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Indonésie de 1980 à 1989 : Histoire

Publié le 01/12/2018

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histoire

Le régime militaire autoritaire du général Ahmed Suharto renforce ses positions au cours de la décennie, cependant que la contestation se fait plus vive. En mai 1982, les élections générales, étroitement contrôlées par les militaires qui n’hésitent pas à faire pression sur les électeurs, confirment la toute-puissance du parti gouvernemental, le Golkar, qui recueille 64 % des voix. Le général Suharto, au pouvoir depuis 1965, candidat unique, est réélu en mars

 

1983 à la présidence pour un mandat de cinq ans.

 

Renouveau islamique

 

Cette consolidation du pouvoir ne doit cependant pas cacher la montée des contestations au régime. Le parti musulman PPP (parti uni de développement), avec près de 28 % des suffrages au scrutin de 1982, constitue la force la plus importante d’opposition légale dans ce pays majoritairement musulman. Mais

 

comme les autres formations, il est très surveillé par les autorités. Celles-ci réussissent même à imposer aux partis l’idéologie d'Ordre nouveau, inscrite dans les «Pantjasila» (nationalisme, humanisme, démocratie, justice sociale et croyance en Dieu). Cette «désislamisation» imposée par les militaires contribue à affaiblir le parti musulman, qui voit de plus sa composante traditionaliste et dure, le «Nahdatul Ulama», quitter la scène politique pour se consacrer à des activités sociales et religieuses. En avril 1987, les élections générales voient la victoire sans surprise du Golkar (73 %). Le scrutin est aussi marqué par le progrès sensible du PDI (parti démocratique indonésien) [12 %] tandis que le PPP s’effondre à 16 %, en raison de son alignement sur le pouvoir. Suharto est réélu en mars 1988 pour un cinquième mandat présidentiel. Mais l’opposition musulmane ne peut être mesurée uniquement par ces résultats électoraux faussés; en effet, la menace pour le régime se situe aussi hors de la scène parlementaire. Le renouveau islamique, inspiré notamment par la révolution iranienne, est très net au sein de la société. 

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« Décembre 1980.

Le président Ahmed Suharto.

© T.

Schmitt · Sygnra activités sociales et religieuses.

En avril 1987, les élections générales voient la v ic to ire sans su rp rise du Golkar (73 % ).

Le scrutin est aussi marq ué par le pro g rès sensible du PDI (p ar ti d émocrat ique in doné sien ) [ 12%) t andi s que le PPP s'ef fon dre à 16%, en raison de son alig n ement sur le pouvoir.

Suharto est réélu en mars 1988 pour un cinquième mandat pr ési dent iel .

Mais l' opp osit ion musulmane ne peut être mesuré e u niq uem ent par ces ré su lt a ts électoraux faussés; en effet, la menace pour le régime se situe aussi hors de la scène pa rle m ent aire .

Le renouveau islamique, inspiré notamment par la r é vo lu tio n iranienne, est très net au sein de la société.

De plus, les m il ita ir e s doivent affronter une a gi tatio n musulmane extrémiste.

En septembre 1984, les émeutes de Tanjung Priok con stit u ent une menace sérieuse et sont suivies par une vague d'attentats terroristes.

La vive répression et les pro cès des responsables qui conduisent à de l ou rdes condamnations sont autant de moyens utilisés par le pouvoir pour d iscr éd it er l'ensemble de la co nte st a tio n islamique.

La radicalisation du régime se ma nife ste ég alem ent par l'exécution en 1986 de communistes détenus de puis la fin des a n née s soixante, le parti communiste ne représentant pourtant qu'une opposition négligeable.

Au sein du pouvoir, deux que stio ns dominent: celle de la succession de Suharto à la tête de l'É ta t et celle du r e no uv elleme nt de l'équipe d'officiers au pouvoir par une génération plus jeune.

Austérité et développement Le développement économique engagé par Suharto est soutenu par une aide étrangère su b sta n tie ll e .

versée chaque année par l'IGGI (l'Inter· G ove rn m en tal Group for Indonesia) qui rassemb le des pays capjtalistes au premier rang desq uel s les Etats-Unis et le Japon.

La forte présence d'investisseurs étrangers -japonais et américains de nouveau -dans l'économie indonésienne contribue également au redressement.

Cependant, ce développement et la richesse de ce pays pro duc teur de pétrole profitent principalement à une élite milita ire qui contrôle les secteurs clés de l'économie, ainsi qu'à la minorité chinoise allié e du ré gim e.

La c o rr upt ion, les in ég alité s de revenus, la pauvreté ainsi que l'analphabétisme et le chômage croissant sont autant de facteurs de tensions sociales.

Devant la faiblesse du secte ur privé et de l'agriculture (qui impose au pays d'importer du riz), des restru ctura tio ns s'imposent.

De plus, les fluctuations des cours du pétrole et des matières premières (l'essentiel des exportations) entravent le développement de ce pays, lourdement endetté.

En effet, après une courte période d'expansion en 1980 liée à l'aug mentat io n des prix du pétrole en 1979, l'Indonésie est plongée dan s la récession dès 1981 en ra is on principalement de la chute des cours du bru t et des matières premières, qui pèse sur la balance commerciale et diminue les revenus de l'État.

Devant l'importa nce de la crise économique et financière, les autorités engagent à partir de 1982 un e politique d 'a u st érit é.

Mais la hausse des prix affecte encore le s revenus de la population.

Afin d'enrayer la détérioration des échanges commerciaux et de réduire le défi cit de la balance des paie m en ts courants, le gouvernement décide la dévaluation de la roupie en mars 1983.

Mais l'inflation reprend et les revenus diminuent encore.

Une réforme banc aire importante en juin 1983 cherche à dynamiser les re ss our ces financières du pays.

Ces mesures permet tent une amélioration de la sit u ati o n à la fin de 1983, et annoncent un lent redressement.

En 1984, une abon dan te récolte de riz con tri bue à la croissance et permet au pays d'ê tre autosuffisant et même exportateur.

En même temps est poursuivi le développement de l 'in du st ri e et des exportations non p étro lière s.

L'austérité se fait moins rude afin de relancer la demande intérieure.

Cependant le chômage reste préoccupant.

Mais la chute du prix du pétrole co nd ui t les autorités à engager une nouvelle polit iqu e d'austérité en 1986.

Une nouvelle �évaluation a lieu en septembre 1986.

A la fin de la décennie, les préoccupations du gouve rnem ent restent la de tte, la baisse des revenus pétroliers et le ch ôm age.

En politique extérieure, l'Indonésie cherche tout au lo ng de la décennie à renforcer son image de pays non aligné et à accroître son rôle au sein de l'ASEAN (ou ANSEA).

L'a n nex ion du Timor oriental en 1975 const itue un point de conflit avec l'Australie qui s'y montre hostile sa n s to ute fois adopter une attitude claire, compte tenu des enjeux économiques des relations avec l'Indonésie.

L'intégration sera finalement acceptée en 1985.

C ep e nd an t, dans ce territoire, les guérilleros du Fretilin combattent t o ujou rs les forces indonésiennes.. »

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