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La Restauration et la monarchie de Juillet

Publié le 18/11/2018

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DEUX MONARCHIES CONSTITUTIONNELLES

De 1814 à 1848, la France connaît deux régimes, la Restauration, puis, après 1830, la monarchie de Juillet. Cette période est marquée par le difficile apprentissage du système parlementaire et la victoire du monde des notables. En 1830, l'aristocratie s'efface devant la bourgeoisie conquérante qui impose ses valeurs, l'ordre et la morale de l'argent, du travail et de l'épargne.

LA PREMIÈRE RESTAURATION

Tandis que Napoléon Ier prend la route de l’exil, de nombreux nobles font le chemin inverse avec l'idée de restaurer la France de l'Ancien Régime. Ils voient en Louis XVIII l'homme qui leur permettra de parvenir à leurs fins.

L'avènement de Louis XVIII

L'entrée dans Paris des armées coalisées, le 31 mars 1814, marque la fin du premier Empire.

Le 2 avril, le Sénat proclame la déchéance de Napoléon et fait appel au comte de Provence (1755-1824), frère de Louis XVI.

Le 2 mai, le comte de Provence prend le titre de Louis XVIII. Dans sa déclaration de Saint-Ouen, il s'engage à garantir le maintien des libertés et la mise en place d'un régime représentatif.

Le 30 mai, le traité de Paris, négocié par Talleyrand, ramène la France à ses frontières de 1792.

La Charte

• Un texte constitutionnel, la Charte, est concédé aux Français, le 4 juin. Il instaure une monarchie libérale, partiellement représentative.

Les grands acquis de la Révolution et de l'Empire sont conservés, mais le catholicisme est déclaré religion d'État. Le roi, chef de l'exécutif, nomme ses ministres qui ne sont responsables que devant lui ; il peut dissoudre la Chambre des députés. Il détient l'initiative des lois, le pouvoir de les promulguer et celui de légiférer par ordonnance. Il partage ce pouvoir législatif avec la Chambre des pairs, nommés à vie, et la Chambre des députés, renouvelable par cinquième tous les ans. Celle-ci est élue au suffrage censitaire indirect : il faut avoir 30 ans et payer 300 francs d'impôts directs pour être électeur ; avoir 40 ans et payer 1 000 francs d'impôts directs pour être éligible.

• Louis XVIII s'aliène une large part de l'opinion publique en rétablissant des symboles détestés de la monarchie comme le drapeau blanc ou les charges de cour.

LA SECONDE RESTAURATION

Après l'échec des Cent-Jours, les royalistes les plus extrémistes pèsent sur l'évolution du régime. Louis XVIII mène, malgré eux, une politique de modération.

LES CENT-JOURS

Le 1er mars 1815, Napoléon débarque secrètement à Golfe-Juan et entame une remontée triomphale sur Paris. Les troupes envoyées pour le combattre se rallient à lui.

L'Empereur s'installe aux Tuileries le 20 mars et se présente comme le garant des principes révolutionnaires. Il promulgue l'Acte additionnel aux Constitutions de l'Empire. L'Empereur détient le pouvoir exécutif ; le pouvoir législatif revient aux deux Chambres, celle des pairs et celle des représentants. L'Acte additionnel est plébiscité, mais la plupart des Français ne se sont pas déplacés.

• Ce retour s'achève le 18 juin sur le désastre de Waterloo, face à l'armée anglo-prussienne. Napoléon abdique le 22 juin et se rend aux Anglais qui le relèguent dans l'île de Sainte-Hélène où il mourra en 1821.

LA CHARBONNERIE

La Charbonnerie est une société secrète issue du carbonarisme italien, qui s'était constitué en opposition à l'occupation napoléonienne.

■ Également d'inspiration franc-maçonne, la Charbonnerie, active en France à partir des années 1820, regroupe des personnalités républicaines, des officiers demi-soldes de l'ancienne armée impériale et de jeunes militaires progressistes.

