Histoire de la Libye

« • la capitulation des Byzantins a Apollonia-Sozousa, sans qu'aucune bataille ne soit livrée, permet l'occupation rapide de la Cyrénaïque, suivie de peu par celle de la Tripolitaine.

• Seule anicroche a ces victoires éclair : les conquérants musulmans ne parviennent pas a soumettre le Feuan avant 663.

• l'arrivée des Arabes ne met pas un coup d'arrêt au mouvement d'autarcie des campagnes qui se poursuit tandis que les communautés chrétiennes disparaissent lentement du fait de l'islamisation des populations.

LA LIBYE MWIFJALE · Entre le Xl' et le XVI' siècle, la libye connaît une période de repli : le djebel Akhdar connaît un retour du nomadisme a cause de l'abandon des routes maritimes et caravanières ; le sud du pays subit des luttes incessantes entre les grands caravaniers.

• Seule Tripoli tire son épingle du jeu en prospérant grâce a la guerre de course, au Indic d.s Hd.ws et aux échanges fructueux de son commerce maritime dans la Méditerranée.

• Un moment dominée par les Hafsides de Tunis, elle gagne son indépendance au xv• siècle en devenant une principauté autonome dirigée par un conseil de notables.

LA DOMINATION OnOMANE • À l'époque moderne, Tripoli est convoitée à la fois par les Ottomans et les Espagnols qui dominent chacun une partie de la Méditerranée.

• En 1510, la cité est occupée par les Espagnols, qui la cèdent vingt ans plus tard, avec Malte, aux chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem.

• En 1551, elle change a nouveau de mains en passant sous contrOle ottoman.

• Son gouvernement est confié a une régence dirigée par un pacha, représentant le sultan.

• Malgré la conquête du Feuan en 1577, suivie par celles de Benghazi et de la Cyrénaïque, l'autorité ottomane s'avère purement nominale en dehors de Tripoli.

• Dans le reste du pays, le système des tribus constitue l'armature de la société et de l'économie : dans le sud, les Touareg.

les Arabes ou les Berbères arabisés se livrent au commerce caravanier et a l'exploitation agricole; dans le nord, les tribus nomades ou semi-nomades poursuivent leurs activités agropastorales; au Fezzan, les tribus règnent sans partage comme dans le djebel Akhdar.

LA DYNASTIE DES KAaMwiu • En 1711, Ahmed Karamanli renverse le pacha de Tripoli, donnant ainsi naissance a une dynastie indépendante de la Sublime Porte.

• Sous cette domination, Tripoli devient l'un des ports les plus importants de la route maritime rejoignant Marseille a Jalla.

• Après un siècle environ d'autonomie, la libye revient sous tutelle ottomane en 1835, mais sans pour autant être complètement soumise : l'apparition de la confrérie de Mohamed Ali el-Senousi a partir de 1840 dans le djebel Akhdar qui prône un islam pur et dur a la manière wahhabite, comme la naissance du mouvement de Ghouma Mahmoudi qui combat pour l'autonomie de la Tripolitaine limitent l'autorité du sultan.

DE LA COLONIE ITALIENNE L1NDDENDANCE LA COLONISATION rrAUENNE • le 27 septembre 1911, l'Italie lance un ultimatum à la Sublime Porte sous prétexte d'assurer la sécurité de ses ressortissants en Tripolitaine et Cyrénaïque.

• En lai� elle se lance dans la course aux possessions coloniales autour de la Méditerranée qu'orchestrent jusqu'alors la France (Algérie, Tunisie) et l'Angleterre (Égypte).

• la conquête du littoral s'avère rapide, e� en l'espace d'un mois, la Tripolitaine et la Cyrénaïque sont rattachées au royaume d'Italie par le décret du 5 novembre 1911.

• Embourbée dans la première guerre des Balkans, la Sublime Porte n'oppose que peu de résistance avant de renoncer à sa souveraineté par le traité d'Ouchy signé le 17 octobre 1912.

• Mais cette paix signée à l'arraché ne signifie pas la pacification de l'ensemble du pays :vingt ans de guerre seront nécessaires aux Italiens pour soumettre le Feuan et le sud du pays.

• En 1935, les Italiens remodèlent le pays et créent la nouvelle Colonie italienne de libye en fusionnant les trois provinces de Tripolitaine, Cyrénaïque et Feuan.

