Le régime de Vichy: La France dans la défaite
Publié le 18/11/2018
Extrait du document
«
•
Elle rassemble tous les anciens
combattants dont les associations
ont été dissoutes.
Elle a pour mission
de relayer auprès des Français
le discours de la Révolution nationale,
mais aussi d'encadrer la population.
• Les plus activistes d'entre eux
se retrouvent dans le Service d'ordre
légionnaire (SOL), fondé en décembre
1941.
Organisation paramilitaire,
le SOL constitue une amorce de parti
unique.
les Allemands, soupçonneux,
l'interdisent en zone occupée.
• Les jeunes sont embrigadés
dans les Chontiers de ln jeunesse
qui remplacent le service militaire,
interdit par la convention d'armistice.
Dans leur vingtième année, tous
les garçons doivent faire un stage =-,...,....,""f"lrnl de huit mois
dans des camps
situés en
zone sud.
Ils y reçoivent
une éducation
morale
et civique
r-:===- et
font des
travaux d'utilité
publique.
UN HGIME D'UCLUSION
Pour souder la communauté nationale,
Vichy décide de l'épurer des « mauvais
Français » et des corps étrangers
qui la rongent.
CoMMUNISTES n FRANCS-MA ÇONS
• En août 1940, les sociétés secrètes
sont interdites.
Les loges maçonniques
sont dissoutes, leurs membres radiés
de la fonction publique et leurs biens
liquidés.
les fonctionnaires doivent
faire une déclaration de non
appartenance.
En 1941, les noms
des francs-maçons les plus célèbres
sont publiés au Journal officiel
pour les jeter a la vindicte populaire.
Ces mesures de répression frappent
particulièrement les instituteurs.
• Une loi de septembre 1940 stipule
que les communistes peuvent être mis
en état d'arrestation.
Dès octobre, la
police effectue une vague d'arrestations,
dans les deux zones, de militants
communistes et syndicalistes, bientôt
suivie par d'autres.
la répression
s'accentue après l'entrée en guerre
de l'Allemagne contre l'URSS, le
22 juin 1941.
les militants sont enfermés
dans des camps, comme celui de
Chateaubriant.
Les gaullistes et les
communistes sont accusés d'appartenir
à un parti antinational.
En juillet 1940,
de Gaulle est condamné a mort par
contumace et déchu de sa nationalité.
Lfs LOIS ANTIJUIVES
• En juillet 1940, une loi ordonne la
révision des naturalisations effectuées
depuis 1927.
Environ 15 000 personnes
seront dénaturalisées, notamment celles
d'origine juive.
Une autre loi exclut de
l'administration les agents nés de pères
non français.
Plus de 2 000 personnes
sont révoquées a la fin de l'année.
• Le 3 octobre 1940, un premier statut
des juifs, renforcé par un second en
juin 1941, les exclut de l'administration,
de la magistrature et de l'armée.
Ils ne peuvent exercer de responsabilités
dans les médias et la culture.
• Un numerus clausus leur est imposé
dans les universités (3 %} et dans
les libérales •
En mars 1941, un Commissariat aux
questions juives est créé pour appliquer
cette politique antisémite, décidée
librement par Vichy.
• Dans la zone occupée, les Allemands
prennent des mesures spécifiques
qui sont appliquées par les
représentants de Vichy.
les juifs
sont obligés de porter l'étoile joune
et des rafles sont opérées par la police
française a partir des fichiers établis
par les autorités de Vichy.
• En juillet 1941, les biens juifs sont
aryanisés, c'est-à-dire confisqués et
cédés a des non-juifs.
Les juifs doivent
être recensés et la mention «juif»
est portée sur leur carte d'identité.
les juifs étrangers peuvent être frappés
d'internement administratif par ordre
du préfet.
• le 12 août 1941, une première rafle,
a Paris, aboutit a l'arrestation
de 4 000 juifs,
• les 16 et 17 juillet 1942,
13 000 juifs de la région parisienne
sont arrêtés, parqués dans le Vél'd'Hiv,
avant d'être transférés au camp
de Droncy, antichambre des camps
de concentration nazis.
Au total,
sur les 80 000 juifs déportés, 2 500
seulement reviendront des camps
nazis, soit 3 %.
LE
DURCISSE MENT DU RÉGIME
comme le dauphin
de Pétain.
• Il signe les protocoles de Paris
qui engagent la France dans
une collaboration militaire.
l'armée
allemande est autorisée a utiliser
les bases militaires françaises en Syrie,
en Tunisie et en AOF.