Trois complots carbonaristes sont déjoués en 1822, à Belfort, Colmar et surtout, Saumur. Dans cette ville, le général Berton tente en vain de soulever la garnison. Quatre jeunes sergents en poste à La Rochelle, Bories, Goubin, Pommier et Raoulx, charbonniers eux-mêmes, sont soupçonnés de complicité. Ils sont exécutés le 21 septembre. La sévérité de la peine en fera des martyrs de la cause républicaine.

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« LA FIN DU RÉGIME • Les dernières années du règne de Charles X sont marquées par un durcissement politique qui exaspère les oppositions.

• Une contestation multiforme s'élève contre la politique du gouvernement Les républicains se mobilisent par le biais d'associations étudiantes ; les intellectuels libéraux s'organisent, appuyés par la grande bourgeoisie parisienne.

Une large fraction de l'aristocratie, dirigée par l'écrivain et diplomate François René de Chateaubriand (1768-1848), se rallie aux libéraux.

• Les pairs rejettent le rétablissement du droit d'aînesse, en avril 1826, et le projet de « loi de justice et d'amour » - qui limitait une nouvelle foi la liberté de la presse en imposant un droit de timbre très élevé sur les brochures et les pamphlets, en avril 1827.

• Ce même mois, Villèle dissout la garde nationale de Paris dont certains membres l'ont conspué lors d'une revue.

• En quête de légitimité, Villèle dissout la Chambre en novembre.

N'ayant obtenu qu'une courte majorité face aux libéraux qui ont mené une campagne active, il démissionne en janvier 1828.

• Charles X semble prendre un tournant libéral en formant un ministère autour du vicomte de Martignac {1778-1832).

Le pouvoir des religieux dans l'enseignement est limité; la censure sur la presse est assouplie et l'autorisation préalable est supprimée.

• Ces mesures ne satisfont ni les ultras ni les libéraux.

L'échec du projet visant à soumettre à l'élection les conseillers municipaux et départementaux jusque­ là nommés entraîne la démission de Martignac en août 1829.

• Charles X nomme alors un gouvernement d'ultras, dirigé par le prince de Polignac (1780·1847), avec La Bourdonnais, le responsable de la terreur blanche, à l'Intérieur.

• En mars 1830, une Adresse au roi, rappelant que le gouvernement ne peut légiférer sans le concours des députés, recueille 221 voix contre 181.

Charles X riposte en dissolvant la Chambre.

• La prise d'Alger, en juillet ne détourne pas l'opinion des problèmes intérieurs et l'opposition remporte les élections.

• Charles X signe alors quatre ordonnances qui vont précipiter la chute du régime :la liberté de la presse est suspendue, la Chambre est dissoute, la loi électorale est modifiée pour favoriser les électeurs les plus riches et de nouvelles élections sont fixées pour septembre.

Le 30 juillet l'issue des US TJIOIS GLORIEUSES • Sur l'initiative d'Adolphe Thiers, des journalistes dénoncent, dans Le National, Le Globe et Le Temps du 27 juillet, les quatre ordonnances adoptées par Charles X et appellent à la résistance.

Les premières barricades sont élevées à Paris dans l'après-midi.

• Le 28, l'émeute se transforme en révolution et les insurgés, menés par les chefs républicains, s'emparent de I'Hêtelde ville.

• Le 29, ils sont maîtres du Louvre, des Tuileries et du Palais-Bourbon.

Les députés libéraux, qui ne croyaient pas à la victoire, réagissent pour empêcher que le pouvoir ne tombe dans les mains du peuple et des républicains.

Une commission municipale provisoire, dirigée par les banquiers Laffitte et Perier, s'installe à l'Hôtel de Ville.

est abaissé de 40 à 30 ans et celui de l'électorat de 30 à 25 ans.

Le montant du cens doit être fixé par la loi.

La censure de la presse est abolie.

Le parti du mouvement, représenté par La Fayette, Laffitte et Dupont de l'Eure, pousse à la démocratisation du régime.

• En mars 1831, le gouvernement de Jacques Laffitte (1767-1844) fait voter une loi municipale qui élargit le corps électoral à 2,8 millions de Français et qui supprime le cens d'éligibilité des conseillers municipaux.

Par ailleurs, la garde nationale est reconstituée et ouverte à tous.

