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La question noire aux États-Unis de 1945 à nos jours.

Publié le 11/04/2011

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Ce difficile sujet de synthèse, rarement traité à fond dans les manuels, fait appel à des connaissances variées : historiques, géographiques, démographiques, culturelles. Le plan choisi doit souligner les différentes étapes de l'émancipation des Noirs américains et faire le point sur la situation actuelle.

Introduction — S'il existe une « question noire « aux États-Unis c'est que, malgré l'abolition de l'esclavage en 1865, les Noirs n'ont pas acquis l'égalité réelle : un siècle après la guerre de Sécession, ils sont encore des citoyens de seconde zone dans leur propre pays. — Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, où ils ont loyalement servi l'Amérique, cette situation leur est apparue intolérable. Mais il leur a fallu attendre une vingtaine d'années pour obtenir la fin de la ségrégation et acquérir des droits civiques réels. Cette « seconde libération « n'est d'ailleurs pas complète car, depuis 1974, les conditions matérielles des Noirs se sont aggravées avec la crise économique.

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« 2 La mobilisation des Noirs — Les groupements de lutte pour l'égalité se multiplient vers i960 : création du CORE (Congrès pour l'égalité raciale)et du CRM (Mouvement pour les droits civils).

Martin Luther King, un pasteur baptiste, apôtre de la non-violence,devient alors le leader des Noirs américains et son influence est énorme au début des années 60. — Les formes de lutte non violentes, plus ou moins spectaculaires, ont un impact mondial : boycotts (celui desautobus de Montgomery dans l'État d'Alabama en 1955-56, organisé par le pasteur M.

L.

King), sit-ins à partir dei960, « Marches de la liberté» (celle de Birmingham à Washington, en 1963). 3 L'appui du gouvernement fédéral Timide sous l'administration républicaine d'Eisenhower : l'intervention, en 1957, de 1 000 parachutistes à Little Rock(Arkansas) pour obliger la population à accepter les enfants noirs dans une école publique jusque-là réservée auxblancs et le vote par le congrès d'une loi sur le vote civique des Noirs (1957) ne f°nt guère avancer ladéségrégation. II est déterminé et efficace sous les Présidents démocrates Kennedy et Johnson.

Kennedy nomme de nombreuxNoirs à des postes publics importants et il recourt à la force pour obliger les universités du Sud à accepter lesétudiants noirs.

Son projet de loi sur les droits civils des noirs, qui interdit toute discrimination raciale dans les lieuxpublics, est voté en 1964.

Enfin, Johnson fait voter, en 1965, une loi autorisant les fonctionnaires fédéraux àinscrire les Noirs sur les listes électorales. III La tentation séparatiste (1964-1968/69) 1 Une radicalisation paradoxale Elle se produit au moment où sont votées des lois fédérales qui donnent aux Noirs la certitude que leurs droitsciviques seront désormais respectés.

Elle intervient au moment où le projet de « Grande Société » du PrésidentJohnson bénéficie surtout aux Noirs, premières victimes de cette misère, à qui l'administration démocrate déclare laguerre. Les nouveaux leaders noirs, comme Stokeley Carmichael, estiment que l'égalité devant la loi ne suffit pas, quel'inégalité économique n'a pas été supprimée (les revenus des Noirs sont inférieurs à ceux des Blancs et ils risquentdavantage le chômage).

Ils dénoncent la ségrégation « de facto » qui existe dans les grandes villes du Nord-Est oùles Noirs habitent des quartiers insalubres, isolés des autres Américains. 2 L'affrontement Les mouvements révolutionnaires noirs se développent : Musulmans noirs de Elijah Muhammad, Panthères noires,organisation nationale pour le pouvoir noir.

Ils refusent désormais l'intégration à la société américaine et stigmatisentla « politique extérieure raciste de l'Amérique ».

Ne voit-on pas aux Jeux Olympiques de Mexico, en 1968, lesathlètes noirs américains vainqueurs lever le poing en signe de protestation au moment où est joué l'hymne nationalde leur pays? Cette attitude nouvelle conduit à la violence.

Les premiers incidents graves éclatent à Harlem (1964) et à LosAngeles (196$).

Les trois années suivantes sont marquées par de véritables émeutes (les « étés chauds » de 1966,1967, 1968).

A Détroit et à Newark, en 1967, l'armée doit intervenir contre des Noirs armés de revolvers et de fusils.L'assassinat du pasteur Martin Luther King à Memphis, le 4-4-1968, parce qu'il prêche la non-violence, marque lepoint culminant de cette effervescence révolutionnaire. 3 Les conséquences Le mouvement noir se divise, se déchire et s'affaiblit.

L'opinion publique blanche est révoltée par cette violence : lacause noire y perd des soutiens importants. IV La démobilisation (après 1970) 1 Comment l'expliquer? — Par le désenchantement.

La riposte brutale des autorités aux émeutes a montré l'inanité d'une tentativerévolutionnaire.

Les noirs ont abandonné les leaders extrémistes après avoir pris conscience de l'impasse où le «pouvoir noir » les conduisait. — Par la régression du racisme : il existe maintenant une bourgeoisie noire, bien intégrée à la société américaine etcertaines villes ont (ou ont eu) des maires noirs : Washington, Détroit, Atlanta, Los Angeles.

Les universités se sontouvertes aux gens de couleur et, même dans le vieux Sud, le racisme s'est atténué.. »

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