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La Grande-Bretagne, modèle et initiateur de la mondialisation des années 1880 à 1914

Publié le 23/11/2023

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« Dissertation La Grande-Bretagne, modèle et initiateur de la mondialisation des années 1880 à 1914 Intro : Lorsque l’historien Samuel B Saul qualifie l’économie britannique d’économie « d’exportation », il fait le choix de mettre en relief la singularité de l’ouverture et de l’orientation vers les marchés extraeuropéens de cette économie qui, au cours des années 1880-1914, atteignit notamment un ratio commerce extérieur/produit national exceptionnellement élevé.

Cette expression permet ainsi de mettre en valeur la façon dont la Grande Bretagne s’est distinguée des autres puissances européennes et introduit l’idée selon laquelle elle a pu jouer un rôle précurseur et prépondérant dans le phénomène de mondialisation qui s’est accéléré à cette époque.

En effet, ce processus structurant notre économie actuelle, défini comme un processus d’interdépendance de plus en plus prononcée des économies, découlant de la création d’un marché planétaire pour les marchandises, les services et les capitaux ainsi que l’information, les idées, les produits culturels et médiatiques, s’est développé sous l’impulsion de multiples phases, dominées par différentes puissances qui se sont imposées successivement comme économies mondes. La période des années 1880 à 1914 est ainsi considérée comme l’une des phases de la mondialisation la plus importante, alors que le Royaume Unis et à sa suite les pays d’Europe occidentale se lancent à la conquête du monde. Cependant, si le début de cette période est bien dominé par l’économie monde britannique qui assure, à elle seule, en 1880 23% du commerce mondial, la fin de la période est, elle, marquée par la veille de la première guerre mondiale et une recomposition des puissances qui 1 témoigne de l’affaiblissement de l’influence de la Grande Bretagne et du glissement vers une nouvelle économie monde, voir une nouvelle phase de mondialisation. Il semble ainsi que la Grande Bretagne joue, par son influence, un rôle majeur dans cette phase de transformations économiques, sociales et politiques.

Il est alors intéressant de se pencher sur les raisons de cette influence et la façon dont elle s’est exercée à l’échelle globale afin de comprendre comment cette puissance a pu, grâce à ses singularités, impulser ces transformations et diffuser son exemple.

Mais il est également important de noter son effacement croissant au fil de la période et donc de s’interroger sur les raisons de cette évolution. On peut ainsi se demander, dans quelle mesure peut on dire que l’influence de la grande Bretagne a-t-elle contribué aux transformations économiques, politiques et sociales a l’échelle mondiale faisant ainsi d’elle un modèle et un initiateur de la mondialisation, avant toutefois de s’essouffler face à de nouvelles puissances entre 1880 et 1914 ? Nous étudierons dans un premier temps les singularités de la grande Bretagne qui lui ont permis de posséder un contexte favorable afin de s’imposer comme pionnière. Puis dans un second temps nous verrons comment son modèle s’est diffusé avant de voir dans un dernier temps les raisons de son essoufflement. I- Une Grande-Bretagne précurseuse de la mondialisation A.

Un héritage de la Révolution industrielle britannique favorable = Un rôle majeur de la grande Bretagne qui s’explique avant tout par son aspect pionnier, rendu possible par de nombreux facteurs. 2 Un pays puissant : La période de 1850 à 1873 fut le moment d’apogée de la puissance économique britannique.

Sans concurrents, les Britanniques ont surnommé ces vingt-trois années au cœur du long règne de la reine Victoria (1837-1901) le « Great Victorian Boom ». Paul Bairoch parle ainsi d’une économie « super-dominante ».

En 1860, la part du Royaume-Uni dans le monde était, pour l’extraction de fer et de charbon et la consommation de coton brut, d’environ 50 %, pour la flotte marchande de 34 %, et, pour les exportations, de 25 %. Ainsi 2 % de la population mondiale concentraient-ils 40 à 45 % du potentiel industriel mondial. Une puissance britannique qui s’explique par son industrialisation précoce et donc sa supériorité dans ce domaine avec déjà une économie industrielle avancée, caractérisée par des infrastructures développées, une main-d'œuvre qualifiée et des avancées technologiques. Peter Mathias (historien de l'économie britannique et ancien professeur d'histoire économique à l'Université d’Oxford) : qualifie grande Bretagne = « first industrial nation » car elle fut la première à réaliser une combinaison de facteurs qui lui était unique et qu’aucun autre pays ne possédait alors, il parle d’une société anglaise particulièrement réceptive à l’innovation technique, d’une véritable culture entrepreunariale ,d’une éthique de l’amélioration qui participent à ce contexte favorable. Puissance britannique qui s'explique aussi par ses vastes réserves de charbon situées près des côtes = Le pays peut alimenter ses industries et exporter cette source d'énergie essentielle à la première révolution industrielle. Autre facteur qui se combine = la croissance démographique puisque sa population a été multipliée par trois entre 1750 et 1850.

