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El Nino: UN PHENOMENE CLIMATIQUE DANS LE PACIFIQUE

Publié le 30/12/2018

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UN PHENOMENE CLIMATIQUE DANS LE PACIFIQUE

• Le phénomène El Nino - plus précisément, T« oscillation australe El Nino» (ou ENSO, ElNino Southern Oscillation), ainsi que l'appellent les climatologues et les océanographes - est connu des pêcheurs péruviens depuis très

longtemps. En effet, ces derniers ont vite remarqué que, certaines années, un courant chaud venu du sud atteint leurs côtes au printemps (équinoxe de septembre dans l'hémisphère Sud), puis s'intensifie jusqu'à atteindre son maximum de chaleur à la période de Noël, avant de refluer en mai ou juin (automne austral) de l'année suivante. Par référence à la fête de la Nativité, ils ont nommé le phénomène « El Nino », terme qui, en espagnol, désigne l'Enfant-Jésus.

 

Ce courant marin, qui réchauffe les eaux normalement froides

 

du littoral du Chili et du Pérou, y réduit la production de plancton et transforme cette zone, qui est l'une des plus poissonneuses du globe, en un désert

 

Grâce aux études scientifiques, nous savons désormais que l'impact du phénomène a des répercussions planétaires et que son déclenchement est dû aux variations qui affectent la circulation océanique et atmosphérique dans le bassin Pacifique équatorial et tropical.

ARCHÉOLOGIE DU PHÉNOMÈNE

Grâce à l'étude d'une part du corail et, d'autre part, de l’espacement des anneaux de croissance dans les troncs des vieux arbres, on sait que la fréquence d'EI Nino a varié au cours des millénaires.

Il Y A 4000 ou 5000 ANS

 

De nombreuses preuves font remonter l'apparition du phénomène à 4000 ou 5000 ans. Avant cette période, El Nino ne s'est pas manifesté durant 3 000 ans, comme l'attestent les recherches effectuées par des géologues et des archéologues américains. Son apparition est donc liée à un changement climatique significatif.

 

Les traces des effets dévastateurs

 

d'EI Nino ont été recensées sur nombre de monuments anciens

du Pérou. On lui attribue même la disparition de civilisations, comme celles des Mochica ou des Lambayeque.

Les VARIATIONS SAISONNIÈRES

 

Voici 4000 ans, la température de l'océan était égale â celle d'aujourd'hui, mais le phénomène El Nino était de deux à trois fois plus intense. Ce surcroît de puissance se manifeste notamment dans les variations de températures de l'océan entre l'été et l’hiver, qui étaient plus importantes. Alors que cette variation oscille aujourd'hui entre 2 et 4°C, elle était de 5 à 6°C en 2216 av. J.-C., avant de redescendre à 2°C en 2199 av. J.-C., puis à 1 °C de 2193 à 2189 av. J.-C.

La variation des cycles

 

Si le phénomène était plus intense autrefois, il semble en revanche que le cycle de son apparition a tendance à s'accélérer depuis le début de la révolution industrielle,

 

il y a 150 ans. Avant cette date, El Nino revenait tous les dix ou quinze ans. Cette fréquence s'est progressivement réduite à trois ans, au début du xxe siècle.

 

Dans le même temps, la température moyenne du Pacifique Sud a augmenté sensiblement.

 

Un réchauffement qui ne peut s'expliquer que par les premières émissions de gaz à effet de serre.

 

Le cycle s'est à nouveau modifié à partir de 1976, pour ne revenir que tous les quatre ans. Cela est dû à une nouvelle rupture climatique, avec un réchauffement qui s'est accompagné d'une humidité plus marquée.

Au vu de ces constatations, il est incontestable qu'EI Nino reprend de la vigueur depuis le début du xxie siècle. La dévastation causée par le phénomène en 1982-1983 en est une éclatante démonstration. Le réchauffement de la planète n'y est pas étranger.

« trajectoire des vents forts d'altitude (courant-jet) et dévie la trajectoire des tempêtes plus� l'est, dans le Pacifique central.

