Devoir de Philosophie

Histoire LES PHÉNICIENS

Publié le 06/02/2019

Extrait du document

histoire

phéniciennes. À ce commerce il faut en ajouter un autre : le trafic des esclaves, pour la plupart achetés en Occident. La recherche permanente de nouveaux produits, en particulier les métaux, et de nouveaux marchés pousse les Phéniciens de plus en plus loin. Au cours de ce millénaire, ils établissent des contacts commerciaux avec des régions encore jamais atteintes par des voyageurs méditerranéens, comme les côtes septentrionales de l’Espagne, l’Armorique (Bretagne) et même les îles Britanniques.

 

La fin de l’indépendance

 

Jusqu’au début du IXe siècle av. J.-C., les cités phéniciennes jouissent de leur prospérité dans l’indépendance. C’est la montée en puissance de l’Assyrie, royaume guerrier du nord de la Mésopotamie, qui remet en cause la tranquillité et l’autonomie de la Phénicie. Le roi Assurnazirpal II (883-858 av. J.-C.) impose le paiement d’un tribut à plusieurs ports phéniciens en 876 av. J.-C. Dès lors, l’influence assyrienne va peser de plus en plus lourd sur le destin des Phéniciens. Au vin' siècle av J.-C., la Phénicie passe tout entière sous la tutelle des Assyriens, dont l’aire d’influence recouvre alors toute la région du Croissant fertile, du golfe Per-sique jusqu’aux frontières orientales de l’Égypte. Les cités phéniciennes conservent cependant leurs rois, mais elles supportent très mal la domination des souverains étrangers. Sous Sennachérib (705-680 av J.-C.), le roi de Tyr et de Sidon, Lulli, se réfugie à Chypre pour échapper à l’armée assyrienne. Assarhaddon (680-669 av. J.-C.), successeur de Sennachérib, mate une révolte de Sidon en détruisant la ville, en 678 av J.-C., et assiège Tyr, qu’il ne réussit pas à prendre. Cependant, les forces en présence sont trop disproportionnées pour que la cité phénicienne puisse recouvrer une véritable indépendance.

 

Le roi de Tyr, Baalu, doit accepter une autonomie limitée pour sa ville en signant un traité avec Assarhaddon. La soumission des cités phéniciennes à l’Assyrie porte atteinte à la prospérité de l’empire commercial méditerranéen.

 

En 612 av. J.-C. Ninive, capitale de l’Assyrie, est prise par les Babyloniens et les Mèdes. La puissance assyrienne éliminée, les Phéniciens retrouvent une indépendance très brève. En 572 av. J.-C., Tyr doit se soumettre au roi de Babylone Nabu-

 

chodonosor II (605-562 av J.-C.), après avoir résisté derrière ses murailles à un siège de treize années. En 539 av. J.-C., Cyrus III, fondateur de l’Empire perse, prend Babylone et intègre la Phénicie dans ses provinces. L’aventure phénicienne en Méditerranée n’est pourtant pas terminée : Carthage prend le relais de Tyr en Occident.

 

La splendeur de Carthage

 

Traditionnellement, la date de la fondation de Carthage est 814 av J.-C. Une légende phénicienne, rapportée par les auteurs grecs et romains, indique que c’est une princesse tyrienne, Elissa, accompagnée de ses partisans, qui aurait fondé la ville, après avoir fui Tyr pour échapper à l’hostilité de son frère, le roi Pygmalion. Quelle que soit la part de réalité historique de ce mythe, il est certain que la cité de Carthage (en phénicien Qart Hadast, la «ville neuve») a été créée aux environs de 800 av J.-C. par des navigateurs tyriens.

 

Située à quelques kilomètres d’Utique, sur un isthme en forme d’ancre, Carthage devient très vite une cité prospère. Sa situation géographique, à mi-chemin de la Phénicie et du détroit de Gibraltar, sur la grande route commerciale vers l’Espagne, explique le succès de la ville.

 

Véritable foyer de culture phénicienne en Occident, Carthage reste fidèle aux dieux cananéens: Eshmoum, Melkart, Ashtart, Baal Hammon. À ce panthéon phénicien, les Carthaginois

 

ajoutent la déesse Tanit, divinité protectrice de la ville avec Baal Hammon. Au VIIe siècle av. J.-C., après la soumission de la Phénicie aux Assyriens, Carthage hérite de l’empire commercial de Tyr en Méditerranée occidentale, avec les mines de Sardaigne, de Sicile et d’Espagne. Dès le \\T siècle, les Carthaginois, animés du même génie commercial que leurs fondateurs, forment une grande puissance. Leur alliance avec les Étrusques leur assure (exploitation de mines en Italie. Carthaginois et Étrusques se liguent pour contenir l’expansion de leurs concurrents grecs en Occident, en particulier celle des Phocéens, qui ont fondé Marseille vers 600 av J.-C.

 

Les guerres puniques

 

L’hégémonie commerciale de Carthage se heurte au iiie siècle av. J.-C. à la puissance montante de l’Occident: la République romaine. Ancienne alliée de Carthage, Rome a soumis l’Italie, Étrusques et cités grecques du Midi compris, en moins d’un siècle. La première guerre punique (264-241 av J.-C.) éclate au sujet de la Sicile. Mal

 

Giraudon

gré les succès initiaux de la marine carthaginoise, pièce essentielle de la puissance punique, les Romains remportent le conflit à l’usure aux îles Égates et s’emparent de la Sicile et de la Sardaigne.

