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LA CONFÉRENCE AFRO-ASIATIQUE DE BANDOENG (1955) - HISTOIRE

Publié le 17/01/2022

Extrait du document



« La conférence afro-asiatique déplore la politique et les pratiques de ségrégation et de discrimination raciales qui forment la base du système politique et des rapports humains dans de vastes régions d'Afrique et dans d'autres parties du monde...
Considérant la situation instable en Afrique du Nord et le refus permanent d'accorder aux peuples d'Afrique du Nord leur droit à disposer d'eux-mêmes, la conférence déclare appuyer les peuples d'Algérie, du Maroc et de la Tunisie à disposer d'eux-mêmes et à être indépendants, et elle presse le Gouvernement français d'aboutir sans retard à une solution pacifique de cette question...
La conférence est d'accord :
1° Pour déclarer que le colonialisme, dans toutes ses manifestations, est un mal auquel il doit être mis fin rapidement;
2° Pour déclarer que la question des peuples soumis à l'assujettissement à l'étranger, à sa domination ou à son exploitation constitue une négation des droits fondamentaux de l'homme, est contraire à la charte des Nations Unies et empêche de favoriser la paix et la coopération mondiales;

« Les participants 1.

Les pays :Cinq pays d'Asie ont pris l'initiative de cette conférence : l'Inde, le Pakistan, Ceylan, la Birmanie et l'Indonésie.

Cesont donc des pays qui viennent d'accéder à l'indépendance.

Parmi les puissances présentes, il y a égalementd'autres pays d'Asie orientale comme la Chine et le Japon, des états arabes (l'Égypte, l'Arabie Saoudite) et nonarabes (l'Iran, la Turquie).

Seuls, quatre pays d'Afrique Noire participent à la conférence.On peut remarquer que les deux grandes puissances, États-Unis et U.R.S.S., sont absentes, bien que cette dernièreait une grande partie de son territoire en Asie.

Il n'y a pas non plus de pays européen — ce qui paraît logique enraison de l'hostilité exprimée au colonialisme — ni de pays d'Amérique latine.

Toutefois, les tensions existant dans lecadre de la guerre froide se manifestent entre les participants : certains (le Pakistan, la Turquie) défendent lespositions pro-occidentales, tandis que la Chine et le Vietnam du Nord représentent, en principe, le camp socialiste. 2.

Les dirigeants :Plusieurs dirigeants vont exercer, en raison de leur prestige personnel, une influence prépondérante.

D'abord leprésident indonésien Soekarno, qui ouvre la conférence à Bandoeng, près de sa capitale Djakarta.

Dès août 1945, ila proclamé l'indépendance de son pays, et a ensuite mené pendant quatre ans la lutte contre les Pays-Bas,métropole coloniale.Nasser, « Rais » d'Égypte depuis l'année précédente, a signé avec les Anglais un traité prévoyant l'évacuation en1956 de la zone du canal de Suez par les troupes britanniques.

Il incarne les espoirs d'union du monde arabe.

Quantau Premier ministre chinois, Zhou Enlai, il donne à la Chine populaire l'occasion de prendre rang parmi les grandespuissances alors que la plupart des pays du camp occidental ne l'ont pas encore reconnue.

Il fait également preuvede souplesse et d'esprit de conciliation, ce qui permet le développement de l'influence chinoise dans le Tiers-Monde.C'est cependant Nehru qui joue le rôle déterminant : Premier ministre d'un pays, l'Inde, qu'il a conduit àl'indépendance sans conflit armé avec la puissance coloniale, l'Angleterre, il défend les idées de paix, s'oppose à lapolitique des deux Grands, et voudrait entraîner le Tiers-Monde dans la voie du neutralisme. B.

La naissance du Tiers-MondeLe vote à l'unanimité du communiqué final traduit la solidarité des participants à la conférence.

Solidarité entre despays qui ont, pour la plupart, connu la domination coloniale et qui, pour certains d'entre eux, comme la Jordanie,subissent encore une influence de l'ancien colonisateur.

Ils affirment leur volonté d'agir ensemble pour aider les paysencore colonisés à accéder à l'indépendance.Sur le plan des relations internationales, la proclamation des dix principes de coexistence permet au Tiers-Monde dese présenter comme un troisième bloc, refusant de s'engager dans l'un ou l'autre des deux camps qui s'affrontentdans la guerre froide.

On notera que la Chine populaire, en votant le communiqué final, se démarque ainsi del'U.R.S.S.

Toutefois, la politique de non-alignement, préconisée par Nehru, sera développée ultérieurement; en 1955,des divergences sur les problèmes internationaux existent entre les participants à la conférence.

C'est sur lacondamnation du colonialisme que l'unanimité se fait avec le plus de netteté. II.

LA CONDAMNATION DU COLONIALISME L'extrait cité du communiqué final exprime en quatre points la position de la conférence face au colonialisme. A.

Les principesLa condamnation du colonialisme est prononcée en termes vigoureux : c'est un « mal auquel il doit être mis fin ».

Ilsignifie, pour les peuples colonisés, « l'assujettisement à l'étranger », la « domination », « exploitation ».

On peutrelever que cette condamnation du colonialisme englobe « la politique de ségrégation et de discrimination raciales»...

non seulement en Afrique, mais aussi « dans d'autres parties du monde ».

Sont visés les colonies, l'Afrique duSud, et, pourquoi pas, les États-Unis.La conférence s'appuie donc explicitement sur les principes des Nations Unies pour dénoncer le colonialisme et leracisme.

Argumentation habile puisqu'elle met en contradiction l'attachement aux « droits fondamentaux de l'homme» des puissances coloniales, qui ont voté la Charte des Nations Unies, et la politique qu'elles sont accusées depratiquer dans leurs colonies.Ni les démocraties occidentales, ni les pays socialistes ne peuvent rejeter des valeurs pour lesquelles ils affirmentcombattre : la liberté et l'indépendance des peuples, expression deux fois employée.

Les uns et les autres ontadopté en 1948 la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.

Ces références aux principes de l'O.N.U.

prouventl'espoir que met le Tiers-Monde dans l'organisation internationale. B.

Les moyens d'actionAutant la conférence apparaît catégorique dans son rejet du colonialisme, autant elle est modérée quant auxmoyens d'action préconisés.

Elle dit « appuyer » la cause des peuples colonisés, mais ne précise pas comment.

Elle. »

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