conjointe de nombreux membres du Rassemblement progressiste (nassérien), dont Hassanein Heykal, un des proches de Nasser, et du guide des Frères musulmans, le cheikh Omar Telmessani, lui permet de rallier toute une frange de l’opposition. Tout au long de la décennie, il cherche à établir un fragile consensus entre les différents groupes. Ces mesures s’accompagnent d'une libéralisation de la vie politique. C’est ainsi que l’introduction du scrutin proportionnel donne une nouvelle dimension aux élections législatives de mai 1984. Au terme d’une campagne agitée, le néo-Wafd, parti nationaliste de tendance libérale, interdit par Nasser après la révolution de 1952, obtient les 8 % nécessaires pour être présent au Parlement. Alors qu’aucun parti de gauche ne réussit à être représenté, la victoire du Wafd inquiète le pouvoir en raison de la présence de neuf Frères musulmans au sein de la Chambre, élus sur les listes du néo-Wafd. Soucieux de soigner son image d'homme intègre, Moubarak engage une lutte impitoyable contre la corruption et n'hésite pas à faire condamner le frère du chef d'État assassiné, Esmat el-Sadatc, ainsi que trois de ses fils et plusieurs hauts fonctionnaires.

«
25
mars 1989.
Rencontre
au sommer entre le présidem
Hos11i Moubarak, Yasser Arafat
er le roi Hussein de Jorda11ie.
Depuis sa réimégrarion art sei11
de la Ligue arabe, l'Égypte
joue un r61e actif dans
le rapprochemem ùrterarabe.
© El Tayeb -Sipa- Press des
militants progressistes et
intégristes.
La libération conjointe de
nombreux membres du
Rassemblement progressiste
(nassérien), dont Hassanein Heykal,
un des proches de Nasser, et du guide
des Frères musulmans, le cheikh Omar
Telmessani, lui permet de rallier toute
une frange de l'opposition.
Tout au
long de la décennie, il cherche à établir
un fragile consensus entre les différents
groupes.
Ces mesures s'accompagnent
d'une libéralisation de la vie politique.
C'est ainsi que l'introduction du scrutin
proportionnel donne une nouvelle
dimension aux élections législatives de
mai 1984.
Au terme d'une campagne
agitée, le néo- Wafd, parti nationaliste
de tendance libérale, interdit par
Nasser après la révolution de 1952,
obtient les 8 % nécessaires pour être
présent au Parlement.
Alors qu'aucun
parti de gauche ne réussit à être
représenté, la victoire du Wafd
inquiète le pouvoir en raison de la
présence de neuf Frères musulmans au
sein de la Chambre, élus sur les listes
du néo- Wafd.
Soucieux de soigner son
image d'homme intègre, Moubarak
engage une lutte impitoyable contre la
corruption et n'hésite pas à faife
condamner le frère du chef d'Etat
assassiné, Esmat el-Sadate, ainsi que
trois de ses fils et plusieurs hauts
fonctionnaires.
Timide réorientation économique
Sans remettre en question l'ei-Jnfintah,
l'ouverture économique inaugurée par
Sadate et qui avait considérablement
aggravé les disparités sociales, le plan
quinquennal 1982-1987 accorde la
priorité aux investissements lourds.
Hosni Moubarak fait interdire
l'importation des produits de luxe et
démolir la demeure que s'était fait
construire Sadate au milieu d'un site
archéologique menacé.
Il s'attache
également à améliorer la situation
financière qui est très alarmante.
Le
Premier ministre Ataf Sedki (en
fonctions depuis septembre 1986)
parvient à obtenir de nouveaux crédits
et le rééchelonnement de la dette par
le Club de Paris.
Conformément aux
recommandations des organismes
internationaux, l'Égypte procède à la dévaluation
de sa monnaie et à la
réduction des aides aux produits de
première nécessité.
Dès lors.
on
observe une certaine reprise des
activités et une amélioration de la
situation financière malgré un taux
d'inflation qui oscille entre 30 et 40 %.
La dégradation des conditions de vie
suscite de fréquents soulèvements.
Celui des policiers du Caire en février
1986 provoque une centaine de morts.
La fin de l'isolement
Si l'héritage de Camp David n'est pas
remis en cause, Le Caire tente de
ro_mpre avec l'ostracisme que subit
l'Egypte au sein du monde arabe
depuis son rapprochement avec Israé!l.
Alors que les accords de Camp David
devaient conduire à une normalisation
entre les deux pays, Moubarak va
progressivement réduire ces accords à
un état de non-belligérance.
Le Caire
refuse de reconduire dans ses fonctions
son ambassadeur à Tei-Aviv, rappelé
en 1982 à la suite de l'invasion du
Liban par Israël.
La rencontre en
décembre 1983 entre le président
égyptien ct le chef de l'OLP, Yasscr
Arafat, la reprise du dialogue avec de
nombreuses capitales arabes, la
réintégration de l'Égypte au sein de
l'Organisation de la conférence
islamique (OC1) sont des signes du
retour de l'Égypte au sein de la
communauté arabe mais aussi des
facteurs de tensions avec Jsrat!l.
De
plus, tout en maintenant des relations privilégiées
avec les États-Unis
(Washington fournit à l'Égypte une
aide économique et une aide militaire
considérables}, Moubarak renoue le
dialogue avec Moscou.
Si le président
égyptien condamne l'attitude agressive
d'Israël, sa marge de manœuvre reste
cependant étroite en raison des
pressions du lobby pro-israélien au sein
du Congrès américain.
La décision de
la Ligue arabe, adoptée à Amman en
novembre 1987, de laisser à chacun des
pays membres la liberté de renouer
avec Le Caire atteste le succès de la
diplomatie égyptienne.
Uo succès
co_nsacré par le retour triomphal de
I'Egypte le 23 mai 1989 au sein de la
Ligue arabe sans que Moubarak et le
ministre des Affaires étrangères lsmet
Abdel Meguid aient à renier
l'engagement de Sadate de vivre en
paix avec Israël.
Succès d'autant plus
éclatant qu'il signifie la victoire du
camp des pragmatiques auquel s'était
rallié Yasser Arafat depuis son
initiative de paix lancée, en décembre
1988, à l'initiative de Moubarak.
Favorisée par le soutien du Caire
aux accords de Taëf qui consacrent
la présence syrienne au Liban, la
reprise des relations diplomatiques
en décembre 1989 avec la Syrie -
l'un des derniers ennemis de
l'Égypte -constitue non seulement
une nouvelle victoire diplomatique
pour Moubarak mais également une
nouvelle étape sur la voie
de l'entente interarabe..
»
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