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Le régime de Vichy: La France dans la défaite

Publié le 18/11/2018

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du Parlement le vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain pour promulguer la nouvelle Constitution de l'État français. Ce vote est acquis dans une atmosphère de crise. Sur les 666 parlementaires présents, seuls 80 votent contre et 17 s'abstiennent Le régime de Vichy naît dans une apparence de légalité. Ce sont les représentants de la nation qui sabordent la République.
 
UN RÉGIME FONDÉ SUR LE CULTE DU MARÉCHAL
 
■Les 11 et 12 juillet 1940, Pétain promulgue quatre actes constitutionnels qui font de lui le chef de l'État français.
 
• Il a la plénitude du pouvoir exécutif, nomme et révoque les ministres qui ne sont responsables que devant lui.
 
• Il exerce le pouvoir législatif. Ses décrets ont valeur de lois et de règlements.
 
• Il détient une partie du pouvoir judiciaire, il peut condamner
 
à la détention les ministres et les hauts fonctionnaires.
 
• Il dirige la diplomatie et les forces armées. Seule limite à son pouvoir, il ne peut déclarer la guerre sans
 
le consentement des Assemblées, qui se réunissent sur sa convocation.
 
• Les mandats électifs locaux sont remplacés par des nominations. Les réunions spontanées sont interdites. À partir de 1941, les fonctionnaires civils et militaires doivent prêter serment au chef de l'État.

UNE DICTATURE INFEODEE AUX NAZIS
Le régime de Vichy est né de la défaite cinglante infligée en cinq semaines par l'armée allemande à l'armée française, réputée la plus puissante du monde. Celle-ci provoque une véritable débâcle, un effondrement de l'État et de la nation tout entière.
Les Français, désemparés, s'en remettent au maréchal Pétain, le vainqueur de Verdun, qui apparaît comme le sauveur.
ARMISTICE OU CAPITULATION
• Le 19 mai 1940, alors que l'armée allemande vient de percer le front et encercle l'armée du Nord, le président du Conseil, Paul Reynaud, appelle le maréchal Pétain à la vice-présidence du Conseil et remplace le général Gamelin par le général Weygand à la tête des armées françaises.
• Le 10 juin, devant l’avancée de la Wehrmacht, le gouvernement quitte Paris et s'installe à Bordeaux. Un débat oppose les membres du Conseil sur la conduite à tenir.
Reynaud et le colonel Charles de Gaulle, sous-secrétaire d'État à la Défense nationale, sont partisans d'une capitulation de l'armée en métropole et d'une poursuite de la guerre à partir de l'empire colonial. Pétain, appuyé par Weygand, refuse la capitulation jugée comme une trahison envers les Français et un déshonneur pour l'armée. Ils sont favorables à une demande
d’armistice, décision politique d'arrêter les combats, préalable à la signature d'un traité de paix.
LE PÈRE PROTECTEUR DE LA NATION
• Un véritable culte de la personnalité est organisé par les services de propagande. Le maréchal Pétain, héros de Verdun, est sorti de sa retraite, à 84 ans, pour servir une dernière fois la patrie. Il est l'homme providentiel, le bouclier qui a fait «don de sa personne à la France pour atténuer ses malheurs ».
• Symbole de la France éternelle, il est comparé à Jeanne d'Arc et remplace Marianne sur les timbres-poste. Son buste est présent dans les préaux des écoles et les enfants chantent un hymne à sa gloire : « Maréchal ! Nous voilà ! » Des images d'Épinal exaltent le glorieux chef militaire, auréolé d'une couronne de chêne et de laurier, père protecteur de la nation française.

« • Elle rassemble tous les anciens combattants dont les associations ont été dissoutes.

Elle a pour mission de relayer auprès des Français le discours de la Révolution nationale, mais aussi d'encadrer la population.

• Les plus activistes d'entre eux se retrouvent dans le Service d'ordre légionnaire (SOL), fondé en décembre 1941.

Organisation paramilitaire, le SOL constitue une amorce de parti unique.

les Allemands, soupçonneux, l'interdisent en zone occupée.