• A sa tête, le gouverneur ntllo B11IIHI impulse un renouveau économique jusqu'a la veille de la Seconde Guerre mondiale qui se traduit par l'ouverture d'une grande route littorale reliant la Tunisie à l'Égypte, la réorganisation administrative du pays sur le modèle italien, la création de quartiers modernes dans les grandes villes, l'implantation de colons italiens, etc.

LA LIBYE DANS LA SECONDE GUEUE MONDIALE • En septembre 1940, les troupes italiennes basées en libye entrent en guerre en attaquant l'armée anglaise du général Wavell, stationnée en Égypte.

• Nombreuses, mais mal préparées, elles sont arrêtées avant de parvenir à la frontière égyptienne par les forces alliées dont la contre-offensive gagne Tobrouk le 22 janvier 1941.

Benghazi tombe à son tour le 7 février.

• Dés lors, la libye devient le théâtre de violentes batailles opposant les forces de l'Axe et les Alliés.

• Venu à la rescousse des Italiens, le maréchal allemand Rommel débarque a Tripoli a la tête de l'Afrikakorps le 12 février 1941.

• les Forces françaises libres, commandèes par le colonel leclerc, remportent le 2 mars 1941 leur première victoire sur les Italiens a la citadelle d'ai-Khofra (Koufra).

• D'avril a décembre 1941, les combats sont acharnés autour de Tobrouk entre l'Afrikakorps et la VIII' armée britannique.

• Pendant ce temps, l'émir Idris, chef de la confrérie Sanoussiya, négocie un accord (signé en janvier 1942) avec les représentants de la Grande­ Bretagne qui stipule que l'exclusion de la Cyrénaïque du giron italien après la guerre a condition que 5 000 soldats libyens combattent avec la VIII ' armée britannique.

• le 10 juin 1942, c'est au tour des Forces françaises libres d'être vaincues a Bir-Hakeim par l'Afrikakorps -sur leur lancée les troupes italo­ allemandes percent jusqu'a el-Alamein en Égypte mais sont stoppées par le général Montgomery.

• Aprés cette ultime épreuve de force, les troupes allemandes épuisèes sont battues en janvier 1943.

• Vainqueurs, Français et Britanniques se partagent le contrôle de la libye : la Cyrénaïque est dirigée par l'émir Idris sous administration anglaise; la Tripolitaine revient à la Grande­ Bretagne; le Feuan est placé sous tutelle française.

LE ROYAUME D'IDRIS 1• •le 1" mars 1949, l'émir Idris entame un bras de fer avec les forces étrangères et proclame l'Indépendance de la Cyrénaïque.

• Portée devant l'ONU, la question libyenne se résout par l'approbation de l'indépendance du pays (a une voix) prévue pour le 1" janvier 1952.

• Le 5 décembre 1950, la nouvelle assemblée libyenne réunie déclare Idris roi d'une libye fédérale qui prend corps le 24 décembre 1951.

• Aprés l'Indépendance, le nouvel État bénéficie toujours de l'aide économique et technique de la France, du Royaume­ Uni et des États-Unis en contrepartie de bases militaires.

• Mais cette présence étrangère soulève de vives oppositions dans la population, et en 1954, le principal conseiller du roi est assassiné.

• Par le traité du 10 août 1955, la France évacue le Feuan.

• la découverte de gisements pétroliers en 1959 à Zaltan, au fond du golfe de Syrte, change la donne en propulsant la libye au rang des grands pays pétroliers, ce qui permet aux autorités libyennes de négocier le retrait des troupes étrangères qui débuta en 1964.

• Dans les années qui suiven� l'exploitation de l'or noir bouleverse profondément la société libyenne : désertification des campagnes, afflux de travailleurs dans les villes, accroissement des inégalités sociales, explosion des prix, etc.

• Pour endiguer cette crise, le roi promulgue en 1963 une nouvelle constitution qui instaure un État centralisé et crée un Haut Conseil des affaires pétrolières chargé de mettre en place une redistribution plus équitable des revenus de l'or noir.

• En 1966, il lance aussi un programme de grands travaux qui n'a pas plus d'effet sur la crise qui touche le pays que les réformes précédentes.

• Quand le 12 juillet 1969, Idris part en cure en Turquie, l'opposition est à son zénith et accuse le roi d'être un pantin des nations occidentales.

LA LIBYE DE KADHAFI LA PRISE DU POUVOIR • le 1• septembre 1969, un groupe de jeunes officiers renverse la royauté et proclame la République libyenne.

