Japon de 1980 à 1989 : Histoire
Publié le 01/12/2018
Extrait du document

Montée de l’opposition
L'opposition japonaise souffre de divisions et ne parvient pas à briser l’hégémonie politique des libéraux démocrates du PLD, forts d’un électorat fidèle et stable. Cependant, l’usure du pouvoir, la multiplication des scandales et des accusations de corruption des dirigeants contribuent à faire croître la contestation. Le parti socialiste enregistre de ce fait quelques succès aux élections de 1983. Le parti bouddhiste. Komeito, autre grand parti de l’opposition, se rapproche quant à lui du PLD, empêchant ainsi la formation d'un front d'opposition avec les socialistes qui offrirait une alternative à la puissance des libéraux démocrates. Mais aux élections sénatoriales de juillet 1989 les socialistes remportent un grand succès en enlevant la majorité absolue à la Chambre haute avec d'autres formations de l’opposition.
En dépit d’une conjoncture internationale difficile, au début des années quatre-vingt, l’économie japonaise est florissante. En 1980, le taux de croissance du PIB s'établit à 4%, l'inflation se maintient autour de 8 % et, surtout, la progression des exportations est remarquable. La prospérité japonaise n’est cependant pas exempte de difficultés. L'adaptation de l'industrie à la demande mondiale, qui constitue une des forces de l’économie nipponne et lui assure une place de premier plan sur les marchés mondiaux, la rend toutefois très dépendante de la conjoncture internationale. Ainsi, en 1982 la récession mondiale pèse sur les exportations, qui diminuent. De plus, cette force à l'exportation contribue à alimenter les querelles commerciales avec les partenaires, principalement les Etats-Unis et la CEE, qui, voyant leurs balances commerciales menacées par l’invasion croissante des produits japonais (automobiles, électronique), brandissent des mesures protectionnistes. Conscient des risques de cette «guerre» commerciale pour une économie très dépendante des
Les luttes au sein du PLD (parti libéral démocrate), au pouvoir depuis plus d’un quart de siècle, provoquent en mai 1980 la chute du gouvernement de Masayoshi Ohira. Cependant, à la surprise générale, le parti gouvernemental renforce sa majorité parlementaire aux élections de juin. Suzuki Zenko prend alors la direction du PLD et du gouvernement mais cède la place en novembre 1982 à Yasuhiro Nakasone après de nouvelles luttes entre factions du parti. La formation au pouvoir est très affaiblie par le procès à la fin de 1983 de l’ancien Premier ministre Kakuei Tanaka (qui constitue un appui déterminant au gouvernement de Nakasone), condamné à quatre ans de prison pour corruption dans le scandale de la firme Lockheed. De ce fait, le Premier ministre se voit contraint d’organiser des élections anticipées en décembre
1983. Le scrutin constitue un échec important pour le PLD qui perd la majorité absolue. Cependant, après négociations et avec l'appui de personnalités extérieures au parti, Nakasone est de nouveau chargé de la direction du gouvernement et reconduit en 1984 pour un mandat de deux ans. Les élections anticipées de juillet 1986 marquent le renforcement du parti gouvernemental grâce aux efforts du Premier ministre pour réhabiliter l'image du PLD dans le pays. Nakasone est reconduit pour un an et Noboru Takeshita lui succède en
novembre 1987. C’est dans ce climat sombre que l’empereur Hiro-Hito meurt le 7 janvier 1989. À la fin de la décennie un nouveau scandale éclate (l’affaire Recruit-Cosmos) qui touche toutes les formations politiques. En mai 1989, le Premier ministre Takeshita, impliqué dans le scandale, démissionne. Sosuke Uno lui succède.

«
Mon
le 7 jan11ier 1989
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Deux jours plus tard,
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©Gammil
Le Premier ministre
Noboru Takeshita,
impliqué dans un scandale
polirico-financier, annonce
sa démission,
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dem 111 les délégués
du parti lib ér al démocrate.
© Hashimoto -Sygma exportations,
le Japon s'engage au
cours de la décennie à ouvrir plus
largement son marché aux produits
européens et américains, à limiter ses
exportations dans certains secteurs et à
réduire les droits de douane afin de
rééquilibrer les échanges.