Ces accords
sont rejetés par le Conseil le 6 juin.
À cette date, ils n'intéressent plus les
Allemands, accaparés par l'Imminence
de l'invasion de l'URSS.
la légion des volontaires français contre
le bolchevisme (LVF), pour combattre
aux côtés de la Wehrmacht, sur le front
de l'Est.
la LVF reçoit l'aval de l'État
français et Pétain écrit aux combattants
français pour leur dire qu'ils «détiennent
une part de l'honneur de la France ».
LE « VENT MAUVAIS »
• À
partir de l'été, la confiance des
Français envers Vichy et la Révolution
f--------------1 nationale se détériore.
Pétain dénonce
« le vent mauvais » qu'il « sent se
lever de plusieurs régions de France ».
Il réaffirme ses choix de collaboration
avec l'Allemagne engagée, à l'Est,
LA
COLLABORATION
• La collaboration avec le vainqueur
allemand est une initiative des
responsables de Vichy, persuadés
de la victoire allemande.
Après
une première rencontre entre
Laval et Hitler, le 22 octobre 1940,
Pétain rencontre le Führer à Montoire
(Loir-et-Cher), le 24 octobre,
et scelle d'une poignée de main
la collaboration avec l'occupant.
• Pétain et Laval espèrent obtenir,
en échange, un assouplissement des
conditions d'armistice et la signature
d'un traité de paix.
Ils espèrent que
la France occupera la seconde place
au sein d'une Europe allemande.
• la collaboration s'est révélée être
un marché de dupes.
les autorités de
Vichy ont cédé en permanence aux
exigences allemandes, leur ont offert
toujours davantage, sans jamais rien
obtenir en retour.
Elle a facilité le
pillage économique du pays et la
participation de la France a l'effort de
guerre nazi.
Elle a fait de la France un
État servile, un satellite de l'Allemagne
nazie, participant à la lutte contre
la Résistance et à la solution finale.
le maintien d'un gouvernement
national a permis aux Allemands
d'occuper la France en étant
déchargés de son administration
et a été le meilleur garant de la
passivité des Français face a l'occupant a
la (( défense de la civilisation » et
de construction, en France, d'un ordre
nouveau.
Toute réunion politique
est interdite et les moye ns de la police
sont doublés.
Il renforce le contrôle
sur l'administration, en créant
un corps des commissaires du pouvoir,
chargé de faire appliquer les textes
dans l'esprit de la Révolution nationale.
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LEs SECTIONS SPtCIALES DES TRIBUNAUX
·Après l'exécution de l'aspirant
allemand Moser par le colonel Fabien,
résistant communiste, le 22 août 1941,
le gouvernement édicte une loi
d'exception, a effet rétroactif, qu'il
antidate du 14 août Celle-ci conduit
à la création des « sections spéciales »
auprès des tribunaux, chargées
de réprimer les activités communistes
et anarchistes.
• le 27 août, après une parodie
de procès, une cour spéciale condamne
à mort trois militants communistes,
déjà condamnés à des peines de prison
pour délit de propagande.
• En octobre, le ministre de l'Intérieur,
Pierre Pucheu, fournit aux Allemands
une liste d'otages à exécuter, où
ne figurent que des communistes :
98 Français sont fusillés.
LE
PROdS DE RIOM
• En février 1942, une cour suprême
de justice est constituée, à Riom
(Puy-de-Dôme), pour juger les anciens
dirigeants de la Ill' République, Léon
Blum, Édouard Daladier, Paul Reynaud
et Maurice Gamelin, accusés d'être
responsables de la défaite.
Les accusés
profitent de cette tribune pour défendre
leur bilan et faire le procès de Vichy.
Ils dénoncent les responsabilités
de Pétain dans l'impréparation militaire
et l'accusent d'avoir profité de la défaite
pour s'emparer du pouvoir et éliminer
ses adversaires politiques.
Les nazis
font pression pour interrompre
le procès.
les accusés sont transférés
en Allemagne et internés.
LA LUTTE CONTRE LA RtSISTANCE
• Pétain rappelle Laval, en avril 1942,
et le nomme chef du gouvernement
avec des pouvoirs accrus.
• le SOL, dirigé par Joseph Darnand,
est engagé dans la lutte contre
la Résistance.
• Pour lutter contre la Résistance,
••
llll! ..
