la france et le régime de vichy
Publié le 24/11/2012
Extrait du document
«
Maginot, et se place exactement comme en 1914.
Pendant donc 8 mois, les troupes
demeurent immobiles, dans l’attente d’une offensive allemande, qui ne vient pas.
Ceux-
ci sont en fait en pleine reconstitution de leur stock de matériel de guerre, que la
campagne de Pologne a épuisé.
L’immobilisme des armées alliées leur donne donc tout
le temps nécessaire à cette entreprise.
Puis, le 10 mai 1940, l’Allemagne commence son
offensive à l’Ouest.
En 3 jours, en violant la neutralité des Pays-Bas et de la Belgique,
elle est aux portes de la France.
Les alliées, comprenant leur erreur, lancent leurs armées
en direction du nord, dans l’espoir de bloquer au plus tôt les armées allemandes.
Cet
épisode de la guerre, surnommé « la course à la mer », est en fait une preuve flagrante de
la stratégie défensive des alliées, qui, terrés derrière la ligne Maginot, reproduisent la
même erreur qu’en 1870 et qu’en 1914.
L’Etat major français, le maréchal Pétain y
compris, pensait que le double tampon constitué par la Belgique et les Pays-Bas, puis la
barrière infranchissable des Ardennes serait suffisamment dissuasive pour forcer
l’Allemagne à s’attaquer à la ligne Maginot.
Les armées françaises et anglaises sont
donc prises en tenaille, et selon Marc Olivier Baruch dans Le Régime de Vichy , « seul
l’embarquement, dans des conditions extrêmement difficiles, de près de 330 000
hommes à Dunkerque (…) permit de limiter à 180 000 le nombre de prisonniers ».
La situation politique devint alors intenable, et Paris étant déclarée ville ouverte, les
Allemands y entrant le 14, le gouvernement français fuit à Bordeaux.
Pendant ce temps,
près de 10 millions de civils erraient sur les routes et allaient vers le sud, tentant de fuir
l’invasion allemande.
Paul Reynaud, alors président du Conseil, tente de décider le
Gouvernement à poursuivre la lutte, soit depuis, toujours selon Marc-Olivier Baruch,
« un hypothétique réduit breton, soit depuis l’Afrique du Nord ».
Faute de soutiens, il
démissionna le 16 juin, et fut immédiatement remplacé par le maréchal Pétain, qui dès le
début de la déroute française prônait l’armistice comme seul moyen de préserver la
souveraineté nationale.
C’est ainsi que, le 17 juin 1940, le maréchal Pétain faut démocratiquement élu par la
Chambre des Députés à Bordeaux, à l’exception de 80 d’entre eux, le 16 juin 1940.
Le
gouvernement atterri donc à Bordeaux fin juin.
Lyon fut ignoré car son maire, Edouard
Herriot, alors président de la Chambre des Députés, et radical convaincu, apparaissait
comme un symbole de l’ancien régime honni.
Les premiers jours du régime, notamment
avec l’épisode de Mers el-Kébir, marquaient un peu plus encore la fracture entre les
alliées d’hier.
Ainsi, Laval, dans son discours du 10 juillet 1940, déclara « n’avoir pas
l’intention de déclarer la guerre à l’Angleterre, mais chaque fois qu’il le pourrai, rendre
coup pour coup ».
C’est lorsque le maréchal Pétain, au lendemain du projet de révision
constitutionnel, grâce à des « actes constitutionnels » (Hossein), s’accorda les pleins
pouvoirs, que la III ème République fut vraiment mise entre parenthèse.
Comme le dit
Baruch, ils étaient ceux d’un dictateur.
L’abrogement de « l’amendement Wallon »
supprimait pour de bon la République, et par la seule phrase « Nous Philippe Pétain,
maréchal de France, vu la loi constitutionnelle du 10 juillet 1940, déclarons assumer les
fonction de chef de l’Etat français », la république disparaissait.
Pétain désignant lui
même son successeur, à savoir Laval, le système démocratique était à son tour destitué.
Qualifié de « coup d’état constitutionnel » par René Cassin, alors l’une des
personnalités intellectuelles de la France libre, cette prérogative du maréchal fut l’acte
fondateur d’un état autoritaire et personnel, qui reniait toute origine démocratique..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Le régime de Vichy: La France dans la défaite
- La France de juin 1940 à juin 1944: régime de Vichy, France occupée, collaboration et résistance
- La France métropolitaine, de l'armistice à la libération : le régime de Vichy, la collaboration, la Résistance intérieure.
- Les mémoires de la Seconde Guerre mondiale : l'évolution de la mémoire de la déportation des juifs en France, l'évolution de la mémoire de l'Occupation et du régime de Vichy, des résistants de l'intérieur, la mémoire gaulliste de la France libre, la mémoire communiste.
- LA FRANCE OCCUPÉE (1940-1944) LE RÉGIME DE VICHY, COLLABORATION, RÉSISTANCE, VIE QUOTIDIENNE