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Fascismes ET RÉACTIONS de 1930 à 1939 : Histoire

Publié le 17/12/2018

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histoire

Fascismes

ET RÉACTIONS

«J'affirme aujourd’hui que le fascisme en tant qu'idée, doctrine, réalisation est universel. On peut donc prévoir une Europe fasciste, une Europe dont les institutions s'inspireront des doctrines fascistes. C’est-à-dire une Europe qui résolve de façon fasciste les problèmes de l’État moderne, de l’État du xxc siècle. Le fascisme correspond aujourd’hui à des exigences de caractère universel» (Beni-to Mussolini).

 

Si, comme le souhaite le Duce dans ce discours prononcé le 27 octobre 1930, l’Europe est effectivement menacée dans les années trente par l'irruption et la contamination du fascisme, ce n’est que dans certains pays et dans des conditions particulières que ce mouvement politique entièrement nouveau a pu se développer et s’imposer. Des régimes autoritaires se sont implantés dans des pays aussi divers que l’Espagne, la Roumanie ou l'Autriche, et des mouvements d’inspiration fasciste sont nés dans la plupart des pays européens, mais l’Allemagne est le seul pays où, après l’Italie en 1922, un parti de ce type a accédé au pouvoir. De plus, on ne peut assimiler les régimes autoritaires et réactionnaires fondés en Europe centrale, orientale et méditerranéenne au fascisme et au nazisme (eux-mêmes différents entre eux sous bien des aspects) dont le nationalisme exacerbé et le caractère en grande partie subversif ne peuvent être réduits à un quelconque conservatisme. Le cas de l’Espagne illustre bien cette distinction: lorsque, en 1937, en pleine guerre civile, le général Franco réussit à réunifier les différentes composantes du camp nationaliste, le conservatisme clérical a définitivement triomphé du fascisme espagnol représenté par la Phalange et les «Juntes d’offensive nationale-syndicalistc».

 

Allemagne:

 

L'IRRÉSISTIBLE ASCENSION

 

DU NAZISME

 

Si le fascisme est né à la faveur de la crise politique institutionnelle, sociale et économique que les démocraties parlementaires ont traversée depuis la fin de la Grande Guerre, il n'a réussi à accéder à la tête de l’État allemand que parce qu’il bénéficiait tout d'abord d’un important soutien populaire. Ainsi, les mouvements «fascistes» français, anglais ou belge n’ont jamais franchi un seuil électoral suffi-

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« FASCISME ET RÉACTI ON.

Les élections de /932 comtiluem un tremplin pour le NSDAP.

qui atteint plus de 37 % des voix.

Ci-dessus: le DVP (parti populaire allemand) prépare sa campagne élec tor ale; ce parti concurrent des nationaux-socialistes.

qui a déjà perdu la moitié de son électorat en /930, ne remponera cependam que 1 % des suffrages .

© Siiddeurscher Ver/ag sant pour vraiment mettre en danger la démocratie libérale.

Ce fas­ cisme d'imitation n'a jamais concurrencé les autres partis au point qu'il puisse devenir un allié précieux des classes dirigeantes, menacées par la mobilisation des partis et des syndicats de gauche.

C'est l'in­ verse qui s'est passé en Allemagne.

I.:échec de la «grande coalition» formée par le SPD (parti social-démocrate), le Zentrum (Centre) et les partis de droite face à l'irruption de la crise débouche tout d'abord sur la formation de gouvernements qui deviennent progressivement autoritaires.

Les solutions proposées par les gouvernements présiden­ tiels sous les directions successives de Brüning, de von Papen et de von Schleicher témoignent déjà de l'épuisement de la démocratie.

Le Reichstag, de plus en plus fragmenté, sans majorité viable, est margi­ nalisé.

Le gouvernement légifère par décrets ou dissout l'Assemblée.

Grave erreur tactique du chancelier Brüning, la dissolution de juillet 1930 est décisive: exploitant à la fois la paralysie du Parle­ ment et les effets de la crise économique, le NSDAP (parti national­ socialiste) progresse en l'espace de deux ans de 2,6 % à 18,3 % des voix.

Le parti nazi, nouveau venu sur la scène électorale, a su, par une propagande sans précédent, attirer une partie de l'électorat du DNVP (parti national allemand, qu'il a pu partiellement déjà rallier à sa cause), du DVP (parti populaire allemand) et mobiliser les abstentiol)_­ nistes.

Les partis de droite perdent ainsi la moitié de leur clientèle.

A cette date, le NSDAP devient le deuxième groupe au Reichstag après le SPD et devant le parti communiste.

I.:opposition irréductible du KPD (parti communiste) à la social-démocratie et son hostilité à la démocratie parlementaire renforcent encore le camp anticonstitution­ nel: la République de Weimar n'est désormais appuyée loyalement que par une minorité des députés.

