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La IIIè République face aux crises (1870-1914) - Histoire

Publié le 30/08/2012

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Dans ce contexte de remise en cause politique, la société même n'est pas épargnée par de fortes idéologies, parfois violentes, qui fragilisent l'unité de la IIIè République. Premièrement, la question nationaliste ressurgit dans ce contexte d'instabilité. La perte des « deux filles «, selon l'expression de P Déroulède, en 1870, suscite un esprit revanchard et agressif envers l'Allemagne. L'identité d'une nation française pousse au débat et conduit certains auteurs à adopter des positions tranchées, voire particulièrement agressives. C'est le cas de C Maurras, qui résume dans sa thèse les quatre « anti France «, qui constitueraient une menace pour la patrie. Il accuse ainsi le protestant, le franc maçon, le métèque et encore d'avantage le juif, principale source de maux au sein de la nation, selon lui. Or si cette dernière espère se construire et rassembler, cette société désunie et gangrénée par des idéologies violentes demeure un obstacle majeur. C'est dans ce contexte qu'éclate l'Affaire Dreyfus, dont les divers épisodes ont lieu entre 1894 et 1906. L'officier juif Dreyfus se trouve accusé à tort d'espionnage pour le compte de l'Allemagne. Il est condamné à la déportation à vie en Guyane et dégradé dans la cour militaire des Invalides. La société française va être durablement divisée, pendant ces douze années, entre anti-dreyfusards et dreyfusards. Le débat suscite l'engagement d' E Zola, qui publie en 1898 le cinglant « J'accuse «, au sein du journal l'Aurore, dans lequel il s'évertue à défendre le militaire déchu. Le journaliste J Guérin quant à lui, crée le journal l'Anti Juif, ainsi que la ligue antisémite. Après de multiples controverses et rebondissements, l'officier Dreyfus se trouve réhabilité par la Cour de Cassation, en 1906. La IIIè République est ainsi témoin d'une puissante déchirure au sein même de la société française. 

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« Afin de sécuriser la IIIè République, menacée de l'intérieur, les dirigeants se doivent de réagir rapidement, en concentrant leurs efforts contre les sources mêmes dudanger anti-républicain.

Sur le plan politique, c'est ce qui est fait face au péril boulangiste.

En effet, en 1889, alors que P Déroulède exhorte Boulanger à marcher surl'Elysée, c'est le ministre de l'Intérieur, E Constans qui prend l'initiative de le contrer, en le menaçant de passer devant le Sénat en Haute Cour pour « attentat contre lesûreté de l'Etat ».

Ainsi, le général contestataire se trouve contraint à l'exil.Le pouvoir est pépetuellement appelé à s'opposer à de périlleuses attaques.

L'exemple du vote des lois scélérates en 1893, afin de lutter conte la prolifération desattentats anarchistes mènent ces derniers à cesser leurs activtés illégales pour entrer dans une action contestataire moins violente, à travers la création de la CGT en1895.

Cela illustre une fois de plus la victoire du politique sur le coup de force protestataire.

Si l'on se focalise maintenant sur l'affaire Dreyfus, force est de constaterque, même si d'éminents intellectuels s'engagent dans la bataille pour réhabiliter l'officier juif, c'est une fois de plus le pouvoir qui s'impose comme régulateur etpacificateur.

En effet, c'est le vice président du Sénat, Schewer Kestner qui relance l'affaire, après le procès bâclé de Dreyfus.

De plus, la mobilisation d'hommespolitiques influents comme Jaurès et Clémenceau tend à prouver la nouvelle direction dans laquelle le régime souhaite emmener la société : vers une société unie,encadrée par une République apaisée. Recul des ennemis de la RépubliqueLes victoires de la IIIè République face à ces crises, sont autant d'étapes capitales qu'elles lui permettent de gagner du terrain sur ses détracteurs.

Par exemple, suite àl'Affaire Dreyfus, les nationalistes et les antisémites voient leur influence diminuer.

Les républicains prennent conscience au travers des crises des insuffisances durégime et en ce sens, elles constituent un support correcteur.

Une république forte passe ainsi par un discours plus ferme, plus offensif et réformateur quant à ladéfense des idéaux du régime.

Il faut ainsi souligner le net recul des républicains modérés au profit des radicaux, notamment à partir de 1902, date à laquelle le« bloc des gauches » alliant les radicaux et les socialistes de Jaurès, arrive au pouvoir.L'enracinement de la république dans la mentalité des français constitue un enjeu fondamental pour la survie du régime.

Si avant 1900, être de droite signifiaitvouloir rétablir la monarchie, constitutionnelle ou absolue, après cette date, toute tentation de revenir à l'Ancien Régime semble dépassée et à proscriredéfinitivement. La troisième République est le premier régime démocratique durable qui s'impose en France depuis la révolution de 1789.

Comme toute expérience politiquenouvelle, elle se trouve traversée par de violentes turbulences, et ce, dès son instauration.

La république peut voir dans les crises qu'elle rencontre les conséquences desa nouveauté même, qui suscite le débat, tant parmi les politiques que parmi les français.

De plus, les violents boulversements auxquels elle doit faire face sont lapreuve des failles du système.

Néanmoins, la troisième République ne se caractérise pas tant par sa fragilité que par sa capacité à surmonter les crises et à s'imposer àtoute une nation.

Si les difficultés majeures que le régime rencontre tout d'abord viennent de l'intérieur même de la République, l'obstacle essentiel qu'elle va êtreamener à affronter, la guerre en 1914, est quant à lui le produit de tensions extérieures.. »

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