• le nouveau gouvernement révolutionnaire, dirigé par le colonel Mu••-r 111-Kfldllllfi, exige l'évacuation immédiate des dernières bases angle-saxonnes et expulse en 1971 les derniers représentants de la communauté italienne.

• Dans les premières décisions, l'administration, l'éducation et toutes les activités culturelles sont intégralement arabisées, et en 1973, les sociétés pétrolières sont nationalisèes.

LA POLmQUE PANARABE ET PANAFII ICAINE • Nouvel homme fort du pays, Kadhafi veut faire jouer à la libye un rôle plus important dans les affaires du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord.

• Sa politique internationale s'organise autour de deux grandes lignes directrices : la lutte contre Israël et les puissances impérialistes ; l'union des pays arabes, puis devant ses échecs répétés, celle des pays africains.

• S'Imposant à la fois comme le rassembleur du monde arabe et musulman et le fils spirituel du président égyptien Nasser, il entame dès 1969 des pourparlers pour l'union de l'Égypte, du Soudan et de la libye, qui échouent l'année suivante.

• En 1971, sa tentative de fédérer la libye, l'Égypte et la Syrie rate à son tour avec le début de la guerre israélo-arabe de 1973.

• l'alliance tuniso-libyenne scellée par l'accord de Djerba de 1974 qui tourne aussi très vite cou� débouche sur une série d'incidents frontaliers que seule l'arrivée au pouvoir de Ben Ali en Tunisie {1987) fera cesser.

• l'annexion de la bande d'Aozou dans le nord du Tchad se conclut par l'affrontement avec les Français dans l'opération « Manta >>en 1981.

• Depuis 1977, le régime libyen s'étant radicalisé sous couvert de la proclamation de la Jamahiriyya {État des masses), Kadhafi prend la tête, aux côtés de la Syrie, de l'Algérie et de I'OlP, du« Front de la fermeté>>, qui réunit à partir de 1978les opposants arabes à toute négociation avec Israël.

• A partir de cette date, il se lance aussi dans une politique d'aides financières à tous les groupuscules nationalistes et révolutionnaires combattant l'hégémonie occidentale, et en premier lieu celle des États-Unis, annonçant ainsi la lutte ouverte des années suivantes.

L'ISOLEMENT INTERNATIONAl • la politique anti-américaine de Kadhafi commence avec le saccage de l'ambassade des États-Unis a Tripoli en 1979.

• En 1981, les Américains abattent deux chasseurs libyens qui survolaient le golfe de Syrte.

• l'année suivante, le président Ronald Reagan impose un embargo sur les importations de pétrole libyen pour sanctionner le soutien de Kadhafi aux combattants palestiniens.

• De 1985 à 1986, une série d'actes terroristes (détournement d'un paquebot italien, attentats à Vienne, à Rome et à Paris) perpétués en Europe sont imputés à la libye.

• Après plusieurs escarmouches maritimes entre la flotte libyenne et américaine, le président américain tente d'éliminer Kadhafi en 1986 en ordonnant le IHMIIHirtk-llf de Tripoli : le «Guide» en sort indemne.

• Kadhafi est à nouveau accusé de fomenter des actes terroristes au moment de l'attentat contre l'avion de la Pan Am volant au-dessus de lockerbie (Écosse), le 21 décembre 1988, et de celui du DC-10 de I'UTA au-dessus du Niger, le 10 septembre 1989.

• Aprés le refus de Kadhafi de livrer les suspects des attentats a la justice française et britannique, la libye est soumise en 1992 à un embargo aérien total par le Conseil de sécurité de l'ONU, sous la pression des États-Unis qui l'accusent d'être un état terroriste - cet embargo est suspendu le 6 avril 1999 avec la livraison des suspects à la justice internationale.

• l'isolement international de la Libye devient tout relatif depuis le rapprochement du pays avec ses voisins et la création de l'Union du Maghreb arabe en février 1989.

• A l'intérieur, le colonel Kadhafi doit faite face a une menace bien plus périlleuse, celle représentée par les mouvements islamistes, et en premier lieu celui des Frères musulmans.

• Depuis les années 2000, la libye a renoncé à sa politique panarabe pour un rapprochement panafricain que la Déclaration de Syrte signée en 1999 par tous les chefs d'État africains de I'01Jflllisldion th 1'1111 ité llfric•IM (OUA.

auj.

Union africaine) a déjà amorcé.

• En septembre 2003, le Conseil de sécurité vote la levée des sanctions envers la libye, parachevant le processus de réintégration du pays au sein de la communauté internationale.. »