LA RÉSISTANCE AU MOUVEMENT : LE MINISTÈRE PERIER • La loi électorale votée en avril renforce la démocratisation : le double vote est supprimé et le cens est abaissé à 200 francs pour les électeurs r-------------i et à 500 francs pour les candidats.

La Fayette lui apporte son soutien en l'entourant du drapeau tricolore, sur les marches de l'Hôtel de Ville, devant une foule hostile.

• Le 2 août, Charles X abdique avant de partir en exil en Angleterre.

LA MONARCHIE DE JUILLET La révolution de Juillet ouvre une période faste pour la bourgeoisie, tandis que le régime entame une lente évolution vers le parlementarisme à l'anglaise grâce à la possibilité pour les députés d'interpeller le ministère.

LA RÉVISION DE LA CHARTE • Le 7 août, les députés adoptent une version révisée de la Charte sur laquelle Louis-Philippe (1773·1850}, couronné le 9 août sous le nom de Louis-Philippe 1', roi des Français, prête serment.

La Charte n'est plus octroyée aux Français, mais imposée par leurs représentants.

Le pouvoir repose sur un contrat entre la nation et le roi.

La religion catholique n'est plus la religion d'État mais celle de la « majorité des Français » et le drapeau tricolore est rétabli.

La Chambre partage l'initiative des lois avec le roi qui ne peut promulguer que des ordonnances permettant l'exécution des lois votées par le Parlement.

L'âge de l'éligibilité • Mais en décembre, la révolte des canuts, à Lyon, qui réclamaient un salaire minimal, est sévèrement réprimée par l'armée.

• En mai 1832, après la mort de Perier, emporté par l'épidémie de choléra qui sévit à Paris, Louis-Philippe en personne prend en charge les affaires de l'État.

• En mai et juin, une insurrection légitimiste menée par la duchesse de Berry, en Provence et en Vendée, échoue.

• En juin également les funérailles du général Lamarque à Paris sont l'occasion d'une insurrection républicaine écrasée par l'armée, rue du Cloitre-Saint-Merri.

• François Guizot (1787·1874), ministre de l'Instruction publique, généralise l'enseignement primaire en faisant voter, en juin 1833, une loi qui prévoit la mise en place, dans chaque commune, d'une école élémentaire non obligatoire, mais gratuite pour les indigents.

• Pour démanteler l'opposition républicaine, les associations.

Le même mois, deux nouvelles insurrections, à Lyon et à Paris -rue Transnonain - sont brutalement réprimées.

• Laminés par la répression, les républicains se réfugient dans des sociétés secrètes et organisent des attentats.

En juillet 1835, Giuseppe Fieschi et deux complices font sauter une bombe au passage du cortège royal.

En réponse, le pouvoir fait adopter, en septembre, une série de lois répressives dont une restriction sévère de la liberté de la presse.

L'INSTABILTTÉ GOUVERNEMENTALE : LES DEUX MINISTÈRES THIERS • En février 1836, Thiers constitue son premier gouvernement.

Il fait voter une loi sur la construction des chemins vicinaux, qui favorise le désenclavement des campagnes.

Il démissionne six mois plus tard, en désaccord avec le roi qui ne souhaite pas une intervention de la France aux côtés des libéraux espagnols.

Le comte Molé (1781·1855) est appelé à former un cabinet, mais c'est Louis-Philippe qui gouverne, menant une politique de réconciliation nationale.

• En 1838, Guizot rejoint Thiers et Odilon Barrot (1791-1873) au sein d'une coalition opposée à Molé.

• Ne disposant que d'une très courte majorité parlementaire, Molé choisit de dissoudre la Chambre en février 1839, mais la coalition remporte les élections.

• Thiers, rappelé en février 1840 pour former un deuxième gouvernement, brise une vague de grèves et refuse toute modification du système électoral.

Le gouvernement Thiers tombe une nouvelle fois sur une question de politique étrangère.

Il apporte son alliance au pacha d'Égypte contre le sultan ottoman, soutenu par Londres.

Louis-Philippe, peu désireux d'entraîner la France dans une aventure militaire, renvoie Thiers en octobre.