= Cette dernière permet au pays d’avoir un marché intérieur très dynamique. 3 B.

Un Empire britannique en pleine expansion = Un empire en quête de nouvelles colonies et de marchés = ouvert vers le monde La puissance britannique s'explique par son vaste empire colonial qui s'étend sur près d'un tiers de la superficie terrestre et domine un quart de la population mondiale.

Au-delà de ses colonies de peuplement (Etats-Unis avant leur indépendance, Canada, Afrique du Sud, NouvelleZélande…), l’Angleterre s’étend en Asie.

Compagnie des Indes orientales = elle contrôle l’Inde, la Malaisie, la Birmanie et même Hong Kong.

En Afrique, elle dispose de positions non moins stratégiques, notamment après la prise du canal de Suez, qui réduit de moitié la distance entre Londres et Bombay.

Elle règne sur l’Egypte, le Ghana, le Kenya, l’Ouganda, le Soudan et la Rhodésie Elle peut y importer ses matières premières et y exporter ses produits manufacturés ainsi que s’y fournir en matières premières nécessaires aux productions métallurgiques et textiles.

Le Royaume-Uni importe surtout des matières premières (laine, thé…)de ses colonies ou des pays neufs et exporte des produits industriels à forte valeur ajoutée dans le monde entier (matériel ferroviaire, machines, produits textiles... ) Cela conduit à la création d'un vaste réseau d'échanges commerciaux et de liens économiques à travers le monde = Grande Bretagne devient le centre d'impulsion d'une grande partie des flux qui irriguent le monde + devient un modèle pour d'autres puissances coloniales = sa capacité à intégrer des régions éloignées dans l'économie mondiale stimule la mondialisation des échanges et des capitaux. C.

A la pointe des innovations = En plus de son avance en matière d’industrialisation, l’esprit ouvert de la société britannique se retrouve dans son inclination à l’innovation 4 -> a été favorisées par la mise en place, dès leXVIIe siècle, par le Parlement britannique, d’un système de brevetage qui mettait fin aux monopoles.

Pour qu’un brevet fût accepté, il fallait qu’il y ait une « spécification », une nette amélioration.

Le brevet tombait, au bout de quelques années, dans le domaine public, ce qui permettait de diffuser l’innovation plus rapidement et stimulait les recherches en vue de nouvelles améliorations. Ainsi, la grande Bretagne profite rapidement des innovations qui lui permettent encore une fois de s’ouvrir vers le monde ouverture provient entre autres de progrès dans les transports : La combinaison de la sidérurgie et de la machine à vapeur permet révolution des transports.

Sur mer, ce sont les steamers qui se substituent aux bateaux à voile = Cette mécanisation du transport maritime permet de développer les liaisons transatlantiques ( ex : en 1838 est inaugurée une traversée régulière en huit jours entre Londres et New York.

) Et sur terre, c’est la locomotive à vapeur qui ouvre l’ère des chemins de fer, mais aussi des progrès dans la communication puisque dès 1850, le service postal et l’utilisation du télégraphe permettent d’entretenir des contacts directs avec les contrées les plus éloignées de cet empire. Aucune zone n’est tenue à l’écart du processus de mondialisation qui s’opère. Transition : Ainsi grâce a sa capacité productive, liée à une mécanisation précoce de ses entreprises, un marché intérieur dynamique porté par une forte croissance démographique et l'existence d'un vaste empire colonial Grande Bretagne s’impose comme le centre d'impulsion du monde et comme pionniere dans l’ouverture à la mondialisation. Rapidement son rayonnement influence les autres puissances qui font de l’empire britannique un véritable modele. 5 II- Une grande Bretagne qui diffuse son modele = A.

La diffusion d’un modele eco, le libre-échange : Au début du XIXe siècle, David Ricardo diffuse ses idée au commerce international : Les élites anglaises imposent alors des 1846, la politique du libre-échange pour profiter de leur avance sur leurs concurrents, le Premier ministre de l'Angleterre Robert Peel engage ainsi son pays dans le pari du libre-échange en faisant par exemple adopter la loi abolissant des corn laws qui protégeait l'agriculture et les propriétaires fonciers de la concurrence extérieure par des droits mobiles -> un choix qui est dû à plusieurs facteurs : le poids croissant de l'Anti-Corn Law League fondée en 1836 par Richard Cobden, un lobby qui regroupe les industriels du textile de la région de Manchester et Liverpool et affirme que le libre- échange permettra d'améliorer le sort de la classe ouvrière.... »

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