• Les jeunes sont embrigadés dans les Chontiers de ln jeunesse qui remplacent le service militaire, interdit par la convention d'armistice.

Dans leur vingtième année, tous les garçons doivent faire un stage =-,...,....,""f"lrnl de huit mois dans des camps situés en zone sud.

Ils y reçoivent une éducation morale et civique r-:===- et font des travaux d'utilité publique.

UN HGIME D'UCLUSION Pour souder la communauté nationale, Vichy décide de l'épurer des « mauvais Français » et des corps étrangers qui la rongent.

CoMMUNISTES n FRANCS-MA ÇONS • En août 1940, les sociétés secrètes sont interdites.

Les loges maçonniques sont dissoutes, leurs membres radiés de la fonction publique et leurs biens liquidés.

les fonctionnaires doivent faire une déclaration de non­ appartenance.

En 1941, les noms des francs-maçons les plus célèbres sont publiés au Journal officiel pour les jeter a la vindicte populaire.

Ces mesures de répression frappent particulièrement les instituteurs.

• Une loi de septembre 1940 stipule que les communistes peuvent être mis en état d'arrestation.

Dès octobre, la police effectue une vague d'arrestations, dans les deux zones, de militants communistes et syndicalistes, bientôt suivie par d'autres.

la répression s'accentue après l'entrée en guerre de l'Allemagne contre l'URSS, le 22 juin 1941.

les militants sont enfermés dans des camps, comme celui de Chateaubriant.

Les gaullistes et les communistes sont accusés d'appartenir à un parti antinational.

En juillet 1940, de Gaulle est condamné a mort par contumace et déchu de sa nationalité.

Lfs LOIS ANTIJUIVES • En juillet 1940, une loi ordonne la révision des naturalisations effectuées depuis 1927.

Environ 15 000 personnes seront dénaturalisées, notamment celles d'origine juive.

Une autre loi exclut de l'administration les agents nés de pères non français.

Plus de 2 000 personnes sont révoquées a la fin de l'année.

• Le 3 octobre 1940, un premier statut des juifs, renforcé par un second en juin 1941, les exclut de l'administration, de la magistrature et de l'armée.

Ils ne peuvent exercer de responsabilités dans les médias et la culture.

• Un numerus clausus leur est imposé dans les universités (3 %} et dans les libérales • En mars 1941, un Commissariat aux questions juives est créé pour appliquer cette politique antisémite, décidée librement par Vichy.

• Dans la zone occupée, les Allemands prennent des mesures spécifiques qui sont appliquées par les représentants de Vichy.

les juifs sont obligés de porter l'étoile joune et des rafles sont opérées par la police française a partir des fichiers établis par les autorités de Vichy.

• En juillet 1941, les biens juifs sont aryanisés, c'est-à-dire confisqués et cédés a des non-juifs.

Les juifs doivent être recensés et la mention «juif» est portée sur leur carte d'identité.

les juifs étrangers peuvent être frappés d'internement administratif par ordre du préfet.

• le 12 août 1941, une première rafle, a Paris, aboutit a l'arrestation de 4 000 juifs, • les 16 et 17 juillet 1942, 13 000 juifs de la région parisienne sont arrêtés, parqués dans le Vél'd'Hiv, avant d'être transférés au camp de Droncy, antichambre des camps de concentration nazis.

Au total, sur les 80 000 juifs déportés, 2 500 seulement reviendront des camps nazis, soit 3 %.

LE DURCISSE MENT DU RÉGIME comme le dauphin de Pétain.

• Il signe les protocoles de Paris qui engagent la France dans une collaboration militaire.

l'armée allemande est autorisée a utiliser les bases militaires françaises en Syrie, en Tunisie et en AOF.

Ces accords sont rejetés par le Conseil le 6 juin.

À cette date, ils n'intéressent plus les Allemands, accaparés par l'Imminence de l'invasion de l'URSS.

la légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF), pour combattre aux côtés de la Wehrmacht, sur le front de l'Est.

la LVF reçoit l'aval de l'État français et Pétain écrit aux combattants français pour leur dire qu'ils «détiennent une part de l'honneur de la France ».