À l'intérieur, l'inflation est maîtrisée:
de 8 % en 1980, le taux baisse à moins
de 3% en 1982 pour diminuer encore
autour de 1 % à la fin de la décennie.
Le chômage quant à lui est faible :
moins de 3% de la population active.
Ces remarquables performances au
regard de celles des autres pays
industrialisés doivent être nuancées par
un déficit budgétaire alarmant et une
demande intérieure faible.
Afin de
restaurer les finances publiques, les
autorités reconduisent chaque année
les mesures d'austérité.
En 1984, un
vaste programme de restructuration est
engagée : réforme dans l'ad�inistra
tion et désengagement de l'Etat.
Dans
le même temps, la relance économique
américaine contribue à la nette reprise
du Japon en 1984.
L'excédent de la
balance commerciale augmente
encore, cependant que le taux de
croissance du PIB s'élève à
5 %en 1984.
L'austérité budgétaire est
reconduite pour 1985.
Cette année voit
renaître les querelles commerciales
avec la CEE et les États-Unis d'autant
que la chute du dollar (et donc la
réévaluation du yen de 1985 à 1987) corrige
peu les déséquilibres.
Pendant
toute la décennie, les industriels
japonais accroissent considérablement
leurs prises de P-articipation directes en
Europe et aux Etats-Unis et
développent l'installation d'usines hors
des frontières.
Les avoirs à l'étranger
font du Japon le premier créancier net
mondial, renforçant son rôle
international.
À partir de 1987,
l'orientation économique se modifie.
En effet, les autorités adoptent une
politique de soutien à la consommation
intérieure, alimentant la croissance,
prouvant une souplesse d'adaptation
remarquable aux changements
internationaux et une volonté de
limiter la dépendance de la croissance
à l'égard des exportations.
Ainsi, une
relance budgétaire est engagée; les
taux d'intérêt sont faibles et les crédits
plus accessibles, ce qui favorise les
investissements des entreprises et des
ménages.
En 1988 est adoptée une
importante réforme fiscale qui diminue
les impôts directs et augmente la
fiscalité indirecte (la TV A est
introduite en 1989).
De plus, la
pression fiscale sur les entreprises est
allégée.
Renforcement du rôle international
Conformément à l'article 9 de la
Constitution de 1947, le Japon ne peut
entretenir une armée ou recourir à la gue�e.
Cependant, encouragées par
les Etats-Unis, les autorités souhaitent
le développement de la force militaire
et notamment des «forces
d'autodéfense».
Mais le budget de la
défense reste faible, inférieur et, à la
fin des années quatre-vingt, légèrement
supérieur à 1% du PNB, et l'opinion
demeure dans sa grande majorité
hostile au renforcement de la défense.
Toutefois, des manœuvres militaires
américano-japonaises conjointes se
déroulent pour la première fois depuis
la Seconde Guerre mondiale et les
deux pays procèdent à des échanges de
technologies militaires.
En 1986,
Tokyo se montre favorable -et se
déclare même prêt à participer -au
projet américain IDS.
Cette
coopération militaire entre le Japon et
les Etats-Unis n'est pas sans susciter
l'hostilité de l'Union soviétique.
L'attachement clair du Japon au camp
occidental, l'affaire du Boeing sud
coréen abattu le 31 août 1983 par des
avions soviétiques contribuent à
envenimer les relations entre Moscou
et Tokyo.
Mais en mars 1985, la
rencontre entre le Premier ministre
japonais Nakasone et le nouveau
dirigeant soviétique Gorbatchev
permet une amélioration, les deux pays
s'engageant notamment à régler le
contentieux territorial au sujet des îles
Kouriles.
Les nombreux voyages effectués par le
Premier ministre N akasone
symbolisent la volonté de renforcer le
rôle international du Japon et de
montrer l'ouverture du pays sur
l'extérieur.
Tokyo cherche d'autre part
à développer la coopération régionale
en Asie du Sud-Est.
En 1984, une
dizaine de pays asiatiques, notamment
l'Inde et le Pakistan, demandent au
Japon d'être leur porte-parole aux
sommets des pays industrialisés.
Les
investissements et l'aide au
développement du Japon dans la
région sont importants..
»
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