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Histoire de L'Alsace: Un destin marqué par la rivalité franco-allemande

Publié le 11/11/2018

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La peste noire

La peste noire frappe toute l'Europe en 1348-1349. Remontant par la Suisse et le Sundgau, elle provoque une saignée démographique de grande ampleur (un tiers de la population semble avoir péri) et également une vague importante d'antisémitisme : accusant les juifs de propager la maladie, les délégués des villes et des seigneuries alsaciennes se réunissent à Benfeld et décident d’exterminer les communautés juives. À Strasbourg, en février 1349, le peuple se révolte contre le patriciat, qui leur est favorable : si la Constitution adoptée est plus démocratique, elle s'accompagne de l'exécution de juifs qui n’avaient pas fui. Ce même phénomène se reproduit dans d'autres villes, à l'exception de Haguenau.

Il convient de noter que la peste à Strasbourg est postérieure à ces événements puisqu'elle n'a lieu qu'au printemps et durant l'été (2 500 morts, soit 15 % des habitants).

César défait Arioviste près de Strasbourg

Nomination du premier duc d'Alsace

Signature du traité de Meerssen

Acceptation de la Décapole par Charles IV

Signature du traité de Munster

Strasbourg devient française

Création de deux départements

Annexion par l'Allemagne

Seconde annexion par l'Allemagne

Strasbourg, siège du Parlement européen

Le pouvoir impérial

L'Alsace non épiscopale fait partie du duché de Souabe, dont la famille régnante est les Hohenstaufen.

Ces derniers apprécient la région, en particulier leur capitale régionale, Haguenau, où Frédéric Ier Barberousse s'installe en 1164, contribuant à la fondation d'une ville, qui deviendra officiellement ville impériale en 1257.

La bienveillance de Frédéric II (1215-1250) se manifeste par le développement urbain. Plusieurs villes reçoivent des privilèges impériaux : Sélestat en 1217, Molsheim en 1219, Colmar en 1220, Mulhouse vers 1222-1224, Kaysersberg en 1227. À ces villes s'ajoute un réseau de petites cités sur les contreforts des Vosges. La croissance démographique est constante.

L'opposition entre princes et cités

Au cours du xiiie siècle, la volonté d'autonomie des villes se heurte aux autorités, qu'elles soient épiscopales ou impériales. C'est le cas dès 1262 à Strasbourg où les citadins et les troupes du prince-évêque s'affrontent à Hausbergen, non loin de la ville. Les princes-évêques conservent l'autorité temporelle sur toutes les possessions hors la cité.

Les aspirations des cités à l'autonomie se heurtent à la volonté de l’Empire germanique après la disparition des Hohenstaufen et l'arrivée des Habsbourg. Rodolphe, qui s'impose sur le trône impérial en 1273, devient le nouveau maître de l'Alsace depuis la défaite du prince-évêque de Strasbourg qui a perdu également son autorité sur Colmar en 1262. Le Habsbourg met la main sur toute la haute Alsace, mais échoue dans sa tentative de construire un État souabe. Les visées des Habsbourg s'orientant désormais vers le Danube et vers le sud italien, l'Alsace est réduite à un rôle périphérique dans les enjeux entre grands princes germaniques.

L'empereur reste l'autorité éminente et est représenté, depuis 1280, par le Landvogtei (grand bailli), une fonction qui subsistera jusqu'en 1648. Celui-ci est chargé d’assurer la protection des biens et des droits impériaux dans une quarantaine de villages, situés dans la région d'Haguenau et les différentes villes d'Empire.

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« l'ALSACE DES XV" ET XVI" SIÈCLES LE MORCELLEMENT POLITIQUE • Au xv• siècle, le morcellement politique de l'Alsace est à son maximum.

• Dans le nord, le comte palatin, qui possède la charge de grand bailli, bouleverse l'équilibre entre les différents ensembles en revendiquant Wissembourg (1470-1490} puis Haguenau.

Dans le sud, après la sécession de Mulhouse, qui s'éloigne de l'espace alsacien et rejoint en 1515 la confédération helvétique, les ambitions des évêques de Baie -désormais suzerains du comté de Ferrette.

Enfin, disséminées dans toute la région, les terres impériales.

Quant à Turckheim, elle est libérée après avoir été conquise par le comte de Lupien (1465).