LE « VENT MAUVAIS » • À partir de l'été, la confiance des Français envers Vichy et la Révolution f--------------1 nationale se détériore.

Pétain dénonce « le vent mauvais » qu'il « sent se lever de plusieurs régions de France ».

Il réaffirme ses choix de collaboration avec l'Allemagne engagée, à l'Est, LA COLLABORATION • La collaboration avec le vainqueur allemand est une initiative des responsables de Vichy, persuadés de la victoire allemande.

Après une première rencontre entre Laval et Hitler, le 22 octobre 1940, Pétain rencontre le Führer à Montoire (Loir-et-Cher), le 24 octobre, et scelle d'une poignée de main la collaboration avec l'occupant.

• Pétain et Laval espèrent obtenir, en échange, un assouplissement des conditions d'armistice et la signature d'un traité de paix.

Ils espèrent que la France occupera la seconde place au sein d'une Europe allemande.

• la collaboration s'est révélée être un marché de dupes.

les autorités de Vichy ont cédé en permanence aux exigences allemandes, leur ont offert toujours davantage, sans jamais rien obtenir en retour.

Elle a facilité le pillage économique du pays et la participation de la France a l'effort de guerre nazi.

Elle a fait de la France un État servile, un satellite de l'Allemagne nazie, participant à la lutte contre la Résistance et à la solution finale.

le maintien d'un gouvernement national a permis aux Allemands d'occuper la France en étant déchargés de son administration et a été le meilleur garant de la passivité des Français face a l'occupant a la (( défense de la civilisation » et de construction, en France, d'un ordre nouveau.

Toute réunion politique est interdite et les moye ns de la police sont doublés.

Il renforce le contrôle sur l'administration, en créant un corps des commissaires du pouvoir, chargé de faire appliquer les textes dans l'esprit de la Révolution nationale.

iiplj ,,, '4·'' '31jj1 LEs SECTIONS SPtCIALES DES TRIBUNAUX ·Après l'exécution de l'aspirant allemand Moser par le colonel Fabien, résistant communiste, le 22 août 1941, le gouvernement édicte une loi d'exception, a effet rétroactif, qu'il antidate du 14 août Celle-ci conduit à la création des « sections spéciales » auprès des tribunaux, chargées de réprimer les activités communistes et anarchistes.

• le 27 août, après une parodie de procès, une cour spéciale condamne à mort trois militants communistes, déjà condamnés à des peines de prison pour délit de propagande.

• En octobre, le ministre de l'Intérieur, Pierre Pucheu, fournit aux Allemands une liste d'otages à exécuter, où ne figurent que des communistes : 98 Français sont fusillés.

LE PROdS DE RIOM • En février 1942, une cour suprême de justice est constituée, à Riom (Puy-de-Dôme), pour juger les anciens dirigeants de la Ill' République, Léon Blum, Édouard Daladier, Paul Reynaud et Maurice Gamelin, accusés d'être responsables de la défaite.

Les accusés profitent de cette tribune pour défendre leur bilan et faire le procès de Vichy.

Ils dénoncent les responsabilités de Pétain dans l'impréparation militaire et l'accusent d'avoir profité de la défaite pour s'emparer du pouvoir et éliminer ses adversaires politiques.

Les nazis font pression pour interrompre le procès.

les accusés sont transférés en Allemagne et internés.

LA LUTTE CONTRE LA RtSISTANCE • Pétain rappelle Laval, en avril 1942, et le nomme chef du gouvernement avec des pouvoirs accrus.

• le SOL, dirigé par Joseph Darnand, est engagé dans la lutte contre la Résistance.

• Pour lutter contre la Résistance, •• llll! ..

� rn':fl Jqui se développe, les nazis négocient avec René Bousquet, secrétaire général de la police de Vichy, des accords de coopération entre les forces de police française, la Gestapo et les SS.

L'affaire de l'" trfflche rouge " (février 1944} constituera un exemple célèbre de collaboration policière.