� rn':fl Jqui se
développe,
les nazis
négocient
avec René
Bousquet,
secrétaire
général
de la police
de Vichy,
des accords
de coopération
entre les forces de police française,
la Gestapo et les SS.
L'affaire de
l'" trfflche rouge " (février 1944}
constituera un exemple célèbre
de collaboration policière.
LA RELtvE
• le 22 juin 1942, Laval déclare
souhaiter la victoire de l'Allemagne
et annonce la « Relève » : pour trois
ouvriers spécialisés français volontaires
partant travailler en Allemagne,
un prisonnier sera libéré.
Seulement
40 000 ouvriers acceptent de partir,
alors que les nazis en exigeaient 150 000.
L'OCCUPATION DE LA ZONE LIBRE
• Après le débarquement allié
en Afrique du Nord, l'armée allemande
entre en zone libre, le 11 novembre
1942, et occupe la totalité de la France.
• Bien que la fiction d'un État souverain
ait disparu, Pétain demeure à la tête
de l'État.
Laval reçoit les pleins
pouvoirs, dont celui de signer les lois.
LA MILICE
• En janvier 1943, un nouveau
mouvement, la Milice, est constitué
à partir du SOL.
Dirigée par Darnand,
celle-ci est placée sous l'autorité
de laval.
• Chargée « d'animer politiquement
le pays par une action de vigilance
et de propagande », la Milice devient
le principal auxiliaire de la Gestapo
dans la lutte contre la Résistance.
LE STO
• Devant l'échec de la Relève,
les autorités de Vichy instauren�
en février 1943, le Service du travail
obligatoire (STO} qui prévoit
la mobilisation pour deux ans des
hommes nés en 1920, 1921 et 1922
et leur envoi en Allemagne en vue
d'y travailler.
•
Le STO provoque une forte résistance
de la part de l'ensemble des Français,
y compris parmi les fonctionnaires
qui entravent son recrutement.
Les nombreux réfractaires au STO
vont grossir les rangs des maquis
qui apparaissent au début de l'année.
PtTAIN sous LE CONTR6LE DU REICH
• En novembre, Pétain veut convoquer
les Assemblées pour leur soumettre
un projet de Constitution et désigner
son successeur.
les nazis empêchent
la radiodiffusion du message de Pétain,
qui entame une grève du pouvoir,
avant de céder.
Le chef de l'État français
accepte la présence permanente,
auprès de lui, d'un représentant
du Reich chargé de le contrôler.
• De nombreux pétainistes s'éloignent
du pouvoir pour se rapprocher
de la Résistance.
Les nazis procèdent
à des purges parmi les proches
du maréchal, qu'ils remplacent
par des collaborateurs pro-nazis.
• Le 1" janvier 1944, Darnand est
nommé secrétaire général au maintien
de l'ordre e� le 6 janvier, Philippe
Henriot est nommé secrétaire d'État
à l'Information et à la Propagande.
• Investissant l'ensemble de l'appareil
de répression, les membres de la Milice
sont nommés préfets, intendants
de police, hauts responsables
des Renseignements généraux
et directeurs de prison.
• Des cours martiales sont créées pour
juger les flagrants délits d'assassinats
ou de meurtres.
Ce sont des groupes
de trois «juges » miliciens qui siègent
dans les prisons.
Les accusés ne
disposent ni d'avocat ni de recours.
Condamnés, ils sont aussitôt exécutés.
• Dans ses derniers mois, le régime
de Vichy entre dans un processus
de fascisation.
La Milice multiplie les
assassinats comme ceux des anciens
ministres Jean Zay et Georges Mandel.
• Depuis le 6 juin, les troupes alliées,
appuyées par les mouvements de
Résistance, libèrent le territoire français.
• Pétain et laval tentent, sans succès,
des ultimes tractations pour transmettre
le pouvoir et se dédouaner.
Laval
suit la Wehrmacht dans sa retraite,
rejoint en août, à Belfort, par Pétain
qui a été enlevé par les nazis.
ils sont emmenés en Allemagne
et installés au chateau de Sigmaringen
en septembre jusqu'à leur arrestation.
• En 1945, la Haute Cour de justice
condamne à mort Pétoin et Lovol.
le général de Gaulle commuera
la peine de mort de Pétain en prison
à perpétuité, pour services rendus
à la France lors de la guerre de
1914-1918.
laval sera exécuté.
• Un vaste mouvement d'épuration
frappe, au lendemain de la victoire,
les milieux collaborateurs,
donnant lieu à de nombreux excès..
»
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