L'ORDRE ET LA STABILITÉ : LI MINISTÈRE GUIZOT • Guizot dirige de fait le gouvernement formé parle maréchal Soult (1769·1851).

Son programme repose sur la paix à l'extérieur et sur le conservatisme !Miiiiiiiii,.....

à l'intérieur.

• En mars 1841 est promulguée la seule loi sociale de la monarchie de Juillet: par les Français depuis 1841.

À l'occupation partielle succède la colonisation du Maghreb.

LA FIN DU RÈGNE DE LOUIS-PHILIPPE • Des voix de plus en plus nombreuses s'élèvent contre l'immobilisme du gouvernement.

Des libéraux réformistes comme Tocqueville pensent qu'il faut élargir le corps électoral en abaissant le cens.

Les républicains renoncent à l'action révolutionnaire et veulent démocratiser la société par des réformes sociales et l'instauration progressive du suffrage universel.

• Les idées socialistes du comte de Saint-Simon (1760·1825), de Fourier (1m·1837) et de Proudhon (1809·1865) se diffusent nourries par la misère ouvrière qui sévit dans les grandes villes et les régions industrielles.

• Les élections d'août 1846 donnent une large victoire aux partisans du gouvernement créant l'illusion que le régime est solide.

La crise économique va précipiter sa chute.

• En 1847, une crise agricole éclate et s'étend à l'industrie, puis au système bancaire.

Le chômage est massif.

Les manifestations de mécontentement se multiplient à travers le pays.

• Une proposition de réforme électorale, présentée par l'opposition libérale, est à nouveau rejetée par Guizot.

• L'opposition répond au blocage institutionnel par l'organisation de grands banquets dans toute la France, qui permet de contourner l'interdiction du droit de réunion.

Plus de soixante­ dix banquets se tiennent à travers le pays, dont certains réunissent jusqu'à 1 200 convives.

On vient y écouter les chefs républicains critiquer le pouvoir et appeler à la réforme.

• Guizot interdit le banquet de clôture de la campagne, prévu à Paris le 22 février 1848.

Ce jour-là, les étudiants manifestent dans le quartier Latin aux cris de « Vive la réforme! le travail des enfants de moins de 8 ans À bas Guizot ! ».

est interdit dans l'industrie.

• Cette période est décisive dans le processus d'industrialisation de la France.

Les progrès agricoles et le développement spectaculaire des moyens de transport permettent d'accroître de façon considérable la mobilité des marchandises.

La loi de juin 1842 met en place un réseau national de voies ferrées.

Cette révolution des transports stimule l'industrie minière, la métallurgie et les constructions mécaniques.

L'industrie cotonnière est en pleine phase de mécanisation.

L'industrie chimique et celle du gaz prennent leur essor.

• Dès son arrivée, Guizot entame une politique de rapprochement avec l'Angleterre.

La visite de la reine Victoria à Paris, en septembre 1843, scelle l'entente cordiale entre les deux pays.

• En août 1844, au Maroc oriental, les troupes du général Bugeaud remportent une victoire décisive, sur l'Isly, aux dépens des Marocains alliés à l'émir Abd ei-Kader, qui mène la résistance à de l'Algérie • Le 23, Louis-Philippe ordonne la mobilisation de la garde nationale.

Des bal'ricadts sont dressées dans le quartier Latin et les émeutiers cernent l'Hôtel de Ville.

La garde nationale fraternise avec les étudiants et les ouvriers.

Le 23 au soir, Guizot démissionne, mais une fusillade éclate boulevard des Capucines, transformant l'émeute en révolution.

Dans la nuit, des barricades s'élèvent dans tout Paris et la foule se dirige vers les Tuileries.

• Le 24, Louis-Philippe abdique avant de s'enfuir pour l'Angleterre.

À l'Hôtel de Ville, la République est proclamée et un gouvernement provisoire est constitué, formé de libéraux comme Lamartine, Arago, Ledru-Rollin et de socialistes, Louis Blanc et l'ouvrier Albert.

En quelques jours et à la surprise générale, le régime s'est effondré.

• La chute de la dynastie des Orléans succède à celle des Bourbons.

La Il' République, comme la 1", s'impose à la faveur d'une révolution.. »

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