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La bête du Gévaudan la fin du cauchemar

Publié le 03/10/2018

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En juin 1765, le marquis François Antoine de Beauterne, porte~arquebuse et lieutenant des Chasses royales, est envoyé dans le Gévaudan par Louis XV. Il va abattre un énorme loup, qu'on prendra un temps pour la « bête ». Mais les massacres continueront, et ce n'est que deux ans plus tard, le 19 juin 1767, que le chasseur Jean Chastel tuera enfin le monstre. Qui ne sera jamais formellement identifié ... Depuis juin 1764, ni les chasseurs, ni les dragons du roi, ni même le meilleur louvetier du royaume n'ont pu venir à bout de la « bête » mystérieuse et sanguinaire qui sème la terreur dans le Gévaudan. L'affaire suscite une intense émotion et, jusqu'à l'étranger, soulève de vives critiques à l'égard du pouvoir, dont on raille l'impuissance face à ce que beaucoup considèrent comme un simple loup. Après avoir délibéré avec ses ministres et les autorités locales, Louis XV décide d 'envoyer sur place le marquis François Antoine de Beauterne, porte-arquebuse et lieutenant des Chasses royales. Le 25 juin 1765, le marquis s'installe à Sauzet, près de Venteuges, là où la bête a dernièrement sévi. Un dénouement provisoire La soixantaine passée, calme, courtois et méthodique, Beauterne jouit d'un grand prestige et gagne la confiance des paysans, las des fanfaronnades et de l'arrogance méprisante de ceux qui l'ont précédé. Il fait creuser des affûts dans les bois, organise des battues, piste la 

« bête sans relâche .

« Je n'ai ja­ mais vu de pays pareil à ce lui ­ l à et aussi difficile », écrit-il fin juillet au Gouvernement en demandant des moyens sup­ plémentaires .

A la Cour, on est persuadé que la b ête du Gévaudan n'est ,qu'un loup de taille exception­ nelle , comme le marquis , qui ne l'a pas vue, a semblé l'indi­ quer.

Presque chaqu e jour, l'animal fait de nouvelles vic­ times .

Le 9 août , il tue une pe­ tite fille à deux pas du château UNE BÊTE DRESSÉE POUR TUER? Le loup ne s'attaque généralement pas à l'homme, qu 'il craint.

Contrairement à la « bête du Gévaudan », qui, si on lui résiste, fait face avec rage et, lorsqu 'elle a le dessous , s'éloigne sans hâte .

Malgré de nombreuses blessures réputées mortelles, celle-ci a survécu .

Plusieurs victimes ont eu la tête coupée, certaines ont été retrouvées déshabillées .

En vertu de ces observations, les thèses les plus récentes optent pour un croisement de chien et de loup ; la bête aurait été dressée pour tuer par un fou sadique, son guide et son suiveur lors de sa cavale sanglante, et protégée, tels les chiens de guerre , par une cuirasse de peau très épaisse.

Le coupable pourrait être l'un des fils de Jean Chastel, Antoine , qui, prisonnier des Maures , a été en contact avec des animaux sauvages et serait revenu très perturbé de captivité .

li aurait peut-être agi à la demande de Jean-François Charles, fils dégénéré du comte de Morangiès , marquis de Saint-Alban .

Pris de remords après avoir couvert les agissements de son fils, Jean .Chastel l' aurait convaincu d'ôter la cuirasse de la bête et de l'envoyer au bout de son fusil...

de Besset .

C'est justement là qu 'est alors installé Beauterne , qui , face à ce qui ressemble curieusement à un défi , ne sait plus que penser .

Le dimanche 16 août est marqué par un autre incident : sur de fausses indica­ tions données par un chasseur de la région , Jean Chastel, et ses fils, Pierre et Antoine, des gardes du marquis frôlent la mort en manquant de s'enliser dans une fondrière.

Les Chastel -qui ont été les témoins volon­ tairement passifs de la scène ! -sont jetés en prison à Saugues.

A Versailles, le roi s'impatiente, offensé d'être la risée de la presse anglaise, allemande, espagnole .

Beauterne, lui, est découragé .,« li n'y a plus rien à espérer ! », confie-t-il à son épouse .

Le 21 septembre, ce­ pendant, il annonce avoir tué la bête, qui se révèle être un énorme loup , aux Chazes, dans le Velay, bien loin des lieux où le monstre a exercé ses mé­ faits.

La population doute .

Pour Louis XV, qui accorde à son porte-arquebuse les plus hautes distinctions, l'affaire ~st close .

«L'animal n'est pas mort» ! Pour les paysans du Gévaudan , le cauchemar continue : après un mois de répit, les massacres reprennent et se multiplient durant l'interminable hiver 1765-1766 .

Quelques jours avant Noël , une petite fille, Agnès Mourgues, est égorgée à Mar­ cillac .

Le curé de la paroisse, l 'abbé Ollier , écrit à un notable de la région : «L'animal féroce n'est pas mort ; ce n'e st pas un loup » ! Mais les autorités ne veulent plus rien savoir .

Et les affreuses et incessantes tueries continuent, jusqu'au printemps 1767.

Pendant ce temps, les Chastel ont .été libérés.

Bien que taci­ turne, le père a pris en affection une fillette de la Besseyre­ Sainte-Mary, Marie Denty .

Le 15 mai 1767, celle-ci est dévo­ ré~ par la bête, et c'est boule­ versé que Jean Chaste l assiste aux obsèques .

Début juin, des pèlerinages rassemblent des foules immenses.

Lors d'une de ces cérémon ies, à Notre-Dame­ de-Beaulieu, Chastel fait bénir trois balles, qu 'il a fait fondre dans une médaille de la Vierge .

Le jeudi 18 juin, la bête tue un enfant à Servilanges.

Ce sera sa dernière victime ...

Jean Chastel convainc le mar­ quis d'Apcher, impliqué depuis le début dans la lutte contre la bête , d'organiser une nouvelle chasse .

Le 19 juin, à l'a ube , il se met en route avec le marquis et son équipage pour l'ultime tra­ que.

li est embusqué dans des fourrés, lorsqu'il aperçoit l'ani­ mal , rabattu vers lui par les chasseurs : il tire et fait mou­ che .

Vingt-cinq survivants au moin~ certifient reconnaître la bête devant m0aître Marin, le notaire de Langeac.

Chastel est chargé d'escorter à Versailles la dépouille du monstre, dont le bilan s'élève à deux cent cin­ quante attaques, plus de cent trente morts et soixante-dix ble ssés.

Mais elle arrivera dans un tel état de putréfaction, qu'elle sera enfouie avant d'être examinée par les zoologistes de la Cour.

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