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La décolonisation : La fin des grands empires

Publié le 18/06/2011

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La première transformation des rapports entre les pays industriels et les régions périphériques apparaît au début de la révolution industrielle, qui commande un changement du commerce mondial. Les importations traditionnelles de marchandises exotiques, c'est-à-dire des produits de luxe de l'Orient — qui avaient fait la fortune des villes méditerranéennes, puis du Portugal, de l'Espagne et, à un degré moindre, des Pays-Bas — et des produits des plantations coloniales (le sucre brésilien d'abord, puis les produits agricoles, selon le modèle des plantations mis en place en Indonésie par les Néerlandais), commencent à décliner et le capitalisme s'étend alors à l'Europe occidentale, au Japon et à l'Amérique du Nord.

« économiques.Jean Chesneaux, reprenant les théories de M.N.

Roy, souligne de son côté que l'utilisation du terme décolonisationconstitue le dernier avatar, « le dernier refuge d'une interprétation européocentrique de l'histoire asiatique ».

Il estévident que le raisonnement de Chesneaux peut être élargi à l'ensemble du processus.

S'il faut attacher la plusgrande importance à la transformation des rapports entre les métropoles occidentales ou orientales et leursanciennes colonies, il apparaît que qualifier ce changement de décolonisation revient à donner « trop d'importanceaux initiatives de l'ancienne métropole, à suggérer entre colonisation et décolonisation et les décisions de l'anciennemétropole une symétrie qui ne correspond pas au mouvement profond de l'histoires ».Les Noirs américains, se disant dans une position identique à celle des populations de couleur soumises au pouvoirétranger, font eux aussi appel à la notion de décolonisation.

L'équivoque est de taille, car il y a confusion voulueentre l'intégration du Noir américain à l'économie américaine, à la forme sociale américaine, et la situation desnations colonisées.La confusion est aussi lourde lorsqu'on classe, parmi les mouvements de décolonisation, la politique desgouvernements autochtones pratiquée par l'Afrique du Sud dans les Bantoustans, et surtout dans le Transkai.

Lespopulations y trouveraient, selon les politiciens blancs de l'Afrique du Sud, la seule possibilité de se « développerdans le cadre de [leurs] valeurs », à l'intérieur de leurs propres territoires.

Cette politique de séparation territorialeentre les Blancs et les Africains aurait trouvé des adeptes parmi ces derniers, qui commenceraient à croire qu'elleconduira par étapes à des indépendances nouvelles8.Une telle solution, fondée sur la fiction des gouvernements constitués par des Africains, mais ne disposant d'aucunpouvoir réel, ne peut être versée au dossier de la décolonisation que dans le cadre d'une conceptualisation trèsvague qui permet de l'iden-tifier aux indépendances politiques formelles. Le long parcours de la décolonisation La première transformation des rapports entre les pays industriels et les régions périphériques apparaît au début dela révolution industrielle, qui commande un changement du commerce mondial.

Les importations traditionnelles demarchandises exotiques, c'est-à-dire des produits de luxe de l'Orient — qui avaient fait la fortune des villesméditerranéennes, puis du Portugal, de l'Espagne et, à un degré moindre, des Pays-Bas — et des produits desplantations coloniales (le sucre brésilien d'abord, puis les produits agricoles, selon le modèle des plantations mis enplace en Indonésie par les Néerlandais), commencent à décliner et le capitalisme s'étend alors à l'Europeoccidentale, au Japon et à l'Amérique du Nord.Sous la pression de cette mutation, les courants d'échanges connaissent une transformation considérable : lesproduits manufacturés, textiles notamment, sont échangés contre des produits agricoles venus d'Orient et des paysneufs.

De plus, les échanges de produits miniers et manufacturiers progressent entre pays industrialisés.

Lecommerce mondial est ainsi marqué par ces deux sortes d'échanges.Tandis que les exportateurs de capitaux vers les pays périphériques créent des réseaux ferroviaires (en Afriquecomme en Asie et en Amérique) — infrastructure indispensable à l'exploitation minière, pétrolifère, etc., ainsi qu'àl'agriculture (plantation d'hévéas, de thé, de café, de canne à sucre, de tabac, de coton, de sisal, de palmiers, decocotiers, etc.) — les échanges entre les pays industrialisés se développent plus rapidement que ceux ralliant lespays avancés et la périphérie (ce qui sera appelé plus tard le tiers monde).Nous assistons, dans la seconde moitié du me siècle et les premières années du xxe siècle, au démantèlement desformations sociales traditionnelles qui tentent de résister avec des formes de combat peu adaptées sous la directiondes chefs en place.

La progression de la pénétration est ainsi ponctuée de révoltes : celle des cipayes, aux Indes,en 1857, suivie de celles de Madagascar et de l'Ethiopie, en 1896, et les innombrables résistances en Asie et enAfrique, tant orientale qu'occidentale.

Bien que difficile, l'écrasement de ces résistances, à l'aide des armes à feu (lamitrailleuse y jouant un rôle fondamental) et des techniques nouvelles de combat, porte un coup certain auxanciennes formes de pouvoir.

De nouvelles formes administratives s'imposent, appuyées par l'armée et lesmissionnaires.

Cependant, la mutation intervenue dans les systèmes traditionnels et la liquidation des autarcieséconomiques obligèrent les puissances coloniales à se faire des associés parmi les populations dominées.

Ainsi, lecolonisateur est-il amené à développer, dans quelques régions, les embryons des bourgeoisies autochtones, tout enliquidant ces mêmes embryons partout ailleurs.L'extension du capitalisme força quelquefois à détruire provisoirement les classes moyennes mises en place pendantla période encore mercantiliste de la présence occidentale.

Ces classes moyennes seront cependant reconstituées,mais dans un moule nouveau, répondant à d'autres intérêts.

En Afrique, par exemple, les évolués ont été détournésdes secteurs productifs de l'économie pour se mettre au service des firmes européennes ou entrer dans les carrièresadministratives publiques : « Ils constituèrent une masse de commis, représentatifs de la catégorie locale la plusfavorisée : formés dans les écoles des missionnaires à la culture occidentale et acquis à ses méthodes, ils furent àl'origine de cette aristocratie bureaucratique hypertrophiée qui pèse si lourdement sur les régimes politiquescontemporains.

»Cependant, ces bourgeoisies, même si elles furent dans de nombreux cas éloignées de force des secteursproductifs, ne tardèrent pas à établir le bilan des résistances, ainsi que des techniques mises en place par lespuissances occidentales pour mener à bien leur domination.

Dès 1885, en Inde, le Mouvement du Congrès, certeslégaliste, essaya de s'aligner sur les données occidentales, mais en envisageant une orientation propre des affairesindiennes, bien que dans le cadre du libéralisme.

Le Mouvement du Congrès, fondé en 1885 par Banerja, demandaitque l'administration de l'Inde soit confiée aux Indiens.

Il devint, avec Tilak, le centre de l'opposition politique dupays.

En 1906, il réclamait l'indépendance.

Aux premières élections (1937), le parti du Congrès triompha et, aprèsl'indépendance (1947), il garda la direction du gouvernement.. »

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