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Histoire LA IIIe RÉPUBLIQUE

Publié le 09/02/2019

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histoire

Caricature de 1904 montrant un cours de morale républicaine dans une classe primaire. Jules Ferry a imposé dans l’enseignement le principe de la laïcité.

 

revanche sur 1871 transcende les appartenances politiques. Pendant que la guerre tue, le gouvernement organise la mobilisation de toutes les ressources économiques de la France, dont dix départements du nord-est industriel sont occupés par l’ennemi.

 

En mai 1917 éclatent des mutineries de soldats épuisés par trois ans de tranchées et d’offensives meurtrières. Le général Pétain les réprime mais il s’attire la reconnaissance des combattants en abandonnant toute offensive sur le front. Fbur lui, l’armée française éprouvée doit tenir en attendant l’arrivée des Américains. L’Union sacrée dure jusqu’en novembre 1917, lorsque les socialistes quittent le gouvernement. Clemenceau reprend les rênes du pouvoir et parvient à maintenir la mobilisation du pays et de ses armées, renforcées par l’arrivée des contingents américains, jusqu’à la victoire finale de l’automne 1918.

 

Une victoire amère

 

La France de 1918 est victorieuse, mais épuisée et traumatisée. Elle récupère l’Alsace-Lorraine et le traité de Versailles impose à l’Allemagne vaincue de lourdes réparations de guerre. Mais le pays a perdu 1400000 hommes. Des centaines de milliers d’autres sont revenus mutilés du front. Les départements du Nord-Est sont dévastés, le franc or s’est effondré avec l’inflation des années de guerre, ruinant de nombreux petits bourgeois rentiers. En outre, la France s’est lourdement endettée auprès des banquiers américains pour financer la guerre.

 

Un « Bloc national » (droite, modérés et radicaux) remporte les élections de 1919. L’atmosphère d'union nationale qui prévaut encore estompe les vieux clivages entre l’Èglise et les républicains et permet la réintégration des catholiques dans la vie de la nation. Le Bloc national, dirigé par Poincaré, redresse l’économie mais se heurte à la mauvaise volonté allemande dans le paiement des réparations. En réaction, les troupes françaises occupent la rive gauche du Rhin en 1923.

 

A gauche, les socialistes, culpabilisés par le ralliement de 1914 à une guerre qui s’est révélée atroce, subissent l’attraction idéologique de la révolu

 

tion bolchevique russe. Au congrès de Tours (décembre 1920), la SF1O éclate en deux formations: le parti communiste, lié à la nouvelle Internationale de Moscou, et la «vieille» SF1O socialiste, dirigée par Léon Blum (1872-1950).

 

En 1924, le «cartel des gauches» (radicaux et socialistes) remporte les élections. Dirigé par le radical Édouard Herriot (1872-1957), le cartel pratique une politique de détente avec l’Allemagne, en acceptant le plan Dawes, qui réduit les indemnités de guerre. Mais il se heurte au problème de la dette publique. C’est Poincaré, élu en 1926,.qui, gouvernant avec la droite et les radicaux jusqu’en 1928, parvient à stabiliser la monnaie.

 

Malgré les conséquences terribles de la guerre, les années 1920 sont relativement prospères pour la France. Mais le retour à l’avant-guerre espéré par de nombreux Français est illusoire et impossible, comme le prouvent les crises des années 1930.

 

La République en crise et le Front Populaire

La France n’est touchée par la crise économique issue du krach de 1929 qu’en 1931. Le chômage se répand et les finances se dégradent à nouveau. Après les élections de 1932, la gauche domine à la Chambre des députés, mais les divers gouvernements qui se succèdent jusqu’en 1936, toujours autour des radicaux ne parviennent pas en enrayer le marasme économique.