LA MENACE DE CHARLES LE TÉMÉRAIRE • t:empereur, très endetté, signe le traité de Saint-Omer par lequel Charles, duc de Bourgogne, se substitue à lui comme landgrave de Haute-Alsace.

Le Bourguignon obtient aussi le comté de Ferrette et la place forte de Brisach.

Son grand bailli accumule les provocations, suscitant la révolte de la ville de Thann (1473}.

Cherchant une alliance, les villes alsaciennes entrent dans la ligue de Constance avec les Cantons suisses (1474}.

La révolte gagne Brisach où le bailli du duc Philippe de Hagenbach est fait prisonnier et jugé, condamné à mort et décapité.

La Basse Union (Baie, Strasbourg.

Colmar et Sélestat) déclare la guerre à Charles.

Des contingents alsaciens participent à la défaite du Bourguignon devant Nancy (1477}.

LA RÉFORME EN AlSACE • Le XVI' siècle est marqué par l'essor de la Réforme, qui ne touche pas la totalité de la région.

Rapidement, quatre villes de la Décapole adoptent la nouvelle foi : Wissembourg.

Landau (qui a remplacé Mulhouse en 1511 ), Munster et Colmar.

Toutefois, la Décapole garantit la liberté religieuse (1577} et l'alliance sera renouvelée durant un siècle et demi.

• À Strasbourg.

l'action de prédicateurs, comme Matthieu Zell, renforce la constitution d'un centre théologique où s'affirme l'enseignement des réformés Capiton, Hédion et surtout Martin r-'""";;;;;:;;;;;;;;;;o;;oo� Bucer.

Né à Sélestat, celui­ ci se réfugie à Strasbourg où il joue un rôle important Il sera aussi délégué à la diète "'-:-:-=:"�l":JLJ.UJ-1 d'Augsbourg.

• Les marchands strasbourgeois comprennent l'Intérêt d'aider la Réforme contre la puissance économique et politique de l'Église et du prince-évêque.

C'est sur le traitement de la question des pauvres et de la prédication des idées de charité, de pain et d'amour, que se réalise le clivage.

La municipalité sécularise l'enseignement religieux.

En 1530, Strasbourg est tout acquise à la Réforme, comme Mulhouse qui partage le destin de Bâle.

LA GUERRE DES PAYSANS • t:Aisace est également marquée par la guerre des paysans qui mêle revendications sociales et aspirations millénaristes.

Un maraîcher originaire de Strasbourg.

Clément Ziegler, se lance dans la prédication.

Plusieurs milliers �------------ de paysans se transforment en soldats, LE FOYER STRASBOURGEOIS • Tout au long du Moyen Âge, la plus grande ville d'Alsace poursuit sa croissance.

À partir de 1388, avec la construction d'un pont.

le plus en amont dans la plaine d'Alsace, le commerce de la ville n'est plus dépendant des bacs.

• La puissance commerciale de Strasbourg s'accompagne d'un accroissement de son rôle culturel symbolisé par sa cathédrale.

Dès 1015, 1es évêques se lancent dans la construction de l'édifice.

La première pierre de la façade de grès rose des Vosges est posée en 1277 par Conrad de Lichtenberg (évêque de 1140 à 1199).

La fameuse rosace est le fait de l'architecte Erwin de Steinbach.

• Strasbourg accueille pendant dix ans Gutenberg (1434-1444} qui y fait fonctionner son imprimerie à caractères mobiles.

Son passage est suivi de l'impression du livre (bible latine) en Alsace en 1460 par Johann Mentelin et également de la première bible en allemand (1466}.

À la fin du xv' siècle, l'humanisme s'épanouit avec la personnalité deSHGt/n ,.., (v.

1458-1511 ), qui publie en 1494 laNe f des fous (Dos Narrensch iff), une forme de critique sociale.

le commandement est exercé par un tanneur de Molsheim, Erasme Gerber et un prévôt de Rosheim, Georg lttel.

• Mal équipés et entraînés, les paysans sont écrasés en cinq jours par les troupes du duc Antoine de Lorrain à Lupstein, Saverne et Scherwiller (25 000 paysans tués).

