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Guerre froide et détente d'après Nixon

Publié le 22/02/2012

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Richard Nixon fut vice-président des États-Unis sous Eisenhower, battu par Kennedy en 1960, son élection à la présidence en 1968 marque le retour des républicains au pouvoir en pleine guerre du Viêt-nam Dans cet extrait d'un de ses livres, publié en France en 1980, six ans donc après sa retraite politique, il passe en revue les raisons qui ont poussé les États-Unis à mener une politique d'endiguement ou de « containment » pendant la guerre froide, surtout il justifie sa propre politique extérieure qui l'a amené à pratiquer vis-à-vis de l'URSS une politique de détente.

« traité de non-prolifération nucléaire, négociations SALT ont été engagés par Johnson, le prédécesseur de Nixon. III.

Des fissures au sein du bloc communiste... Dans le courant du texte Nixon fait allusion aux mutations du monde communiste entre 1945 et 1974.

Nous nereviendrons pas sur l'installation du communisme dans « huit pays d'Europe et deux d'Asie » que nous avons déjà évoquée en parlantde l'installation des démocraties populaires en Europe de l'Est et de l'implantation du communisme en Chine et enCorée du Nord.

Nous ne reviendrons pas davantage sur le passage de Cuba au communisme, par contre il fautsouligner le cas du Viêt-nam que rappelle Nixon.

Quand les Français quittent le Viêt-nam en 1954, celui-ci est diviséen deux le long du 17e parallèle, le Nord est contrôlé par les communistes soutenus par Moscou, le Sud par lesnationalistes soutenus par les États-Unis.

Rapidement se constitue au Sud un front national de libération, aidé par leNord, qui mène la guérilla contre le gouvernement.

Pour l'aider le président Kennedy décide l'envoi d'instructeursaméricains, peu à peu les États-Unis s'engagent dans une véritable guerre au Viêt-nam.

Si le communisme s'estétendu il faut constater avec Nixon que « le bloc sino-soviétique est devenu la faille sino-soviétique », il signaleaussi « des divisions profondes au sein de ce monde ».

Ces remarques sont exactes puisque, depuis le début desannées soixante, on notait une tension croissante entre Chinois et Soviétiques, les Chinois contestent la politiquede coexistence pacifique de Khrouchtchev, ils chassent les assistants techniques soviétiques, les agressionsverbales se multiplient et en 1969 des combats opposent les deux années le long de la frontière.

Les Chinoissouhaitent supplanter l'URSS comme leader du monde communiste, notamment dans le tiers monde.

D'autre part leprésident Nixon constate à juste titre qu' « au cours de cette période les seules actions entreprises par l'arméerouge ont été dirigées contre les propres alliés de l'URSS en Europe de l'Est ».

En effet, on peut constater que lesdeux Grands ont respecté la division implicite du monde, les États-Unis ne sont pas intervenus quand ont éclaté destroubles dans les démocraties populaires, pas plus que l'URSS n'a tenté d'implanter le communisme à l'Ouest.

Ce quia pour conséquence que l'année rouge n'est pas intervenue en Europe de l'Ouest comme on aurait pu le redouter,mais à l'Est.

Ceci s'est produit à plusieurs reprises : en Hongrie en 1956, en Tchécoslovaquie en 1968 lors duprintemps de Prague. IV.

...comme au sein du bloc de l'Ouest Nixon attribue au succès de la politique d'endiguement le fait que le communisme ne se soit que très peu étenducomme nous l'avons constaté précédemment.

L'URSS apparaît donc moins comme une menace, aussi est-il possibled'envisager « une évolution mesurée de la confrontation à la négociation avec l'Union soviétique ».

Le conseiller duprésident Nixon, Kissinger, mène en effet une politique de rapprochement avec l'URSS notamment sur le planéconomique.

Sa politique consiste aussi à se rapprocher des rivaux de l'URSS : « notre ouverture à la Chine ».

Nixoncontribue à faire entrer la Chine communiste à l'ONU en 1971 et se rend en Chine en 1972, après que Kissinger aitlonguement préparé le terrain. Il invoque aussi une autre raison pour abandonner la politique du containment au profit de la détente, il s'agit du problème de l'arme nucléaire, que Nixon résume ainsi « nous étions passés du monopole nucléaire à la supérioritépuis à la parité...

l'équilibre militaire commençait à pencher en notre défaveur ».

Il est exact que les États-Unis ontété jusqu'en 1949 les seuls détenteurs de l'arme atomique et que cela leur conférait une suprématie totale, peu àpeu les Soviétiques ont rattrapé leur retard au point que, dans les années soixante, on a cru, aux États-Unis, au «missile gap », c'est-à-dire à un retard américain en matière d'engins balistiques.

En réalité on peut estimer qu'en1971 Nixon a raison c'est la parité dans le domaine de l'arme nucléaire entre les deux Grands.

Chaque État ayant lapossibilité de détruire totalement l'autre, la seule solution est de chercher à s'entendre. Enfin pour justifier sa politique de rapprochement avec l'Est, Nixon rappelle la guerre du Viêt-nam « la plus vaste etla plus coûteuse entreprise de la période d'endiguement ».

Il est exact que cette guerre fut ruineuse pour le budgetaméricain aussi bien que désastreuse pour la société des États-Unis.

Si Nixon évoque bien sa politique devietnamisation de cette guerre, c'est-à-dire de désengagement militaire : « nous nous engagions à fournir des armeset de l'argent à des pays menacés, à la condition qu'ils fournissent des hommes », politique annoncée lors dufameux discours de Guam, il semble mésestimer le désastre que fut la guerre du Viêt-nam.

Celle-ci a énormément affaibli les États-Unis, eux-aussi sont contestés dans leur propre camp, notamment par la France jusqu'en 1969, ce n'est donc pas seulementune politique délibérée qui justifie les actions de Nixon en faveur de la détente, mais la réalité d'un pays totalementdésaxé par l'échec et le traumatisme vietnamien Dans sa volonté de justifier son action Nixon n'est pas totalementobjectif, si son analyse de la situation soviétique est relativement exacte, nous venons de voir qu'il réduit lesdifficultés américaines.

Il n'est pas non plus totalement objectif car il omet de rappeler que cette politique dedétente a été amorcée dès 1963 et qu'il n'en est pas l'instigateur, s'il en est un des grands acteurs. Conclusion Il est normal que ce texte destiné à justifier son action internationale apparaisse comme une glorification de l'actionde Nixon qui passe sous silence les difficultés américaines qui sont aussi une cause du rapprochement avec l'URSS.Cette politique de détente, commencée par Johnson et Khrouchtchev, poursuivie par Brejnev et Nixon, se ralentitnettement après la démission forcée de Nixon, à la suite du scandale du Watergate.

Non que son départ ait modifiéla politique étrangère des États-Unis, mais la crise intervient et, avec elle, un regain de la tension internationale, au. »

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