Devoir de Philosophie

France de 1930 à 1939 : Histoire

Publié le 23/12/2018

Extrait du document

histoire

La France est touchée tardivement par la crise et à un degré moindre que les autres pays industrialisés (Je taux de chômage ne sera jamais comparable à ceux enregistrés en Allemagne, en Grande-Bretagne ou aux États-Unis). Toutefois, l'inertie parlementaire est telle que les difficultés économiques et sociales contribuent à une véritable crise de régime.

 

Dès la fin de l'année 1930, on note un Héchissement des prix industriels et agricoles. Mais c'est l'abandon de l'étalon-or par la Grande-Bretagne qui précipite les événements. Progressivement, les produits français vont devenir beaucoup moins compétitifs, alors que pendant longtemps la France, avec un franc dévalué et stable (franc Poincaré), avait pu offrir sur Je marché international des prix inférieurs aux prix étrangers. À la crise économique qu i s'installe, il faudrait proposer des solutions nouvelles, accepter

notamment de procéder à une dévaluation et surtout renoncer au principe d'équilibre budgétaire. En effet, si la hausse du taux d'imposition et la réduction des traitements et des salaires permettent de combler le déficit budgétaire, elles ne font que retarder la fin de la crise et empêchent la reprise de la demande ct de la production. Faisant figure de marginal, Paul Reynaud (républicain de gauche) propose une dévaluation, mais en vain. Tous croient pouvoir juguler la crise par la déflation. De plus, le Parlement, reflet d'un paysage politique fragmenté, s'oppose à toute réforme. En butte à une Chambre puissante et à un Sénat qui tend à censurer les ministères politiquement trop marqués, à gauche comme à droite, l'exécutif est paralysé. On assiste à une succession de ministères, dont le rythme s'accélère avec la crise. Bien souvent, en effet, les députés commencent par refuser les compressions budgétaires demandées et renversent le gouvernement, avant d'accepter ces mêmes mesures sous le cabinet suivant.

 

À la suite des élections de mai 1932, les radicaux deviennent le premier parti à la Chambre aux dépens de la majorité de centre droit dirigée par André

 

Tardieu. Devant le refus des socialistes (SFIO), qui avaient également enregistré une nette progression aux élections, de participer au gouvernement, Edouard Herriot constitue un ministère de concentration. dont les mesures déflationnistes suscitent un mécontentement croissant.

 

Parallèlement aux activités de l'Union nationale des combattants ou de la Fédération nationale des contribuables, regroupant des insatisfaits du régime parlementaire et des partisans d'un Etat corporatiste d'inspiration mussolinienne. les groupes nationalistes d'extrême droite — violemment antiparlementaires — se multiplient. Encourageant Je culte de l'armée et des figures nationales comme celle de Jeanne d'Arc, l'Action française, les Jeunesses patriotes de Pierre Taittinger, les Croix-de-Feu du colonel François de La Rocque, s'affirment comme de puissantes ligues paramilitaires. Animées d'une même rancœur, les ligues, en proie à de trop fortes rivalités. ne parviennent cependant pas à constituer une véritable menace pour le régime. La montée des ligues est également l'expression de la crise morale qui secoue le régime. De 1928 à 1934

histoire

« L'affaire Stavisky marque le début d'un vaste scandale politico·fi•wncier Poursuivi, Alexandre Stavisky est recro1n-é more, e11 janvier /934.

L'enquére conclue au suicide mais l'opi11ion publique n'y croit gutre, comme en témoigne l'affiche ci-dessus.

©Alain Gesgon • CIRIP C i- c o nt re : le ministre français des Affaires étrangères Pierre Laval et son homologue soviétique Maxime Lievin?\', lors de la signature du pacte d'assisumce nlllt.Jelle franco-soviétique, en mai /935.

© Edimedia Ci-dessous: caricature de l'Espoir français, du 17 avril 1936.

o.-ont les élec tio ns en ma1.

© Kharbine • TarJabor LA CR01S€E éclate une série de scandales, qui révèlent l'existence de relations ambiguës entre les milieux politiques ct les milieux financiers.

L'affaire ta plus célèbre est sans doute celle de l'escroc Alexandre Stavisky.

Utilisé par la presse d'extrême droite, notamment par te journal l'Action française, ce scandale politico-financier va sérieusement ébranler le régime.

Mis en cause dans cette affaire, le DES CHEMINS ministre du Travail Al ben Dalimier donne sa démission.

