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Ito Hirobumi

Publié le 22/02/2012

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Depuis plus d'un an, Choshu, fief situé à l'extrémité ouest de Honshu, bombardait systématiquement les navires étrangers qui passaient par le détroit de Shimonoseki. Une flotte composée de bâtiments britanniques, français, américains et hollandais s'apprêtait à se diriger vers ce détroit afin de détruire les forts de Choshu. Deux jeunes Japonais se présentèrent alors à Yokohama : ils avaient quitté Choshu, leur fief d'origine, un an auparavant, pour faire des études à Londres ; apprenant qu'une flotte alliée allait attaquer Choshu, ils étaient revenus précipitamment, dans le but de tenter une dernière négociation, pour épargner ce conflit à leur fief. L'amiral Cuper, commandant de la flotte alliée, y consentit. Ils furent donc menés à Choshu, mais ils y furent mal accueillis et ils échouèrent dans la mission qu'ils s'étaient fixée. Ils assistèrent, impuissants, à l'anéantissement des forts, du 5 au 7 septembre 1864.

« Saga.

Il allait créer le Parti du progrès, lié aux milieux des affaires, et fonder l'Université de Waseda. Autant pour canaliser l'opposition que pour donner un statut au gouvernement, Ito devait faire rédiger uneConstitution, qui avait été annoncée aussi par l'empereur.

Il se rendit lui-même en Allemagne et en Autriche pourétudier le droit.

Peu après son retour, en 1885, il institua un conseil des ministres qu'il présida lui-même.

Ensuite, ilaborda les problèmes de la rédaction de la Constitution.

Il ne pouvait concevoir une loi fondamentale votée par uneAssemblée constituante.

Il obtint de l'empereur la formation d'un Conseil suprême secret, chargé de la rédaction dela Constitution, et qu'il présida lui-même, en abandonnant le rôle de Premier ministre à Kuroda Kiyotaka. La première Constitution du Japon fut promulguée le 11 février 1889.

Elle rattachait d'une façon ou d'une autre tousles pouvoirs à l'empereur proclamé "sacré et inviolable".

Le Parlement n'avait aucune initiative propre ; il étaitcomposé de deux Chambres : celle des nobles, dont les membres étaient nommés par l'empereur, et celle desdéputés élus au suffrage censitaire.

Les ministres étaient nommés par l'empereur, responsables individuellementdevant le souverain.

Le fonctionnement du Conseil des ministres est resté une pratique non inscrite dans laConstitution. Celle-ci se présentait comme une loi faite à la mesure de la personnalité d'Ito.

Il était devenu le principal conseillerde l'empereur, qui l'écoutait toujours avec bienveillance.

Entre 1892 et 1901, il fut trois fois Premier ministre.

Dansl'intervalle, il s'efforça de rassembler autour de l'empereur une équipe de conseillers ayant pour la plupartl'expérience de la charge de Premier ministre : Yamagata, Matsukata et Kuroda s'y retrouvèrent.

Dans la penséed'Ito, ils avaient pour tâche de concilier les factions au profit d'une politique concertée.

Mais ils avaient tous laparticularité d'être des vétérans de la guerre civile de 1868 :ils étaient appelés genro, les Anciens, et furent bientôthonnis par les libéraux. Ito fut, jusqu'à sa mort, aux prises à la fois avec ses plus proches collaborateurs, qui agissaient en faveur desfactions, et avec l'opposition qui avait recours à tous les moyens pour faire obstruction à l'action du gouvernement.Au Parlement, les libéraux avaient tendance à voter systématiquement chaque année contre la loi du budget, seulprocédé légal qui permettait à l'opposition de renverser un gouvernement.

Les Premiers ministres, Yamagata enparticulier, répondaient par la corruption des députés et l'achat des électeurs. Une seule fois, pendant qu'il était Premier ministre, Ito parvint à réaliser l'union nationale.

Ce fut pendant la guerresino-japonaise, 1894-1895.

