La fin du Titanic Océan Atlantique, 1912 (histoire)

« A 12 h 5, le capitaine fit préparer les canots de sauvetage.

Il n'y eut pas de panique au début.

Les passagers refu­ saient tout simplement de croire qu'ils étaient en danger.

Le Titanic 'ne pouvait pas sombrer'.

Ce n'est qu'au moment où le navire commença à donner de la bande que les passagers perdirent leur calme.

Les femmes et les en­ fants eurent priorité, selon la règle traditionnelle.

Les maris et les pères se séparèrent de leurs familles en lar­ mes.

On vit également des gens qui, sans honte aucune, ne pensaient qu'à eux-mêmes.

Le canot de sauvetage n° 1 qui pouvait contenir quarante personnes, fut mis à l'eau avec seulement douze personnes à bord: Sir Cosmo Duff Gordon, sa femme, une secrétaire, deux Américains, six chauffeurs et l'un des matelots qui devaient surveiller les icebergs.

En général, on s'occupa d'abord des passagers Ci-dessus: Une illustration d'un journal anglais montrant le capitaine Smith dans une situation embarrassante, au moment où un de ses hom­ mes lui propose de l'aider .

Smith refusa et dit à ses hommes de s'occu­ per de leur propre sauvetage.

On ne l'a plus jamais revu.

de première classe.

Ce fait est prouvé par des chiffres.

Parmi les passagères de première classe, quatre femmes seulement se noyèrent, alors que, sur les deux cent soixante-douze femmes de deuxième et troisième classes, quatre-vingt-seize seulement furent sauvées.

Les portes de la troisième classe furent même fermées pendant quel­ que temps pour éviter le mélange des passagers.

Lorsque le navire s'enfonça encore plus fortement de l'a­ vant, Benjamin Guggenheim et son domestique se retirè­ rent dans leurs cabines.

Ils en sortirent quelque temps après en vêtements de soirée.

Howard Case, un magnat londonien du pétrole, fut aperçu pour la dernière fois, penché au bastingage, et fumant tranquillement une ciga­ rette.

A 12h20, le Titanic se tenait complètement dressé sur l'eau, puis il glissa lentement vers les abysses pour al­ ler piquer du nez sur le fond de l'océan, à 3 000 mètres de profondeur.

Tous les émigrants qui cherchaient encore une sortie dans les sombres coursives, furent engloutis avec le navire.

Les voyageurs qui se trouvaient sur le pont tombèrent dans l'eau glacée, où ils supplièrent en vain les bateaux de sauvetage de leur venir en aide.

Le plus af­ freux de cette tragédie, c'est que sur les mille cinq cents personnes qui se débattaient dans l'eau, treize seulement furent embarquées dans les dix-huit canots de sauvetage, qui n'étaient pourtant qu'à moitié occupés.. »