Honduras de 1980 à 1989 : Histoire

Plus que le retour des civils au pouvoir, c’est la transformation du pays en base militaire par les combattants antisandinistes et surtout par les Américains qui marque la décennie. Le 20 avril 1980, la junte militaire au pouvoir organise l'élection d'une Assemblée constituante, afin de rétablir une façade démocratique susceptible de réhabiliter le régime et de répondre aux intérêts du très influent allié américain. Bien que le scrutin soit étroitement contrôlé, le parti national soutenu par les militaires perd face au parti libéral qui remporte 52 % des voix. En novembre 1981, après un an de régime transitoire, le libéral Roberto Suazo Côrdova est élu président de la République. Mais l'homme fort du régime est un militaire, le général Gustavo Alvarez Martinez, chef des forces armées à partir de janvier 1982. Ce dernier mène une politique répressive qui se traduit par des enlèvements et assassinats d’opposants: mais il se révèle un précieux allié pour le président américain Reagan qui fait du Honduras une pièce maîtresse de sa

politique régionale. Frontalier du Nicaragua sandiniste et du Salvador, où combat la guérilla du FMLN (Frente Farabundo Marti de Liberaciôn Nacional), le Honduras occupe en effet une position géostratégique centrale. Déjà devenu la base arrière des contras massivement soutenus par les États-Unis, il se transforme en «porte-avions américain».