Mais le point culminant est atteint aux élections de 1932: avec 37,4 % des suffrages et 230 sièges, le groupe national-socialiste est alors le plus important.

Ce pourcentage n'a jamais été atteint par les autres formations fascistes (y compris le PNF -parti national fasciste -italien).

La solidité des autres partis l'explique en grande partie.

Si par exemple l'extrême droite française ne s'est pas vraiment implantée c'est en partie parce que la petite bourgeoisie, bien que lésée par la crise, n'a jamais abandonné le parti radical qui, sachant traduire les aspirations des classes moyennes, a empêché la polarisation violente de la vie politique.

La solidité des partis paysans en Europe du Nord ou confes­ sionnels en Belgique, aux Pays-Bas et même en Autriche a également constitué un obstacle à l'implantation des partis fascistes.

Fait signifi­ catif: la défaite de Léon Degrelle devant le Premier ministre Paul Yan Zeeland en avril 1937 marque le début de l'effondrement du rexisme en Belgique.

Le Nasjonal Samling en Norvège et le mouvement La­ pua en Finlande sont sans doute des partis scandinaves à résonance fasciste mais leur audience reste négligeable.

Mais la force électorale du parti fasciste -quand elle existe FASCISME ET RÉACTION.

En Hongrie, le Premier ministre Gi:imbi:is tente d'instaurer un régime d'inspiration fasciste.

© Süddeutscher Ver/ag FASCISME ET RÉACTION.

En Italie, le compromis emre_ l'État fasciste e t l'Egl is e catholique est une nécessité .

Ci-contre: des femmes fascistes défilent aux côtts de religieuses.

©L'Illustration - Diffusion Sygma - ne suffit pas pour autant à expliquer l'accession de ce dernier au pouvoir.

Loin d'être une fatalité historique, la prise de pouvoir est aussi le fruit de décisions individuelles, velléitaires et peut-être déter­ minantes.

Benito Mussolini n'avait-il pas été nommé président du Conseil à la suite de la marche sur Rome, véritable coup de bluff (tentative qui échoua complètement en Allemagne en 1923), alors qu'il ne disposait à la Chambre que d'une trentaine de députés? La classe dirigeante traditionnelle a cru pouvoir dan s un premier temps s'allier au fascisme pour rétablir l'ordre, réprimer les mouvements de gauche avant de se ressaisir du pouvoir et de contrôler son allié.

Ce projet échoue totalement en Allemagne.

En 1932, le chancelier von Schleicher espère d'abord diviser et ainsi affaiblir le NSDAP en appelant au pouvoir Strasser, repré.sentant de l'aile gauche du parti, mais Adolf Hitler fait échouer la tentative.

C'est von Papen, partisan d'une entente solide avec les nationaux-socialistes, qui est chargé par le président Hindenburg d'appeler Adolf Hitler au pou­ voir.

Les démissions successives de la vieille droit-e face aux mesures pseudo-légales du nouveau chancelier faciliteront l'instauration irré­ vocable d'un régime totalitaire.

Hitler avait déjà obtenu la complicité active ou passive de ces classes dirigeantes que ce soit sous forme de financement de la part des milieux d'affaires, d'alliance politique (avec le DNYP et le Casque d'acier) ou de soutien plus ou moins tacite au sein de l'armée.

Si cette dernière est loin d'être acquise à l'idéolo­ gie nazie, elle n'est pas prête pour autant à intervenir contre le parti et ses troupes comme le propose au dernier moment le chancelier von Schleicher.

Déjà en Italie, le refus de Victor Emmanuel lii d'or­ donner l'état de siège et la répression militaire des «Squadristi » avait montré que cette dernière complicité ou complaisance était également déterminante dans l'accession au pouvoir de Benito Mus solini .

Connaissant depuis l'échec du putsch de Munich (1923) l'importance du soutien des militaires, Adolf Hitler exploitera jusqu'à la mise au pas finale l'hostilité de la Reichswehr à la République tout en ména­ geant le souci d'indépendance de l'armée.

Dès son accession au pou­ voir, il rend un vibrant hommage au militarisme allemand, assure que l'indépendance de la Reichswehr sera préservée avant de prendre le commandement suprême des forces armées et d'éloigner les officiers les plus hostiles à ses projets bellicistes.

LA TENTATION TOTALITAIRE EN ITALIE I.:ltalie tente de suivre une nouvelle voie dans les années trente.

Depuis son accession au pouvoir, M�ssolini a toujou rs ménagé ses alliés.

Parallèlement à l'édification de l'Etat fasciste et à la répres­ sion du mouvement ouvrier, le Duce assure les confédérations patro­ nales que le corporatisme est finaîement Inoffensif, garantit les préro-. »

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