LA RÉSOLUTION D'AUGSBOURG • Avec l'application de la paix d'Augsbourg (1555} et du principe cujus regio ejus religio, apparaît un nouveau critère de morcellement de la région : la religion des princes détermine celle des sujets.

Du fait du morcellement des propriétés princières, certains villages dépendant de seigneurs différents se trouvent divisés religieusement.

• Demeurent catholiques l'évêché de Strasbourg -mais pas la ville -et les terres habsbourgeoises.

Les protestants représentent un tiers de la population, majoritairement regroupés dans le nord.

En Basse-Alsace, la moitié des paroisses sont catholiques ; en Haute-Alsace, Colmar, Munster, Mulhouse, Sainte-Marie­ aux-Mines et Riquewihr sont protestantes.

La Décapole reste majoritairement catholique : seules Wissembourg.

Munster et Colmar sont protestantes en 1575.

LA GUEBE DE 1IEN1E ANS • Alors que la France met un terme aux guerres de religion, la guerre des évêques (Bischofskrieg) ravage la Basse-Alsace de 1591 à 1604.

Le conflit oppose depuis 15841es princes-évêques de Strasbourg à ceux de Cologne.

t:Europe se mêle de la question et, en 1604, une médiation du roi de France Henri IV aboutit au traité de Haguenau.

• La monarchie française manifeste son intérêt pour l'Alsace au cours de la guerre de Trente Ans (1630-1648}.

La convergence d'intérêts devenue stratégique entre les Bourbons et les princes protestants contre les Habsbourg révèle l'importance d'une Alsace francophile afin de rendre plus difficile le contournement du royaume par les Espagnols puis les Impériaux.

• Ravagée par les hostilités pendant une quinzaine d'années, occupée par les Suédois de 1631 à 1634, 1'Aisace, en particulier Strasbourg.

demande la protection royale française :dès 1634, Strasbourg confie Saverne et Haguenau à l'armée royale ; Colmar se place sous la protection de la fleur de lis.

!:ALSACE DEVIENT FRANÇAISE • t:annexion de toute l'Alsace s'effectue en une quarantaine d'années.

• Le traité négocié à Munster (1648}, qui met fin à la guerre de Trente Ans, prévoit l'abandon des prérogatives de l'empereur sur la région :abolition du landgraviat sur la Haute- et la Basse-Alsace et sur la préfecture de la Décapole.

Le vide impérial est occupé par la royauté.

En 1658, 1e roi fonde le Conseil souverain d'Alsace dont Colbert de Croissy devient le premier président et qui siège à Ensisheim.

• Ensuite, Strasbourg.

qui était restée indépendante, laisse les Impériaux franchir le Rhin en 1674, alors que le traité semblait garantir la France de toute menace impériale.

Le maréchal de Turenne rétablit à Turckheim, en 1675, une situation militaire difficile.

En 1678, le traité de Nimègue confirme la possession de l'Alsace par la France.

Un an auparavant.

le pouvoir royal avait nommé un intendant installé à Strasbourg.

• Afin de parachever l'annexion, Louis XIV active la politique des « Réunions », également adoptée par la cour souveraine de Brisach, qui aboutit en 1681 à l'annexion de Strasbourg.

Rapidement, l'Alsace est soumise à la loi commune, plus particulièrement les protestants visés par la révocation de l'édit de Nantes : dès 1685, le roi décide que tous les fonctionnaires élus ou nommés doivent être catholiques ; afin d'accélérer le mouvement.

l'« alternative » de 1687 prévoit que les fonctionnaires protestants doivent être remplacés par des catholiques pour imposer l'alternance.

• Les dispositions du traité de Ryswick {1697} achèvent d'assurer la possession de la rive gauche du Rhin, et le fleuve devient la frontière entre le royaume et l'empire.

Dans ce but.

Louis XIV confirme la restitution de Fribourg.

Brisach et Kehl contre Strasbourg.

La protection de la frontière est assurée par les forteresses de Fort-Louis, Huningue et Strasbourg.

• Colmar devient le siège du Conseil souverain (1698} et Strasbourg capitale de la province d'Alsace.

t:Aisace est fortifiée avec, de 1699 à 1703, la construction de Neuf-B risach par Vauban.

• Toute l'Alsace n'est pas française, pourtant.