 

La deuxième guerre punique (218-201 av J.-C.) est dominée par la figure d’Hannibal, qui veut s’emparer de la péninsule Ibérique. Ce grand général carthaginois traverse les Alpes avec son armée pour attaquer Rome au cœur de son domaine italien. Hannibal inflige plusieurs défaites cuisantes aux Romains dans la Péninsule, mais la ténacité du Sénat et les hésitations du gouvernement carthaginois aboutissent à la victoire de Scipion l’Africain sur Hannibal à Zama, en Numibie. Soumise à de lourdes réparations de guerre, spoliée de ses terres d’Espagne et réduite à son domaine africain, Carthage reste pourtant une cité riche et entreprenante. La troisième guerre punique (149-146 av. J.-C.) est à l’initiative de Rome, qui se décide à éliminer définitivement sa rivale. Elle se résume au siège de Carthage par les légions de Scipion Émilien. Les Carthaginois résistent avec héroïsme durant trois années, mais la cité est prise en 146 av. J.-C. et rasée par les Romains. La disparition de Carthage signe la fin de la civilisation phénicienne d’Occident.

 

En Orient, les vieilles métropoles de Phénicie, possessions de la monarchie grecque des Séleu-cides depuis la conquête d’Alexandre le Grand, en 333 av. J.-C., sont intégrées aux provinces romaines de Syrie au ier siècle av. J.-C.

histoire

« Les Phéniciens endroits du pays, morcelant la plaine côtière en réduits.

Les cités phéniciennes n'ont jamais constitué d'État unitaire, même si J'une d'elles parvenait parfois à établir son hégémonie sur les autres, comme le fit Sidon au XIIe siècle av.

J..C.

À l'étroit sur leur modeste territoire et divisés politiquement, les Phéniciens ne peuvent donc pas envisager de former une grande puissance terrestre, comme leurs voisins égyptiens ou méso­ potamiens.

Leurs cités sont tournées vers la mer depuis leur origine, et ils maintiennent cette tradi­ tion lorsqu'ils deviennent libres de toute sujétion à un grand empire, vers 1200 av.

J..C.

Sidon et Tyr Dès la fin du XIIIe siècle av.

J..C., le Proche-Orient subit les invasions dévastatrices des Peuples de la Mer, des ethnies guerrières aux origines obscures venues du Nord.

Avant d'être finalement vaincus par Je pharaon Ramsès lll (1198-1166 av.

J..C.), ces intrus ont probablement détruit l'Empire hittite et ravagé les villes d'Ougarit, de Sidon et de Tyr.

Les habitants de ces cités relèvent leurs murs et, quelques décennies après, les ports phéni­ ciens connaissent une nouvelle prospérité.

Ils recouvrent en outre leur indépendance, du fait de la disparition du mel)açant Empire hittite et de J'affaiblissement de l'Egypte, entrée dans une période de troubles et de difficultés politiques.

Byblos, qui avait été la plus brillante de ces villes, a depuis longtemps cédé sa place de pre­ mière métropole de Phénicie à Sidon, et au XIIe siècle, les souverains de Sidon affirment leur primauté en imposant leur domination aux autres villes.

Plus tard, à la fin du XIe siècle, c'est Tyr qui prend J'avantage et devient la plus riche et la plus influente des cités phénicienn es.

L'Ancien Testament retrace les relations com­ merciales et politiques étroites établies entre le roi des Hébreux, Salomon (v.

970-931 av.

J..C.), et le souverain de Tyr, Hiram (v.

969- 935 av.

J.-C.).

Hiram fournit à Salomon du bois de cèdre et de genévrier pour la construction du Temple de Jéru­ salem et reçoit en échange du blé et de l'huile.

Il procure également aux Hébreux les navires et les marins qui leur manquent pour une expédition commerciale au pays d'Ophir (peut-être en Afrique).

Plus que des rapports marchands, c'est une véritable alliance qui unit les deux rois, mena­ cés tous deux par les Philistins, un ancien peuple de la Mer, établi sur les côtes sud de la Palestine.

Malg ré les bons rapports de Salomon et d'Hiram et la proche parenté ethnique et linguis­ tique des deux peuples, Hébreux et Phéniciens se différencient radicalement par leurs concep­ tions religieuses.

À la croyance au Dieu unique des Hébreux s'oppose la religion polythéiste des Situées sur la � côte est de l'actuel Tunisie, les ruines de l'antique Carthage, détruite par les Romains, ne donnent qu'une pâle idée de la splendeur de la ville à son apogée.

Le musée archéologique qui les jouxte renferme cependant des œuvres passionnantes.

La ville de Saïda, ' au Uban, est construite sur le site de l'ancienne Sidon phénicienne.

Plus grand port de la Méditerrannée au xtf siècle av.

J..C., même après son saccage par les Peuples de la Mer, Sidon était au centre des échanges entre toutes les parties du monde alors connues.

Phéniciens.

Les principaux dieux phéniciens sont Eshmoun, divinité guérisseuse de Sidon; Ashtar t, déesse de la Fécondité; Melkart, le. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles