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Guerre froide et détente, d'après Nixon

Publié le 17/01/2022

Extrait du document

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les Soviétiques consolidèrent leur empire sur l'Europe de l'Est. Avec leur soutien, les communistes s'emparèrent du pouvoir en Chine et resserrèrent leur étreinte sur la Corée du Nord... En réaction, les États-Unis définirent ce que l'on connaît maintenant sous le nom de « politique d' endiguement «. Sur le front européen, la doctrine Truman en 1947 et la constitution de l'OTAN en 1949 mirent un frein à toute autre avancée soviétique. Ensuite, en 1950, une réaction militaire instantanée des Nations Unies, les États-Unis en tête, tint en échec l'agression communiste en Corée.

Huit pays d'Europe et deux d'Asie sont devenus communistes entre 1945 et 1949. Mais au cours des 25 années de 1949 à 1974, grâce à la politique d'endiguement, seulement deux pays, le Viêt-nam et Cuba, sont passés au communisme... Au cours de cette période, les seules actions entreprises par l'armée rouge ont été dirigées contre les propres alliés de l'URSS en Europe de l'Est... Le bloc sino-soviétique est devenu la faille sino-soviétique.

La politique d'endiguement avait été conçue en fonction d'un bloc communiste monolithique, et il y avait désormais des divisions profondes au sein de ce monde... Nous étions passés du monopole nucléaire à la supériorité puis à la parité... Un bloc des pays « non alignés « se constituait... Juste au moment où l'équilibre militaire commençait à pencher en notre défaveur, nous nous étions engagés dans la plus vaste et la plus coûteuse entreprise de la période d'endiguement, la guerre du Viêt-nam.

(En 1969) ces nouvelles conditions exigeaient la mise au point d'une nouvelle stratégie qui comprenait notamment la doctrine Nixon  selon laquelle nous nous engagions à fournir des armes et de l'argent à des pays menacés, à la condition qu'ils fournissent des hommes. Elles comprenait aussi notre ouverture à la Chine et aux pays de l'Est européen qui voulaient se tourner vers l'Occident. Elle comprenait également une évolution mesurée de la confrontation à la négociation avec l'Union soviétique... Ce que j'entendais par détente n'était pas une alternative à la guerre froide. La détente et la guerre froide sont l'une et l'autre des alternatives à la guerre chaude et notamment à la guerre nucléaire entre les deux grandes puissances.

Richard NIXON, La vraie guerre, Albin Michel, 1980.

QUESTIONS

  1. Après avoir présenté le document et son auteur, vous ferez apparaître les principaux thèmes de ce texte.

  2. Présentez l'attitude américaine face à la menace communiste pendant les premières années de la guerre froide.

  3. En vous aidant du document et de vos connaissances, présentez brièvement les principales crises de guerre froide.

  4. Relevez et précisez les grandes transformations intervenues au sein du bloc communiste de 1945 à 1975.

  5. À partir de 1969, pourquoi Nixon est-il amené à réviser sa politique vis-à-vis du monde communiste ? Son analyse vous paraît-elle en tous points objective ?

« L La politique américaine de « containment » On peut constater que Nixon, bien que d'un parti opposé à celui de Truman, justifie pleinement la politique de sonlointain prédécesseur.

En effet pour lui la guerre froide est d'origine soviétique : « les soviétiques consolidèrent leurempire sur l'Europe de l'Est ».

11 est exact que dans les pays libérés par l'armée rouge, très vite après la fin de laguerre, les communistes noyautèrent toute l'administration, puis, par la « tactique du salami » éliminèrentrapidement tous les partis non communistes.

C'est ce que Churchill dénonçait dès 1946 en parlant d'un « rideau defer » qui s'était abattu de Stettin à Trieste.

C'est par crainte d'une extension du communisme à l'Europe de l'Ouest qui souffre de la faim et de graves difficultés économiques que le président Truman va proposer au Congrèsaméricain sa doctrine, sa politique de l'endiguement (« containment » en anglais) Concrètement il s'agit d'apporter àtout pays qui refuse le communisme une assistance économique qui lui permette de reconstituer son économie,Truman espère ainsi endiguer, limiter, le flot de l'expansion du communisme.

Cette politique se concrétise sous laforme du plan Marshall, voté en avril 1948 par le Congrès américain.

Les fonds Marshall sont distribués à seize paysd'Europe de l'Ouest ; sous l'influence de l'URSS tous les pays de l'Est refusent l'offre, c'est la division de l'Europe endeux blocs : l'un, le bloc libéral sous l'aile de l'arme atomique américaine, l'autre, le bloc communiste, dirigé parL'URSS.

C'est ce qu'exprime Nixon quand il écrit : « sur le front européen la doctrine Truman en 1947 et la constitution de l'OTAN en 1949 mirent un frein à toute autre avancée soviétique ».

En effet les États-Uniscomplétèrent l'endiguement économique par une politique d'alliances militaires visant à isoler le bloc de l'Est.

Le 4avril 1949 est signé le pacte Atlantique avec la plupart des pays d'Europe de l'Ouest ; pour la première fois dans leurhistoire, abandonnant leur isolationnisme traditionnel, les États-Unis signent un traité en temps de paix.

Le pacteAtlantique prévoit une organisation militaire l'OTAN.

Par ailleurs, en une véritable pactomanie, les États-Unismultiplient les alliances dans le monde entier pour mieux isoler le bloc communiste : traité de Rio avec l'Amériquelatine, création de l'OTASE, pacte de Bagdad.

Ceci leur apparaît d'autant plus nécessaire que « les communistess'emparèrent du pouvoir en Chine et resserrèrent leur étreinte sur la Corée du Nord».

En effet le 1 er octobre 1949 les soldats de Mao Ze Dong, leader communiste chinois, chassent définitivement les troupes nationalistes ducontinent asiatique, la République populaire de Chine est proclamée et elle adopte le modèle soviétique, l'URSS luiapportant une forte aide économique.

En ce qui concerne la Corée, celle-ci a été libérée du joug japonais en 1945,elle s'est trouvée coupée en deux et le Nord a été occupé par des troupes soviétiques, le Sud par les arméesaméricaines.

Dans chaque zone s'installe un régime dictatorial, proche des occupants militaires, procommuniste auNord, soutenu par les Américains au Sud.

Théoriquement les deux zones auraient dû fusionner mais en juin 1950survient « l'agression communiste en Corée ».

Les troupes nord-coréennes franchissent le 3e parallèle et gagnentrapidement du terrain.

Nixon rappelle, fort justement, qu'aussitôt il y eut une « réaction militaire instantanée desNations Unies, les États-Unis en tête.

» C'est en effet, sous l'influence américaine que le conseil de sécurité deL'ONU, en l'absence du représentant de l'URSS, décide de faire intervenir en Corée les troupes des Nations Unies.Commandées par Mac Arthur, avec une forte proportion de soldats américains, elles se battent contre les Nord-Coréens et les Chinois jusqu'en 1953, où la mort de Staline permet de faire aboutir des négociations, avec lasignature de l'armistice de Pan Mun Jon. II.

La guerre froide : une succession de crises Nixon évoque de façon elliptique quelques-unes des grandes crises de la guerre froide.

Il ne cite en effet ni le coupde Prague (il faut le deviner sous les termes « les Soviétiques consolidèrent leur em pire sur l'Europe de l'Est »), ni le blocus de Berlin qu'on peut à la rigueur deviner sous la formule « mirent un frein à toute autre avancée soviétique ».À cette occasion Staline qui avait décrété le blocus de Berlin, coupant ainsi les zones d'occupation française,anglaise et américaine de tout contact avec l'Ouest, finit par renoncer à cette action, devant la détermination deTruman qui fit organiser pour ravitailler Berlin Ouest un pont aérien de onze mois.

Nous avons déjà vu que Nixonaborde le problème de la guerre de Corée qui est aussi une crise majeure de la guerre froide.

Il évoque aussi Cubaqui fut l'occasion en 1962 d'une des crises les plus graves qu'ait connues le monde de l'après guerre.

Cette île,soumise à une dictature féroce, voit en 1959 un jeune avocat, Fidel Castro, prendre le pouvoir, chasser le dictateurBatista et rechercher l'appui des États-Unis.

Ceux-ci, effrayés par les projets de réforme agraire de Castro refusent,Castro se tourne alors vers l'URSS et déclare, en 1961, que Cuba se range dans le camp communiste.

En novembre1962, les avions espions américains découvrent à Cuba des rampes de lancements de missiles installées par lesSoviétiques pouvant menacer les États-Unis.

Très ferme, le président Kennedy, dans un discours télévisé, annoncela mise en quarantaine de Cuba, en appelle à l'ONU et somme Khrouchtchev de renoncer à équiper Cuba de missilesnucléaires.

Après quelques jours d'angoisse pour le monde entier, au bord de la guerre nucléaire, les Soviétiquesreculent, mais cette crise a été si grave que les dirigeants soviétiques et américains décident d'un rapprochementqui se matérialise très vite par l'installation du « téléphone rouge ».

Ensuite se multiplient les signes de détente :traité de non-prolifération nucléaire, négociations SALT ont été engagés par Johnson, le prédécesseur de Nixon. III.

Des fissures au sein du bloc communiste... Dans le courant du texte Nixon fait allusion aux mutations du monde communiste entre 1945 et 1974.

Nous nereviendrons pas sur l'installation du communisme dans « huit pays d'Europe et deux d'Asie » que nous avons déjà évoquée en parlant de l'installation des démocraties populaires en Europe de l'Est et de l'implantation du communisme en Chineet en Corée du Nord.

Nous ne reviendrons pas davantage sur le passage de Cuba au communisme, par contre il fautsouligner le cas du Viêt-nam que rappelle Nixon.

Quand les Français quittent le Viêt-nam en 1954, celui-ci est diviséen deux le long du 17e parallèle, le Nord est contrôlé par les communistes soutenus par Moscou, le Sud par les. »

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