Victorieux de la Chine, le Japon releva son prestige international, consolida ses assisessur le continent asiatique et obtint de la nation vaincue des avantages financiers et commerciaux qui lui permirentd'achever sa modernisation économique. Pendant cette période où l'industrialisation transformait la société japonaise, Ito recherchait le moyen de fairefonctionner les institutions politiques, en établissant des normes constitutionnelles.

Mais il était ramené lui-même aupouvoir, afin qu'il apaisât les dissensions.

Après avoir formé son troisième cabinet, il démissionna moins de six moisaprès, en juin 1898, abandonnant le gouvernement aux deux partis de l'opposition, dirigés par Okuma Shigenobu etItagaki Taisuke.

Il n'entendait certainement pas laisser ses adversaires politiques ni conserver le pouvoir pendantlongtemps, ni modifier profondément les institutions.

Mais il n'est pas impossible que son désir secret fût depermettre à l'opposition de faire échec au militarisme naissant, de la faire passer par les épreuves de la direction dugouvernement, afin de jouer lui-même le rôle de médiateur entre les genro et les libéraux.

Malheureusement, Okumaet Itagaki ne purent s'entendre : Okuma cumula les deux postes de Premier ministre et de ministre des Affairesétrangères et attribua plus de portefeuilles aux membres de son parti qu'à ceux du parti libéral d'Itagaki, devenuministre de l'Intérieur, qui éprouva un vif ressentiment à l'égard du parti du progrès.

Malgré une victoire écrasanteaux élections générales et la fusion de leurs partis, Okuma et Itagaki, ne pouvant surmonter leur mésentente,durent se retirer dès le mois de novembre 1898.

Le premier essai d'un gouvernement de partis se soldait donc par unéchec. Ito dut alors laisser Yamagata Aritomo constituer le nouveau gouvernement, bien qu'il redoutât les tendances audespotisme du chef de la faction de Choshu.

Il le vit avec inquiétude renforcer la police et la censure à l'intérieur,intervenir en Chine contre la révolte des Boxers, aux côtés des puissances occidentales.

C'est alors qu'il décida lacréation d'un nouveau parti constitutionnaliste.

Itagaki consentit à se retirer de la vie active, laissant ses fidèleslibres d'adhérer aux objectifs d'Ito qui, entraînant d'autres députés, fonda la Seiyukai Association des amis politiques-dont il devint le président, le 15 septembre 1900.

Pour la dernière fois, Ito revint alors à la tête du gouvernement ettenta de ménager sa succession.

D'une part, il offrit en 1901 le poste de Premier ministre au général Katsura Taro,de Choshu, fidèle à Yamagata, mais d'opinions plus modérées ; d'autre part, il transmit la présidence de la Seiyukai,en 1903, à Saionji Kimmochi, noble civil, dont les idées libérales étaient bien connues. Mais, par la suite, Ito s'assigna d'autres tâches.

Sans s'opposer nullement au conflit, il appréhendait l'interventionpolitique de l'armée japonaise sur le continent asiatique, pendant et après la guerre russo-japonaise.

Il semble avoircru sincèrement servir les intérêts à la fois du Japon et de la Corée, en acceptant la fonction de surveillant généralde la Corée, en décembre 1905.

Il entendait conseiller la cour de Séoul, afin de permettre à la Corée de semoderniser comme le Japon, en vue d'une collaboration entre deux pays indépendants.

Mais il ne rencontraqu'hostilité dans la Péninsule et que désapprobation dans l'armée japonaise.

Il se démit de sa fonction, pour discuterpied à pied du statut de la Corée ; il finit par approuver l'annexion de celle-ci par le Japon, à condition quel'indépendance lui fût rendue sitôt sa modernisation terminée.

Il allait négocier à ce sujet avec des représentantsrusses lorsqu'il fut assassiné à la gare de Kharbine par un patriote coréen, le 26 octobre 1909.

La Corée fut annexée. »

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