 

À l’extérieur, la France reste tétanisée face à la montée du danger hitlérien. À l’intérieur, la crise et les scandales politico-financiers (scandale de Panama, 1891 ; affaire Stavisky 1934) suscitent une contestation virulente du régime. À l’extrême-droi-te, des mouvements comme l’Action Française monarchiste de Charles Maurras (1868-1952) et diverses ligues d’inspiration plus ou moins fasciste manifestent bruyamment leur opposition à la République parlementaire, qu’ils jugent impuissante et corrompue. Le 6 février 1934, à Paris, une importante manifestation antiparlementaire d’extrême-droite se heurte violemment aux forces de l’ordre qui protègent la Chambre des députés. À l’extrême-gauche, le parti communiste, à vocation révolutionnaire refuse de s’allier aux socialistes et aux radicaux.

 

L’attitude du parti communiste change cependant après le 6 février 1934. Rompant avec sa stratégie d’isolement, le PC constitue une alliance avec les socialistes et les radicaux pour contrer le «danger fasciste ». Le « Front populaire » remporte les élections de mai 1936, aussitôt suivies d’une vague de grèves partout en France. Dirigé par Léon Blum, le gouvernement de Front Populaire prend une série de mesures sociales de grande ampleur durant l’été 1936: congés payés pour tous les salariés, augmentation importante des salaires, représentation ouvrière dans les usines, semaine de 40 heures.

 

Mais le gouvernement de Front populaire, qui se heurte à la violente hostilité de la droite, est en proie aux divisions et échoue à limiter l’inflation comme à résorber le chômage. En juin 1937, Léon Blum se retire, rejeté par le Sénat.

 

La défaite de 1940

 

Les gouvernements qui se succèdent entre 1937 et 1939 autour des radicaux Chautemps puis Daladier échouent également à faire repartir l’économie. Fbur faire face à Hitler ils poursuivent le réarmement engagé par Blum, mais laissent le dicta-

Kharbine - Tapabor

Caricature de 1906 contre la richesse

 

de l’Èglise catholique. Après la loi de séparation de l’Èglise et de l’Ètat (1905), l’État confisqua les biens de l’Èglise, créant de nombreux conflits (1906).

 

teur allemand démembrer la Tchécoslovaquie alliée (conférence de Munich, 1938) dans l’espoir de sauver la paix, à laquelle les Français sont plus attachés que jamais.

 

L’invasion de la Pologne par Hitler (septembre 1939) balaie ces illusions. Une fois de plus mal préparée à la guerre, ses armées mal commandées, la France est envahie par les troupes allemandes en mai-juin 1940. La IIIe République se saborde à Bordeaux, le 10 juillet 1940, avec le vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain par 569 parlementaires contre 80. Même si elle prend fin avec une défaite, comme le Second Empire, la IIIe République a installé durablement le régime républicain en France.

 

▼ Manifestation du Front Populaire, place de la Bastille, à Paris. Née d’une guerre, s’achevant par une autre, la IIIe République fut une période de transition placée sous le signe du combat pour la démocratie.

histoire

« La 111• République ·Le pouvoir exécutif appartient au président de la République, élu pour 7 ans p51r les membres des deux Chambres.

Le chef de l'Etat peut dissoudre la Chambre des députés après accord du Sénat et n'est pas responsable devant cette chambre, contrairement aux ministres qu'il nomme.

La Chambre des députés, à majorité républi­ caine, est élue en mars 1876.

Le heurt entre les députés et Mac-Mahon, ardent monarchiste, tour­ ne au désavatange du président.

Il dissout la Chambre mais les républicains remportent de nouveau les élections: Mac-Mahon démissionne en 1879, au moment où les républicains supplan­ tent les conservateurs au Sénat.

Après lui, plus ......

Images d'Épinal à la gloire du général Boulanger.

En 1886, il fut un des rares généraux républicains dans l'armée française à devenir ministre de la Guerre.

Rendu très populaire par ses projets de démocratisation du service militaire, il suscita un engouement énorme, très sentimental: gravures, images, menus objets à sa gloire proliférèrent.

Pour beaucoup, il apparaissait comme le •Général Revanche», l'homme fort capable d'affronter l'Allemagne de Bismarck.

Sa carrière politique connut une chute rapide et s'acheva tragiquement par un suicide.

aucun président n'essaie d'imposer une politique personnelle.

