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La révolution des colonels

Publié le 16/09/2014

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Dans les rues, les souks et les cafés, les rumeurs circu­lent, chargées d'un parfum de scandale. On dit qu'ici tous les honneurs, tous les grades importants se mon­nayent et que les décorations comme les nominations ne doivent pas grand-chose au mérite mais plutôt à l'argent qu'on veut bien consacrer pour les obtenir. Des sommes faramineuses auraient, dit-on, été versées en Suisse sur les comptes numérotés du roi Farouk.

Bientôt, on s'aperçoit que le souverain et ses conseillers préférés — mais officieux — in­terviennent dans bon nom­bre d'affaires civiles et mili­taires contre rétribution. Les ministres qui se succèdent n'ont aucun pouvoir réel, et la plupart des décisions sont prises sans qu'ils soient seule­ment consultés.

Seuls les hommes de ce que les Égyptiens appellent ironi­quement le « cabinet de cui­sine « du roi — son valet, son 

« Un capital pour un exil doré 0 n apprendra plus tard, que la seule réaction de Farouk devant les émeutes fut de se protéger lui-même en cherchant à amasser des richesses supplémentai­ res.

Effrayé par les évé­ nements, le roi s'em­ presse au cours des mois suivants d'en­ voyer le plus d'ar­ gent possible à l'étranger afin de se constituer un pécule conforta­ ble au cas où une révolution l'oblige­ rait à prendre le lar­ ge.

Ce que le coup d'ɭ tat de Nasser le contraindra effectivement à faire.

Le peuple prépare le terrain L e 26 janvier 1952, de vio­ lentes émeutes éclatent.

En représailles contre les agressions répétées dont ils sont victimes, les soldats an­ glais attaquent un poste de police égyptien soupçonné d'abriter des fauteurs de troubles, responsables de plu­ sieurs attentats.

La nouvelle se répand comme une traînée de poudre, attisant la vin­ dicte populaire.

Au Caire, les manifestants saccagent les établissements appartenant à des étrangers et démolissent les bâtiments gouvernemen­ taux, symboles à leurs yeux de la présence britannique.

Cette journée entrera défini­ tivement dans l'histoire de l'Égypte moderne sous le nom de « Samedi noir ».

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