LA GUERRE AU MOYEN ÂGE
Publié le 30/01/2019
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des gens d’armes à pied débusquèrent les archers anglais de leurs défenses, Charles VII récupéra la Normandie. À Castillon-la-Bataille (1453), les Anglais furent mis en pièces par l’artillerie: la poudre à canon, jusque-là simple auxiliaire dans les guerres de siège, devenait une arme stratégique dans le cadre des batailles rangées. Le canon devint une des pièces maîtresses dans les batailles. Coulés en une seule pièce, ils permettaient de tirer une centaine de coups avant d’exploser et portaient à plusieurs centaines de mètres.
L’exemple suisse
Les Suisses, eux, ne disposaient d’aucune cavalerie. Mais, animés d’un patriotisme fervent, ils acquirent une renommée militaire après avoir infligé une écrasante défaite à l’armée impériale de Léopold III de Habsbourg à Mortgarten (1315). La qualité de l’infanterie suisse se confirma avec plusieurs triomphes à Laupen (1339), à Sempach (1386) et à Naufels (1388). Au début du xv siècle, les Suisses avaient fait de la pique et de l’arbalète leurs armes de prédilection - alors que, à la même époque, les arbalétriers composaient le quart, tout au plus, de l’effectif total des autres armées.
Les forces suisses de cette période étaient extrêmement mobiles. Composées de plusieurs milliers d’hommes parfaitement entraînés, elles combattaient en trois rangs compacts de piquiers - appelés Vorhut, Gewalthut et Nachhut (avant-garde, force principale et arrière-garde). Ceux-ci pouvaient se déployer rapidement, en se soutenant mutuellement et repousser les charges de la cavalerie. Parfois appuyés par des hommes légèrement armés, des arbalétriers affaiblissaient les lignes adverses avant l’attaque
des rangs de piquiers. À la fin du XV\" siècle, les Suisses confirmèrent leur réputation de redoutables combattants sur les champs de bataille. Ils remportèrent leurs trois plus éminentes victoires - Grandson (1476), Morat (1476) et Nancy (1477) - contre l’un des principaux innovateurs militaires de l’époque, le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire (1433-1477). Celui-ci avait entrepris de créer une armée permanente, qualifiée et organisée, rassemblant une cavalerie (incluant de nombreux mercenaires), des arbalétriers ainsi qu’une artillerie mobile organisée en unités distinctes.
Dès la fin des années 1460, Charles le Téméraire œuvra activement en vue de lever une telle force. Cependant, il n’eut jamais le temps de mettre ces réformes en application. Le duc de Bourgogne eut la malchance d’affronter les soldats suisses qui étaient alors au mieux de leur combativité, ce qui lui coûta la vie à la bataille de Nancy
Les xive et XVe siècles furent donc une période d’innovations militaires. L’époque du cavalier en armure n’était nullement achevée, mais celui-ci était en train de perdre son rôle prééminent au profit du fantassin. La puissance de feu sous toutes ses formes, soutenue par des soldats à pied et déterminés, domina les champs de bataille. Les expériences réformatrices de Charles le Téméraire et les troupes de mercenaires, comme celles de sir John Hawkwood ou des condottiere (chefs de mercenaires qui, du xme au xvr siècle, étaient rémunérés pour lever
Ce tableau de 1483 montre comment les bouches à feu, jusqu’alors employées comme instruments de siège, étaient devenues parties intégrantes de l’arsenal des batailles en rase campagne.
Les piquiers suisses mettent er déroute les cavaliers bourguignons de Charles le Téméraire (d’après une gravure suisse). Une haie de piques empêche une charge de cavalerie d’atteindre son but.
des troupes et les conduire au combat au nom des principautés italiennes), préfigurent la formation des armées professionnelles et permanentes du xviie siècle.
«
La
guerre au Moyen Âge
bien que difficile à manier, était la hache .à deux
mains.
Les Vikings comprirent rapidement qu'en
possesion de chevaux, ils disposaient de la mobi
lité requise pour pénétrer à l'intérieur des terres.
Des chevaliers protecteurs
Face à ces attaques répétées, les royaumes occi
dentaux ne pouvaient qu'être ébranlés, à moins
de s'appuyer sur une solide organisation militaire.
Ainsi, en Angleterre, le roi du Wessex, Alfred, avait
réussi à préserver son royaume en combinant une
marine de guerre à une armée de terre.
Toutes
deux parvinrent à endiguer les incursions des
Vikings.
Parallèlement, la société se transformait
en établissant une nouvelle relation entre, d'une
part, les plus puissants et les hommes attachés à
leur suite et, de l'autre, ceux qui travaillent la
terre.
La société féodale se mettait en place.
En
échange de certains services, un homme puissant
assurait la subsistance de son vassal et la protec
tion d'un groupe de paysans contre les attaques
ennemies.
Petit à petit, l'Europe occidentale com
mençait à se reconstituer.
Bien après les Byzantins, l'expérience prouvait
qu'il était très difficile de battre un chevalier lour
dement caparaçonné.
Néanmoins, les premiers
guerriers en armure au XIe siècle étaient loin de
rivaliser avec l'efficacité des cataphractes (du
nom de leur armure en toile ou en peau recou
verte de lames de métal) byzantins.
Les chevaliers
ne devaient obéissance qu'à un seul seigneur et
non pas à un empereur ou à un roi.