Au sud, la grande ville du Sundgau, Mulhouse, sera rattachée en 1798, tandis que les territoires dont l'autorité seigneuriale est détenue par des princes allemands seront annexés sans dédommagement dès 1790 lors de la départementalisation.

l'ALSACE MODERNE Sous LA RtvoLUTION • Au cours du siècle des Lumières, des initiatives de modernisation voient le jour dans différents domaines.

Ainsi, dès 1746, Mulhouse s'industrialise sous l'impulsion de Jean-Henri Dollfus, qui crée une filature au brillant avenir.

La ville devient le principal pôle industriel de la région.

• La fièvre révolutionnaire gagne la province.

Lors de la Grande Peur, le peuple se révolte à Guebwiller puis le 11 juillet 1789 à Strasbourg.

Les membres de l'Assemblée nationale divisent la province d'État en deux départements avec comme chefs-lieux Strasbourg pour le Bas-Rhin et Colmar pour le Haut-Rhin.

Ce dernier département est augmenté du territoire de Mulhouse en 1798.

• C'est dans le salon du maire de Strasbourg.

Philippe Frédéric Dietrich, que naît en 1791, sous la plume de Rouget de Lisle, le chant de guerre de l'armée du Rhin qui deviendra la Marseillaise.

•t:Aisace donne à la Révolution plusieurs héros, comme le général Kléber (1753-1800}, commandant ---�-�- de l'armée Sous LA RESTAURATION d'Égypte après le départ de Bonaparte, et le lieutenant­ général Rapp (1771-1811}, originaire de Colmar.

• Le caractère français de l'Alsace est reconnu internationalement par le traité de Vienne en 1814.

Désormais toute l'Alsace est tournée vers l'Ouest.

Le Premier ministre alsacien est nommé sous Louis­ Philippe 1", il s'agit de Humann Jean-Georges en 1831.

La région s'industrialise surtout dans le sud avec le textile autour de Mulhouse (familles Dollfus, Koechlin, etc.).

LA PREMIÈRE OCCUPATION ALLEMANDE ·Après la défaite de 1870, Bismarck impose la cession de toute l'Alsace - sauf la forteresse de Belfort et ses environs -et du nord de la Lorraine.

Il s'ensuit un important exode des Alsaciens qui refusent la politique de germanisation du Reichsland d'Eisass-Lothringen.

De 1871 à 1918, l'Alsace partage l'impétueux développement économique et social que connaît l'Allemagne.

Cette période comprend quatre étapes qui illustrent l'évolution des rapports entre l'Alsace et le Il' Reich : une protestation contre la politique de germanisation à outrance (1871, fondation de la Reichsuniversitaf) ; puis un exercice d'une certaine autonomie, dans le cadre d'une commission locale (Landesausschuss, en 1875} et sous un Statthalter (lieutenant de l'Empereur) ; sous Guillaume Il, une politique ambivalente, mêlant mesures anti­ françaises et grands travaux ; enfin, une autonomie partielle à la suite du vote d'une Constitution d'Alsace-Lorraine (1911} qui prévoit une diète à deux chambres.

La germanisation n'empêche pas une majorité de la population de rester attachée à la France.

LE RETOUR À LA FRANCE • En novembre 1918, l'armée franfaise est accueillie en triomphe en Alsace, malgré des velléités autonomistes et socialistes qui perdureront dans les années 1910-1930.

La région est tout d'abord gouvernée par un commissariat général avant que les départements ne soient rétablis.

Les lois sur la séparation de l'Église et de l'État de 1905 n'y sont pas appliquées : le régime du concordat de 1801 est donc maintenu, tout comme les lois sociales allemandes de 1883-1890.

• La défaite de 1940 aboutit à l'annexion de l'Alsace, dont la population masculine est mobilisée dans l'armée hitlérienne - les « malgré-nous » -à partir de 1941.

t:Aisace sera la dernière province libérée, fin 1944-début 1945.

L ALSACE D'AUJOURD'HUI • Par sa position et ses traditions agricoles et industrielles, l'Alsace est une des régions les plus riches du pays.

• Située à la frontière franco-allemande, elle est depuis la Libération, du fait de l'orientation démocrate-chrétienne de ses élus, attachée à la construction européenne.

Strasbourg abrite le Conseil de l'Europe et le Parlement européen.. »

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