• l'ensemble du phénomène s'accomplit sur une période de dix-huit mois, au-del� de laquelle les eaux froides se propagent � nouveau vers l'ouest.

UN PHENOMtNE GLOBAL • Dans les années 1990, on a établi que ces transferts de chaleur entre l'océan et l'atmosphère dans le Pacifique affectent, par un effet d'ondes de choc, les conditions climatiques dans les régions tropicales de l'océan Indien et de l'Atlantique.

Ainsi, on a constaté que, de douze � quinze mois après la disparition d'un phénomène El Ni no, les eaux de l'océan Atlantique équatorial se réchauffent.

• Il semble que ce déplacement des régions de pluies tropicales ait un impact sur la structure des vents qui balaient la planète.

En effet, ces nuages porteurs de pluie déforment la couche d'air qui les surplombe, couche où se forment les vents qui déterminent l'emplacement des moussons, la route des cyclones et la position des ceintures de vents intenses qui séparent les régions chaudes des régions froides sur la Terre.

• Il faut attendre les travaux du Français Joël Picaut (né en 1971) pour que les mécanismes du phénomène soient enfin explicités.

Au départ, l'action conjuguée des vents d'ouest et des courants de surface déplace de 3 000 km vers l'est l'immense réservoir d'eau chaude qui stationne au-dessus de l'équateur.

Ces vents créent un train d'ondes équatoriales, à la frontière entre les eaux chaudes de surface et les eaux froides profondes.

Ces ondes se propagent, à raison de 250 km par jour, vers les côtes de l'Amérique latine.

À leur arrivée sur les côtes, elles empêchent la remontée d'eaux froides et déclenchent le phénomène.

Une partie de ces ondes ricoche alors vers la côte de l'Amérique du Sud, tandis que le reste se redirige vers l'ouest, repoussant le réservoir d'eau chaude vers son point de départ.

ce qui met un terme au phénomène.

• Lors du dernier siècle, le phénomène s'est répété à quinze reprises, entraînant la mort de dizaines de milliers de personnes.

Car le phénomène El Nino n'est pas sans conséquences pour les populations qui le subissent.

LES CONSÉQUENCES DU PHÉNOMÈNE • Par un effet d'ondes de choc, l'apparition d'El Ni no affecte tous les continents, par les modifications hydrométriques qu'entraîne le phénomène.

LE NIVEAU DES EAUX MAliNES Si l'on considère la côte sud­ américaine, qui se trouve en première ligne quand le phénomène se déclenche, on constate, chaque fois, que le niveau de la mer s'élève le long de la côte, aux îles Galâpagos et tout le long d'une ceinture qui court sur 8 000 km dans le Pacifique équatorial.

LA TtMPhATUIE DES EAUX MAliNES On note également une augmentation de la température de l'eau, ce qui - dans les cas extrêmes, comme en 1982-1983 -modifie les climats locaux et désorganise durablement l'équilibre de la vie marine, en empêchant la remontée des eaux froides.

l'eau se réchauffant le long des côtes sud­ américaines, les poissons migrent vers le pôle, réduisant sévèrement les stocks dans cette partie de l'océan Pacifique.

LES CORAUX El Nina menace la survie des récifs coralliens, d'un bout� l'autre du Pacifique.

À l'ouest, en faisant baisser le niveau de la mer, il tue les comux qui se retrouvent à découvert.

À l'es� il produit le même effet, cette fois en y apportant un courant chaud.

l'eau étant trop chaude, le corail expulse alors l'algue avec laquelle il vit en symbiose et devient blanc, perdant ainsi la nourriture fournie par cette algue.

Si certains coraux récupèrent cette algue au bout d'un certain temps, d'autres meurent de stress.

LES GLACIERS • Le phénomène, démultiplié et intensifié par le réchauffement de la planète, affecte aussi les glaciers, qui sont très sensibles aux variations climatiques.

Depuis 1980, on assiste à une fonte générale des glaciers andins.

Il semble même que le processus s'accélère depuis cette date.

Au Pérou, la fonte a été trois fois supérieure à ...

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