En effet, même si les lois constitution­ nelles permettent un régime présidentiel, leur usage fait tout de suite de la Ill' République un régime parlementaire.

C'est le gouvernement et son chef, le président du Conseil, issus de la majo­ rité, qui détiennent la réalité du pouvoir.

Opportunistes et radicaux Unis dans la lutte pour le pouvoir, les républicains se divisent ensuite en deux tendances: opportunis­ me et radicalisme.

Les opportunistes sont des modérés partisans d'une application progressive du programme républicain de 1869.

Ils ont pour chefs de file deux avocats, Léon Gambetta (1838-1882) et Jules Ferry (1832-1893).

Ils s'ap­ puient sur une grande partie de la bourgeoisie libérale et gouvernent de 1879 à 1899.

Plus à gauche, les radicaux veulent une application "radicale» du programme de 1869, complété en 1881 par leur leader , Georges Clemenceau (1841-1929).

Leur électorat est plus modeste (peti­ te bourgeoisie, artisans, ouvriers).

Ils conquièrent le pouvoir au moment où le socialisme renaissant regagne les ouvriers des villes.

En 1899, les républi­ cains de gauche deviennent majoritaires.

En 1902, les radicaux, soutenus par des socialistes et des modérés, s'installent durablement au pouvoir.

L'œuvre républicaine Entre les années 1880 et 1900, les républicains s'at­ tachent à renforcer la cohésion nationale et à faci- ......

Caricature de Gustave Eiffel (1832-1923).

Le succès de la tour Eiffel et de l'Exposition universelle de 1889 fit oublier à l'opinion parisienne le général Boulanger.

liter l'expression démocratique, affermie par une législation qui accroît les libertés publiques.

En1881, la liberté de réunion et la liberté de la presse sont établies, permettant une large diffusion des journaux.

Les lois de 1884 instaurent la liberté syndicale et organisent la liberté municipale: les maires sont élus par le conseil municipal (sauf à Paris).

Ce corpus est complété en 1901 par la liberté d'association.

Les lois militaires (1889, 1905) placent chaque citoyen à égalité face aux obligations militaires (conscription de deux ans, trois en 1913): l'armée devient vraiment nationale.

Jules Ferry, ministre de l'Instruction publique de 1879 à 1883, est l'initiateur des lois scolaires.

Elles ont pour but de former une communauté natio­ nale de citoyens autonomes, sensibles au progrès et à la raison et aux règles démocratiques.

Les ré­ publicains, qui considèrent l'école catholique comme un foyer d'obscurantisme, veulent affermir l'enseignement pu_blic en contrant la position pré­ pondérante de l'Eglise dans l'enseignement pri­ maire et secondaire.

L'enseignement primaire devient gratuit, obligatoire (de 6 à 13 ans) et laïque: la religion y est remplacée par l'instruction civique et morale.

, Un grand effort financier est accompli par l'Etat pour construire de nombreux établissements seo- DATES CLÉS Juillet 1870 Déclaration de guerre à la Prusse.

1" septembre 1870 Désastre français à Sedan.

4 septembre 1870 Pr oclamation de la République à Paris.

Mars 1871 Débuts de la Commune de Paris.

22-28 mai 1871 Écrasement de la Commune (Semaine sanglante).

Mai 1871 Traité de paix de Francfort (perte de l'Alsace-Lorraine).

Mal1873 Mac-Mahon remplace Thiers à la présidence de la République.

Janvier 1879 Démission de Mac-Mahon.

Les républicains opportunistes sont au pouvoir.

1880-1881-1882 Lois scolaires (Jules Ferry).

Lois sur la liberté de réunion et la liberté de la presse.

1884 Liberté d'association.

1886-1889 Crise boulangiste.

1892 Instauration de protections douanières.

1894 Condamnation du capitaine Dreyfus.

1898 Article de Zola," J'accuse », en faveur de Dreyfus.

1899 Les républicains radicaux deviennent majoritaires.

1905 Loi de séparation de l'Église et de l'État.

1906 Révision du procès de Dreyfus, réhabilitation.. »

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