LA RELtvE • le 22 juin 1942, Laval déclare souhaiter la victoire de l'Allemagne et annonce la « Relève » : pour trois ouvriers spécialisés français volontaires partant travailler en Allemagne, un prisonnier sera libéré.

Seulement 40 000 ouvriers acceptent de partir, alors que les nazis en exigeaient 150 000.

L'OCCUPATION DE LA ZONE LIBRE • Après le débarquement allié en Afrique du Nord, l'armée allemande entre en zone libre, le 11 novembre 1942, et occupe la totalité de la France.

• Bien que la fiction d'un État souverain ait disparu, Pétain demeure à la tête de l'État.

Laval reçoit les pleins pouvoirs, dont celui de signer les lois.

LA MILICE • En janvier 1943, un nouveau mouvement, la Milice, est constitué à partir du SOL.

Dirigée par Darnand, celle-ci est placée sous l'autorité de laval.

• Chargée « d'animer politiquement le pays par une action de vigilance et de propagande », la Milice devient le principal auxiliaire de la Gestapo dans la lutte contre la Résistance.

LE STO • Devant l'échec de la Relève, les autorités de Vichy instauren� en février 1943, le Service du travail obligatoire (STO} qui prévoit la mobilisation pour deux ans des hommes nés en 1920, 1921 et 1922 et leur envoi en Allemagne en vue d'y travailler.

• Le STO provoque une forte résistance de la part de l'ensemble des Français, y compris parmi les fonctionnaires qui entravent son recrutement.

Les nombreux réfractaires au STO vont grossir les rangs des maquis qui apparaissent au début de l'année.

PtTAIN sous LE CONTR6LE DU REICH • En novembre, Pétain veut convoquer les Assemblées pour leur soumettre un projet de Constitution et désigner son successeur.

les nazis empêchent la radiodiffusion du message de Pétain, qui entame une grève du pouvoir, avant de céder.

Le chef de l'État français accepte la présence permanente, auprès de lui, d'un représentant du Reich chargé de le contrôler.

• De nombreux pétainistes s'éloignent du pouvoir pour se rapprocher de la Résistance.

Les nazis procèdent à des purges parmi les proches du maréchal, qu'ils remplacent par des collaborateurs pro-nazis.

• Le 1" janvier 1944, Darnand est nommé secrétaire général au maintien de l'ordre e� le 6 janvier, Philippe Henriot est nommé secrétaire d'État à l'Information et à la Propagande.

• Investissant l'ensemble de l'appareil de répression, les membres de la Milice sont nommés préfets, intendants de police, hauts responsables des Renseignements généraux et directeurs de prison.

• Des cours martiales sont créées pour juger les flagrants délits d'assassinats ou de meurtres.

Ce sont des groupes de trois «juges » miliciens qui siègent dans les prisons.

Les accusés ne disposent ni d'avocat ni de recours.

Condamnés, ils sont aussitôt exécutés.

• Dans ses derniers mois, le régime de Vichy entre dans un processus de fascisation.

La Milice multiplie les assassinats comme ceux des anciens ministres Jean Zay et Georges Mandel.

• Depuis le 6 juin, les troupes alliées, appuyées par les mouvements de Résistance, libèrent le territoire français.

• Pétain et laval tentent, sans succès, des ultimes tractations pour transmettre le pouvoir et se dédouaner.

Laval suit la Wehrmacht dans sa retraite, rejoint en août, à Belfort, par Pétain qui a été enlevé par les nazis.

ils sont emmenés en Allemagne et installés au chateau de Sigmaringen en septembre jusqu'à leur arrestation.

• En 1945, la Haute Cour de justice condamne à mort Pétoin et Lovol.

le général de Gaulle commuera la peine de mort de Pétain en prison à perpétuité, pour services rendus à la France lors de la guerre de 1914-1918.

laval sera exécuté.

• Un vaste mouvement d'épuration frappe, au lendemain de la victoire, les milieux collaborateurs, donnant lieu à de nombreux excès.. »

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