Ils se battaient
pour obtenir plus de terres, voire pour en acqué
rir, car leurs fils n'héritaient pas systématiquement
de leur position.
Ambition et chevalerie
Il est difficile d'évaluer l'impact des Vikings sur le
développement de la culture de la chevalerie.
En
effet, rapidement, le roi de France accorda des
terres à des centaines d'entre eux dans l'ouest de
son royaume.
Dénommés Normands, ils cherchè
rent au cours du XIe siècle à étendre leur influence
sur l'Europe.
Faisant valoir ses droits sur la cou
ronne d'Angleterre, Guillaume le Conquérant
(1028- 1087) et ses chevaliers normands envahi
rent l'Angleterre, dont ils s'emparèrent après la
victoire de Hastings en 1066.
D'autres Normands
conquirent la Sicile et lancèrent des attaques
contre les possessions de l'Empire byzantin sur les
rives de l'Adriatique, dans le sud de l'Italie.
i Archers normands lors de la bataille A de Hastings, le 14 octobre 1066.
Les archers jouèrent un rô le décisif,
car la cavalerie les protégeait efficacement
des attaques de l'infanterie anglo-saxonne.
La chevalerie fleurissait également en Germa
nie et en Espagne.
Dans ce pays, les guerres pro
longées contre les musulmans, la Reconquista,
conduisirent à la formation d'une société milita
risée dans laquelle le courage personnel allait de
pair avec le statut social.
En Germanie, la cavale:
rie d'Henri l"' l'Oiseleur et de son fils Othon l"' le
Grand vainquit les Magyars et confirma ainsi le
rôle clé de la chevalerie dans la guerre.
Armes et armures
La tapisserie de Bayeux brodée à la même
époque retrace la conquête de l'Angleterre au
XIe siècle par Guillaume le Conquérant et ses che
valiers.
Ceux-ci portaient des casques coniques à
nasal (une arête de fer protégeant le nez) et
étaient recouverts d'un haubert ou d'une cotte
de mailles, faite de petits anneaux rivés ensemble
(ou parfois d'écailles d'acier reliées entre elles).
Ils se protégeaient avec des écus (sorte de bou
cliers) et se battaient avec des lances et de
lourdes épées tranchantes.
Ainsi équipés, ils
étaient à même de vaincre les meilleures forma
tions de fantassins.
Mais
les véritables héritiers des méthodes
guerrières des Vikings ont été les housecarls (la
garde personnelle de Harold II d'Angleterre).
Ils
combattaient avec une grande hache à deux
mains et étaient très discipli nés.
Lors de la
bataille de Hastings, les housecar/s résistèrent
vaillamment, les attaquants normands se ruant
sur eux sans résultat.
L'origine de la défaite de
Harold est davantage à rechercher dans la masse
de son armée, composée de troupes indiscipli
nées, incapable de tenir leur position.
Les Nor
mands prirent le dessus grâce à leurs archers
et aux vigoureuses attaques des cavaliers.
Sub
mergés par le nombre et ne disposant pas de la
souplesse des Normands (ils ne pouva ient
qu'adopter une attitude défensive contre les che
valiers), les housecarls durent s'incliner.
Une attitude offensive
Aux prises avec les musulmans à la fin du
XIe siècle, les Byzantins réclamèrent en renfort les
troupes montées des rois d'Occident.
Cet appel
au secours fut à l'origine de la première croisade.
Une horde de cavaliers bagarreurs et rivaux tra
versa l'Europe, gagna Jérusalem, s'empara de la
cité au terme d'un Jong siège et vainquit une
armée dépêchée d'Egypte pour enrayer ce qui
étaient devenue une véritable invasion franque.
Le succès de la première croisade peut s'expli
quer en partie par des dissensions au sein des
forces musulmanes, mais il est également rede
vable aux avantages militaires considérables dont
jouissaient les croisés.
Ils avaient remporté des
victoires sur des forces ennemies en surnombre,
comme à la bataille finale d'Ascalon en 1099,
uniquement grâce aux charges de la cavalerie à
laquelle aucune force de l'époque n'était en
mesure de résister.
De même que dans l'infante
rie il est impérieux de résister solidement à une
attaque, dans la cavalerie, toute force sûre d'elle
même, qui pousse à terme son attaque, dispose
d'un immense avantage.
La première croisade confirma que le cheva
lier était une force puissante sur tout champ de
bataille.
Pendant un siècle et demi, son armure
défensive se perfectionna, tout en s'alourdissant.
Dès l'époque carolingienne, le heaume fut en
métal et couvrait entièrement la tête et le visage.
Ensuite, le haubert -un capuchon en cotte de
mailles protégeant la nuq ue-s'allongea jusqu'au
genou.
Des plaques en métal furent rajoutées, rat
tachées aux endroits vulnérables pour protéger le
.......
La bataille
de Hastings.
L'armure portée
par les chevaliers
est semblable
dans chaque camp:
long manteau de cuir
(fendu pour permettre
de 1monter à cheval)
recouvert d'anneaux
métalliques (mailles).
Ils portent aussi
des casques
coniques à nasal,
ainsi que des écus
(boucliers).
Autre caractéristique
de la guerre, la garde
du roi Harold Il,
les housecarls,
brandissent
de longues haches..
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