Elle est suivie de celle du garde des Sceaux, puis de tout le cabinet dirigé par Camille Chautemps le 27 janvier 1934.

Son successeur Édouard Daladier procède à la mutation du préfet de police, Jean Chiappe, jugé trop favorable aux Ligues.

Cette décision suscite aussitôt un véritable tollé au sein de la droite et de l'extrême droite qui présentent cette mutation comme un complot de la gauche.

Au sein même du cabinet, deux ministres modérés rejoignent l'opposition d'André Tardieu.

Le 6 février, jour où la Chambre doit voter la confiance au nouveau gouvernement, les organisations d'extrême droite et les associations d'anciens combattants manifestent à Paris contre les «Voleurs» {les députés complices de Stavisky).

Alors que tes ligues se rapprochent du Palais· Bourbon après avoir forcé le barrage de police, les affrontements prennent un tour violent: on relève une vingtaine de morts et plus de mille blessés.

Malgré la confiance que lui accorde la Chambre, Daladier, abandonné par son propre parti, donne sa démission.

Il est remplacé par l'ancien président de la République Gaston Doumergue, qui constitue un ministère d'union nationale.

Bien que la majorité parlementaire se situe au centre gauche.

la droite et les modérés reprennent ainsi le contrôle de l'exécutif.

Le projet de réformes constitutionnelles proposé en septembre par Gaston Doumergue, qui prévoit notamment de remettre en vigueur le droit de dissolution du président du Conseil sans l'avis préalable du Sénat -un droit qui était tombé en désuétude -.

se heurte à l'opposition des radicaux.

Démissionnaire en novembre, Doumergue est remplacé par Pierre· Étienne Flandin, puis par Pierre Laval (c'est le quatrième ministère Laval), dont les mesures de déflation imposées par décrets-lois et comprenant une réduction de 10% de l'ensemble des traitements et des loyers -mesures insuffisantes, du reste, à juguler les effets inflationnistes de la crise - suscitent un mécon lentement croissant.

En politique extérieure, Pierre Laval, à la tête du ministère des Affaires étrangères depuis novembre 1934, avait tenté à la conférence de Stresa en avril l935 de constituer un front commun avec la Grande· Bretagne et l'Italie, pour faire face à la menace hitlérienne.

Mais le «front de Stresa» ne résiste pas à l'agression italienne contre I'Ethiopie.

Renonçant à appliquer les sanctions adoptées par la SDN contre l'Italie, Laval permet à Mussolini de poursuivre sa politique d'expansion en Afrique, tout en signant parallèlement un traité d'assistance mutuelle avec l'URSS.

Le Front populaire Si la journée du 6 février a ébranlé te régime et ravivé les espoirs de l'extrême droite, elle va surtout faciliter te regmupement de la gauche.

Dès le 9 février 1934, a lieu à l'initiative du PCF et de la CGTU une grande manifestation contre ta montée du fascisme puis, le 12 février, est déclenchée une grève généra le, assortie de cortèges dans de nombreuses villes à l'appel des syndicats et du PCF.

En juillet, le congrès socialiste de Toulouse confirme te principe d'union avec les communistes contre le danger fasciste, et le 27 juillet est signé le pacte d'unité d'action entre les deux partis.

Le ralliement des radicaux permet la création d'un Comité d'organisation du rassemblement populaire.

Organisée à l'initiative de ce dernier, la grande manifestation du 14 juillet 1935 marque ta naissance du Front populaire, qui rassemble les partis communiste, socialiste (SFTO), socialiste indépendant, radical, les deux confédérations syndicales (CGT et CGTU), et diverses organisations de défense des droits de l'homme.

Animés d'une volonté plus ou moins affirmée de changement social, les partenaires de la coalition offrent avant tout un front défensif contre ta «montée du fascisme» et, dans le domaine économique, contre les mesures déflationnistes de Laval.

Aux élections de mai 1936, le Front populaire obtient une large victoire.

À la tête du parti socialiste majoritaire, Léon Blum constitue un gouvernement auquel participent les radicaux ct que les communistes soutiennent.

Fait sans pr�cédent, le gouvernement comprend trois femmes sous-secrétaires d'État {alors que les femmes n'ont pas le droit de vote).

La victoire du Front populaire suscite un vaste espoir au sein de la classe ouvrière.

Ainsi,. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles